Accueil Actualités Des chercheurs demandent aux autorités de donner une plus grande place à la micronutrition face aux infections aiguës
Des chercheurs demandent aux autorités de donner une plus grande place à la micronutrition face aux infections aiguës
La littérature scientifique récente montre que certaines vitamines, certains oligo-éléments et acides gras oméga-3 jouent des rôles importants et complémentaires dans le bon fonctionnement du système immunitaire. Des taux sanguins insuffisants de ces nutriments sont couramment observés. Cela entraîne une moindre résistance aux infections et, par conséquent, une hausse de la morbidité. Les infections aiguës des voies respiratoires ont causé la mort de 2,38 millions de personnes dans le monde pour la seule année 2016.
Il existe une croyance tenace, y compris dans une partie du corps médical, selon laquelle l’alimentation occidentale serait amplement suffisante pour couvrir tous nos besoins et nous éviter des carences. Ce n’est pas ce que constatent de nombreux professionnels de la micronutrition, confrontés à des déficits avérés chez des patients dont l’alimentation est pourtant considérée comme très correcte. Depuis de longues années déjà, le Pr Walter Willet, éminent nutritionniste américain de l’Université de Harvard, prône la prise quotidienne d’un complexe micronutritionnel. Cette récente étude anglo-saxonne en arrive aux mêmes conclusions : la nécessité d’un supplément multivitaminé, en plus d’une alimentation bien équilibrée.
Autre point important : les apports journaliers recommandés (AJR) qui, on le notera, varient d’un pays à l’autre. Si les textes officiels commandent jusqu’à présent de ne pas les dépasser, beaucoup de praticiens et certains chercheurs les trouvent insuffisants et recommandent implicitement de se supplémenter au-delà. Les auteurs de l’étude vont clairement dans ce sens. Pour eux, une supplémentation au-dessus des AJR pour les vitamines C et D est justifiée, toutefois dans les limites supérieures de sécurité.
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Les auteurs recommandent une dose quotidienne de 200 mg de vitamine C pour un adulte en bonne santé, contre 110 mg pour les AJR en France. À ces doses de 200 mg, les données les plus récentes permettent de conclure à une réduction importante du risque et de l’impact des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures, comme le rhume et la pneumonie. Rappelons que les besoins en micronutriments dépendent de l’état de santé. Jusqu’à deux grammes par jour peuvent s’avérer nécessaires pour rétablir des niveaux sanguins normaux chez les personnes malades et ce, dès l’apparition des symptômes. En effet, toute réponse immunitaire, ou état pathologique, « surconsomme » des micronutriments, une déplétion a fortiori plus dommageable chez des personnes ayant déjà des niveaux insuffisants en vitamine C.
Selon plusieurs méta-analyses récentes, une supplémentation en vitamine D réduit le risque d’infections des voies respiratoires chez les enfants comme chez les adultes. L’effet protecteur a été observé sur des prises quotidiennes ou hebdomadaires de vitamine D, à raison d’une dose journalière de 2 000 UI. Les doses massives en ampoules prises au mois voire au trimestre, couramment prescrites mais également décriées par les naturopathes parce qu’elles fatiguent le foie, ne sont pas recommandées dans cette étude.
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Enfin, un apport adéquat en oméga-3 EPA et DHA facilite la résolution de l’inflammation, c’est-à-dire aide l’organisme à mettre fin à la réponse immunitaire une fois l’infection terminée, ce qui ne va pas de soi chez les personnes dont le système immunitaire surréagit. En particulier, ces acides gras produisent des métabolites anti-inflammatoires actifs jusque dans les voies respiratoires. Un apport quotidien de 250 mg (EPA + DHA) est recommandé par les auteurs de l’article.
Une supplémentation en ces micronutriments est un moyen sûr, efficace et peu coûteux pour soutenir et optimiser le système immunitaire, donc de réduire le risque et les conséquences des infections. Les auteurs de l’étude encouragent fortement les responsables de la santé publique à inclure des stratégies nutritionnelles dans leur arsenal contre les infections virales saisonnières et émergentes.
Références bibliographiques
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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