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Flore vaginale : des probiotiques pour éviter les problèmes intimes

  • Flore vaginale et probiotiquesFlore vaginale et probiotiques
Article paru dans le journal nº 53

Chaque année, plusieurs centaines de millions de femmes sont atteintes par des infections urinaires ou vaginales. La grande majorité de ces infections résulte d’un déséquilibre du microbiote vaginal. Alors pour les prévenir, il est essentiel de prendre soin de sa flore vaginale au quotidien. Et pour cela, les probiotiques peuvent vous aider comme l’expliquent Dr Jean-Marc Bohbot et Rica Étienne dans leur livre Le microbiote vaginal : la révolution rose.

C’est un schéma classique : une mycose ou une infection urinaire apparaît, vous vous traitez avec des antibiotiques ou des antifongiques classiques et quelques semaines plus tard, votre mycose revient. Mais pourquoi ?

Le microbiote vaginal est fragile et de nombreuses situations peuvent le perturber comme la prise d’antibiotiques, mais aussi des modifications hormonales, une hygiène inadaptée, un trop grand stress, la fatigue, le tabac et même la sexualité... Et les solutions classiquement proposées en pharmacie ne sont pas prévues pour rééquilibrer un microbiote anormal. D’où la répétition de ces désagréments, mais également l’apparition d’infections plus graves telles que des IST sur ce terrain déstabilisé.

Dans le livre publié en janvier Le microbiote vaginal : la révolution rose, Rica Étienne et le docteur Jean-Marc Bohbot abordent tout l’intérêt des probiotiques pour rééquilibrer sa flore vaginale. Petit tour d'horizon du continent rose.

La flore vaginale : c’est quoi ?


Une flore vaginale équilibrée est composée à plus de 85 % de lactobacilles, mais sa composition peut être altérée par la prise de médicaments, un changement de contraception ou de partenaire. Or, les lactobacilles jouent un rôle prépondérant : ils acidifient le milieu et sont un anti-infectieux naturel. Ils le font en formant des biofilms protecteurs contre les attaques de germes pathogènes, produisent des antibiotiques naturels, et ont une action antivirale en même temps qu’ils boostent nos défenses immunitaires. Une moindre proportion en lactobacilles peut se traduire par des petites irritations régulières, un inconfort lors des rapports sexuels, l’apparition d’une mycose ou d’une cystite.

Qu'est ce qui peut la déstabiliser ?

  • L'utilisation trop fréquente d'antibiotiques et antifongiques
  • Le tabac : au dessus de 4 cigarettes par jour, le risque de déséquilibre de la la flore est multiplié par trois ! Après l'arrêt du tabac il faut trois mois à peu près pour qu'il retrouve son équilibre.
  • Le stress : une étude montre par exemple que les femmes exposées au stress présentent 30% de risque supplémentaire de développer une vaginose bactérienne.
  • Trop d'hygiène (douches vaginales, utilisation de savons décapants, d'antiseptiques chimiques etc), ou pas assez d'hygiène.

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Votre vie sexuelle (partenaires, pratiques) peuvent-elles modifier votre flore ?

Il semble que la multiplication des partenaires sexuels ait un effet de modification de la flore vaginale, sans qu'on soit certain de la raison. Le microbiote du pénis variant d'un homme à l'autre, ce système de vases communiquants lors des rapports pourrait déstabiliser la flore.

Mais la multiplication des partenaires étant aussi associée à une activité sexuelle plus fréquente, il se pourrait également que la flore soit modifiée sous l'action répétée du contact avec du sperme (en cas de rapports non protégés), du fait de son pH. En effet, celui-ci est neutre (pH7) tandis que la pH vaginal est acide, autour de 4. Pour cette raison, on conseillera d'ailleurs des gels lubrifiants d'un pH entre 3,5 et 4,5.

Une trentaine de minutes après un rapport sexuel et des échanges de fluides, les lactobacilles ont normalement effectué le travail de rééquilibrage du pH, par la production d'acide lactique, en tout cas en cas de microbiote sain. Sinon, c'est un terrain propice aux infections ou mycoses. Sur ce type de terrain déstabilisé, on peut alors essayer la toilette intime après les rapports (mais juste de la vulve, pas du vagin).

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Votre flore est-elle équilibrée ?

On peut évaluer très facilement l’état de la flore grâce au score de Nugent qui s’effectue dans tous les laboratoires. En fonction du résultat, il faudra, ou non, rééquilibrer la flore. Si votre score est entre 0 et 3, il n’y a normalement rien à changer : votre flore est normale. Mais, s’il se situe entre 4 et 6, c’est que votre flore commence à se déséquilibrer et qu’il est temps d’intervenir. Pour cela : les probiotiques. Selon la définition du Codex alimentarius de 2001, les probiotiques sont des « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, produisent un bénéfice pour la santé de l’hôte ». Les recherches sur les probiotiques sont la nouvelle frontière des recherches sur la santé car, de la bouche il ne se passe pas un mois sans de nouvelles découvertes et l'impact de telle ou telle souche sur les paramètres de santé.

Concernant le microbiote vaginal, il faut bien choisir ses probiotiques en fonction de sa pathologie :

  • Le Lactobacillus crispatus vous aidera plutôt en cas de vaginose bactérienne ou de candidose. Et, en période de ménopause, il sera votre allié contre la sécheresse intime et l’atrophie de la muqueuse vaginale.
  • Le L. rhamnosus est un spécifique des mycoses
  • Le L. gasseri est lui plutôt efficace en cas d’infection par le Papillomavirus (condylomes) et d’herpès vaginal

Probiotiques par voie orale ou vaginale ?

Pourquoi faut-il préférer les probiotiques par voie vaginale ? Le parcours des probiotiques par voie orale dans le corps, de la bouche au vagin, est long et s’accompagne d’un risque de perte massive des lactobacilles ingérés. Tandis que la voie vaginale est plus directe, donc plus efficace.

Les probiotiques par voie vaginale sont vendus sous forme d’ovules, de capsules, de gélules ou de tampons qui contiennent des lactobacilles prélevés sur des femmes saines et qui ont été multipliés en culture. Ces lactobacilles viennent renforcer la flore vaginale pour qu’elle soit plus à même de jouer son rôle d’anti-infectieux.

Par voie orale, le probiotique doit être dosé au moins à un milliard de bactéries par souche et par gélule et par voie vaginale, à 108 ou 109 bactéries par souche.

Les probiotiques : quand ? comment ?

En cas de vaginose bactérienne, les auteurs conseillent de demander au médecin de compléter un traitement (en particulier antibiotique) au bout du troisième jour avec des probiotiques à prendre pendant une semaine. Et en cas de vaginose récidivante, une semaine de cure juste après les règles pendant trois à six mois est à envisager.

Certains antibiotiques comme les cyclines favorisent les mycoses : en favorisant l’agressivité du champignon Candida albicans, qui se manifeste entre autres par du bouquet vaginal. Donc, si vous êtes contraintes de prendre un traitement antibiotique, demandez-lui de compléter ses prescriptions avec une supplémentation en probiotiques intestinaux. Ceux-ci viendront porter renfort aux lactobacilles, affaiblis par votre traitement.

Si vous êtes sujette aux fuites urinaires, il faut avant tout pratiquer une rééducation périnéale mais la prise de probiotiques pendant au moins 3 mois, voire 6 mois est souvent une approche complémentaire intéressante.

En cas de mycose ponctuelle, les probiotiques ne sont pas forcément une nécessité au delà du traitement disent les auteurs. Mais en cas de récivide, ou de traitement antifongique long ou récurrent, une semaine de cure avant les règles pendant trois à six mois est souvent nécessaire.

Si votre microbiote est fragile, que vous rencontrez des problèmes à répétition ou constatez par exemple des odeurs désagréables localement (par exemple du fait d’un excès de la bactérie Gardnerella vaginalis), faites une cure d’une semaine par mois, trois mois de suite, deux fois par an. Vous pouvez également faire une cure préventive avant une exposition possible à de mauvaises conditions d’hygiène.

Lire aussi Programation cérébrale : tout passe par la flore vaginale

 

Aller plus loin :

Microbiote vaginal, la révolution rose, du Dr Jean-Marc Bohbot et Rica Etienne

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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