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Les interactions pénalisantes
pour les compléments alimentaires
Prendre un complément alimentaire n’est pas anodin. Que ce soit des molécules unitaires ou en complexe, il y a une variabilité des effets en fonction du mode de vie, d’éventuelles pathologies, de l’épigénétique ou du métabolisme des individus.Il sera instructif de citer les incohérences de certaines combinaisons qui, au mieux limitent les effets ou pénalisent les assimilations, et, plus préoccupantes, s’avèrent imprudentes.
Pour rappel, le calcium et le fer se font concurrence au niveau du grêle. Un excès de produits laitiers prédispose à une dysbiose diminuant l’assimilation du fer au profit d’un type de calcium (pas forcément le plus nécessaire), et encourage une flore bactérienne voleuse de nutriments.
La vitamine C est antagoniste au cuivre et inversement, trop de vitamine E réduit l’absorption de vitamine K, un excès de calcium nuit à la synthèse de vitamine K, au fer, au magnésium et au zinc. Le fer ne doit pas être pris en même temps que les vitamines E, A et le zinc. Une liste non exhaustive !
Les suppléments d’enzymes pancréatiques ne doivent pas être pris en même temps que l’acide folique, car ils peuvent s’y lier pour former des complexes insolubles et inhiber son absorption.
Des Interactions indésirables
- L’absorption du fer est sujette à rivalité. La recommandation d’éviter le thé en cas d’anémie est courante, c’est en partie à cause de la grande quantité de tanins, qui se libèrent lors de son infusion, qui piègent le fer et le rend indisponible. Il circule alors dans l’organisme sans pouvoir être utilisé. On remarque facilement la présence de tanins, car ils laissent une sensation d’âpreté et de bouche sèche du fait qu’ils « resserrent » les tissus organiques. Dans une gélule, on aura plus de mal à les identifier, et parfois on peut faire des associations sans soupçonner que l’on consomme une plante ou un aliment contenant des tanins. C’est le cas pourtant d’un grand nombre de plantes en phytothérapie. Remplacer son thé par une autre infusion n’exclut pas que cela permette de prendre tranquillement sa ration de fer. Les polyphénols, eux aussi, bien qu’ils soient bénéfiques pour bien d’autres raisons, nuisent à l’assimilation du fer. On trouve ces antioxydants dans de nombreux compléments. Il convient de vérifier leur composition avant de cumuler les gélules.
- Fer et calcium en concurrence : on trouvera des formulations maladroites et contre-productives. Même avec la meilleure intention, le sujet est parfois mal maîtrisé. Ainsi, pour un complément en fer utilisant le lithothamne comme base pour proposer un complément naturel, il y a une nette compétition d’assimilation au niveau intestinal entre le fer et le calcium, ce dernier étant présent en bonne quantité dans le lithothamne. Cela laisse supposer que la prise de ce produit servira peu la personne anémiée, qui se verra alors proposer le classique médicament allopathique avec ses avantages et ses inconvénients !
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Médicaments et compléments, attention à la surconsommation !
Certains médicaments, comme l’aspirine, les antibiotiques et les antiacides réduisent la biodisponibilité des nutriments ou en précipitent l’élimination (diurétiques). Pensons, en outre, à ceux nécessitant une activité métabolique supplémentaire soit une surconsommation des cofacteurs des deux phases de détoxination hépatique. Les traitements hormonaux, comme la pilule contraceptive, les antidépresseurs, les anticonvulsivants… Les lacunes sont surtout les vitamines du groupe B, largement mobilisées par les fonctions organiques, et pourtant celles dont le raffinage et les surcuissons nous privent en même temps que nos rythmes de vie les surconsomment. On surveillera le manganèse, le zinc et le magnésium, puis le cuivre, le sélénium, les vitamines E et C, etc. Par ailleurs, les antihistaminiques ont une action antagoniste de la vitamine C.
Glucosamine et diabète
Choisir un complément qui vise une problématique, c’est aussi vérifier qu’il n’a pas d’effets délétères sur une autre sphère. Par exemple, la glucosamine diminue l’activité de la glucokinase (enzyme impliquée dans le contrôle de la production de glucose), avec pour possible impact une augmentation de la glycémie. Si vous êtes diabétique, il serait bon de penser à surveiller de près votre glycémie, ou à changer de remède à visée articulaire.
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Pratiques nocives
- Conjuguer compléments alimentaires et médicaments est, comme évoqué plus haut, parfois une nécessité. Inversement, certains ne font pas bon ménage entre eux. Il existe un grand nombre de contre-indications en phytothérapie, comme l’illustre le millepertuis en présence de médications particulières. Cependant, certaines interactions sont insoupçonnées sans une connaissance plus poussée. Entre autres, les plantes qui contiennent du 5 hydroxytryptophane, un dérivé du tryptophane avant sa transformation en sérotonine, ne sont pas à consommer si l’on prend déjà des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Le risque est le syndrome sérotoninergique, un excès de ce neuromédiateur caractérisé notamment par un état spasmodique intense. On trouve, parmi elles, le safran (Griffonia simplicifolia) bien que ce dernier puisse être associé selon le dosage sous le contrôle attentif d’un praticien qualifié.
- Le pamplemousse ou son jus, bien que n’étant pas un complément alimentaire, démontre aussi les interactions inattendues pouvant s’avérer dangereuses (43 sont reconnues). En effet, c’est un inhibiteur enzymatique qui empêche la métabolisation (élimination) de certains médicaments, ce qui peut générer une accumulation et des surdosages néfastes. Certains médicaments parmi les statines, immunosuppresseurs ou antirejet, médicaments de cardiologie, antidépresseurs ou anxiolytiques, anticancéreux, médicaments des troubles de l’érection, antiépileptique, antipaludéen…
- La prise de minéraux en excès fatigue les reins, mais il n’est pas mentionné de s’abstenir d’en consommer en cas d’insuffisance rénale. Pourtant c’est une pratique inadéquate. On trouve aussi des recommandations de santé au sujet des plantes laxatives, mais peu de détails sur les emballages (sauf quelques laboratoires). Il faut savoir, pour ces dernières, qu’elles sont vivement déconseillées en cas d’insuffisance rénale, qu’elles sont susceptibles de créer des inflammations digestives au long cours et une dépendance due à l’arrêt progressif du péristaltisme naturel.
- Les plantes contenant des phyto-oestrogènes font l’objet de contre-indications en cas de cancer du sein, mais mentionnent rarement les autres pathologies hormonodépendantes, en particulier l’endométriose, pour lesquelles il convient tout autant de les proscrire.
- Lors d’une supplémentation en vitamine D, un risque de calcification vasculaire s’observe si l’individu est carencé en vitamine D de réserve, soit le 25-hydroxycholecalciferol, alors le taux de calcitriol s’élève afin de maintenir un taux de calcium normal dans le sang. Dans ce cas-là, il conviendrait de prendre une combinaison de vitamines K2 et D3 plutôt que de la vitamine D toute seule.
- Trop d'huiles essentielles en simulatanée. S’il existe des synergies intéressantes en aromathérapie, comme celle de l’activité antivirale développée par les oxydes en présence de monoterpénols, il demeure absurde de recourir à autant de molécules différentes, dont certaines n’ont même aucun intérêt dans un contexte de diffusion atmosphérique. De manière générale, seules deux ou trois huiles essentielles complémentaires bien sélectionnées suffisent pour cerner un effet thérapeutique, et trop cumuler peut être une charge importante pour le corps dans son travail de filtration. «Baigner » dans un air saturé plusieurs heures chaque jour n’est pas judicieux.
- Les risques d’hypervitaminose. Certaines personnes consomment plusieurs sortes de compléments alimentaires sur une même période, mais lesquelles d’entre elles pensent à vérifier les compositions complètes et à calculer le cumul des apports. Des surdosages de certains nutriments peuvent en effet se révéler délétères. C’est par exemple le cas d’un excès de vitamine A qui peut, sur la durée, entraîner des malformations fœtales, une souffrance hépatique, ou une baisse de la densité osseuse.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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