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Quel probiotique choisir ?

  • Quel probiotique choisir ? Quel probiotique choisir ?
Article paru dans le journal nº 91

Les probiotiques sont présentés aujourd’hui comme des remèdes polyvalents et on en vante abondamment les bienfaits, notamment au niveau de l’intestin.  Quelles sont les précautions à prendre ? Comment choisir ? Certaines souches particulières ont des effets ciblés sur certaines pathologies. Voici comment composer votre armée de bactéries.

Article mis à jour le 01/06/2021


Fortement médiatisés depuis quel­ques années, participant au groupe des meilleures ventes au sein des compléments alimentaires, les probiotiques font l’objet d’un véritable phénomène de mode. Mais cet engouement correspond-il toujours à une véritable réponse thérapeutique ?

La question se pose aujourd’hui, vu le panel d’indications qui ne cesse de s’élargir au point de faire accroire qu’ils pourraient être la panacée à tous nos maux physiques. Or avoir recours à des probiotiques n’est pas forcément bénéfique. En effet, leur tolérance n’est pas toujours optimale. Par ailleurs, pour certaines pathologies, il faut envisager d’y avoir recours selon un certain protocole sous peine que leur action aille à l’encontre du but recherché.

Un usage empirique centenaire

Au début du siècle dernier, Élie Metchnikoff (Prix Nobel de Physiologie et de Médecine en 1908) rapporte la longévité extrême de certaines populations rurales de Bulgarie à leur consommation régulière de produits laitiers fermentés. Il conseille le reste de sa vie l’adoption au quotidien de ce type d’aliments.

Dans la foulée, apparaissent au début des années 1920 les premiers laitages fermentés vendus en pharmacie, suivis des premiers compléments alimentaires à base de lactobacilles (Lactéol), puis de levures (Ultra-Levure).

Selon la définition du Codex alimentarius de 2001, les probiotiques sont des « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, produisent un bénéfice pour la santé de l’hôte ». À la différence des bactéries résidentes, les probiotiques transitent par le tube digestif mais ils ne le colonisent pas.

Malgré ce temps de passage relativement court, ils vont pouvoir être efficaces, mais seulement si certaines conditions sont remplies, telles que leur très grand nombre dans le complément alimentaire ingéré, leur capacité de résister à l’acidité de l’estomac et à l’action des sels biliaires (condition sine qua non de leur accès à l’intestin) et la présence au niveau du gros intestin de certains sucres simples dont ils pourront se nourrir (les prébiotiques).

À ce jour, la liste des probiotiques est loin d’être close.

Les plus étudiés appartiennent aux familles suivantes : bifidobactéries (B. bifidum, B. breve, B. longum), lactobacilles (L. acidophilus, L. casei, L. gasseri, L. plantarum, L. rhamnosus, L. reuteri), streptocoques (S. thermophilus) et saccharomyces (S. boulardii), connu sous le nom d’Ultra-Levure.

Les vrais bienfaits des probiotiques

Les moyens d’action des probiotiques sont multiples et diffèrent d’une souche à l’autre. Mais voici les principaux effets recensés aujourd’hui et les plus communément partagés entre les souches :

  • Ils produisent des bactériocines contre les bactéries exogènes (extérieures à l’organisme) limitant leur nombre ainsi que leur capacité de se multiplier et de coloniser.
  • Ils stimulent la prolifération et l’activité des cellules de l’immunité (lymphocytes B et T).
  • Ils neutralisent une partie des toxines secrétées par les bactéries exogènes.
  • Ils réduisent les phénomènes d’inflammation locale.
  • Ils participent indirectement au renforcement des systèmes de défense des autres muqueuses, respiratoires et urogénitales notamment.

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Quel probiotique choisir ? A chaque probiotique sa pathologie


  • La souche L. rhamnosus GG s’est révélée efficace en curatif et en préventif sur l’eczéma atopique du nourrisson. La souche L. fermentum aurait une action bénéfique dans les formes sévères et extensives.
  • La complémentation en probiotiques des enfants nés avec un petit poids améliore leur rattrapage pondéral et leur immunité vis-à-vis des infections particulièrement fréquentes dans cette situation.
  • L’utilisation de L. fermentum réduit les épisodes de rhinopharyngite et de bronchite hivernale chez les sportifs.
  • La souche lactobacillus gasseri a montré son intérêt pour la modulation de l'immunité et la perte de poids.
  • Les souches L. rhamnosus GG, L. casei Shirota, L. casei Defensis, L. bulgaricus + S. thermophilus diminuent la sévérité et la durée des épisodes diarrhéiques.
  • Les associations de S. thermophilus + B. bifidum et de S. thermophilus + B. breve diminuent la fréquence des épisodes diarrhéiques au sein des populations à risque.
  • La souche L. reuteri protectis réduit d’environ 60 % la fréquence des infections respiratoires et gastro-intestinales et la durée des arrêts de travail ou d’absence à la crèche. Il a montré un potentiel très prometteur dans la prévention mais aussi le ralentissement du cancer du colon.
  • Les lactobacilles montrent un intérêt dans le contrôle de l'hypertension arterielle. Ils révèlent in vitro un effet bactériostatique, voire bactéricide sur Helicobacter pylori. Et in vivo, ils réaliseraient une bonne prévention des infections imputées à ce germe. Une synthèse de dizaines d'études scientifiques a mis en évidence les familles de probiotiques les plus efficacces pour lutter et contenir Helicobacter Pylori
  • Les souches L. planturum et L. rhamnosus GG améliorent la symptomatologie du syndrome de l’intestin irritable. Selon certaines études, ils auraient sur la rectocolite hémorragique une efficacité comparable à celle du traitement standard.
  • La prise quotidienne de probiotiques de la souche L. acidophilus élève d’environ 20 % le seuil de la douleur des sujets porteurs de troubles fonctionnels intestinaux et réduit proportionnellement leur ressenti douloureux.
  • Des mélanges de probiotiques à haute dose sont utilisés pour prendre en charge les personnes avec un Trouble du Spectre Autistique
  • Des études prometteuses montrent l'intérêt des probiotiques dans la maladie d'Alzheimer
  • On réalise aujourd'hui toute l'importance d'un microbiote équilibré non seulement dans la prévention du cancer mais également sa capacité à répondre positivement aux traitements anticancéreux.

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Mal tolérés dans certains cas

Les probiotiques se révèlent donc fréquemment utiles. Pour autant dans un pourcentage non négligeable de cas, la prise de ces levures peut entraîner un cortège de troubles digestifs, tout particulièrement chez les personnes qui semblent en avoir le plus besoin !

L’inconfort qu’ils procurent est parfois si intense qu’il commande l’arrêt rapide et qu’il induit une méfiance durable pour tout autre produit de la gamme. Plusieurs causes peuvent expliquer cette réaction.

C’est le cas quand le patient est atteint d’une inflammation chronique de la muqueuse intestinale dont l’une des conséquences est l’hyperperméabilité. Cela peut aussi être dû à une intoxication importante (y compris celle liée aux pesticides, mercure, etc.) ou à un déséquilibre trop important des bactéries au niveau du gros intestin.

Dans ces différentes situations, la prise de probiotiques n’est pas interdite, mais il est nécessaire de traiter le problème sous-jacent avant d’y avoir recours.

Ne prenez pas seulement des probiotiques si...

Dès lors que vous êtes confronté à un inconfort digestif chronique, à des colites spasmodiques, des rectocolites hémorragiques et a fortiori à une maladie de Crohn, il est plutôt conseillé de suivre un protocole pour apaiser la situation avant une cure de probiotiques des protocoles suivants. Cependant de nouveaux mélanges de souches probiotiques brevetés, avec un effet apaisant sur les MICI, devraient voir le jour en 2018.

 

De façon générale, n’oublions pas l’importance de l’hygiène de vie :

  • Il convient de privilégier une alimentation hypotoxique issue de l’agriculture biologique, sans lactose, allégée en fructose et d’abandonner totalement la restauration rapide et les plats tout préparés.
  • La mastication au cours des repas joue aussi un rôle.
  • Enfin, il est préférable de remplacer le dentifrice habituel par un dentifrice bio, d’apprendre à gérer son stress et enfin de se libérer de toute addiction.

Attention : Les probiotiques ne sont pas sans danger. Une première contre-indication est aujourd’hui bien établie : il s’agit de leur administration au cours des pancréatites aiguës. Non seulement elle ne limite pas le risque infectieux mais elle augmente significativement le risque de décès.

Lire aussi Le Nouveau Guide des probiotiques, du Dr Daniel Sincholle (éd. Thierry Souccar)


 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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