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La scarlatine est de retour
Autrefois, la scarlatine était une maladie qui faisait trembler les foules. Malgré des traitements naturels efficaces, les personnes atteintes par la scarlatine, très contagieuses, étaient isolées pendant une période de 40 jours, la famille proche était surveillée étroitement et, il arrivait parfois que les complications que la maladie engendrait entraînent la mort. Depuis plusieurs années et l'avénement des antibiotiques, on croyait la scarlatine sous contrôle, mais voilà qu'elle reparaît, ne la confondez pas avec une angine infectieuse.
Vous l’avez peut-être eue sans le savoir
On a longtemps essayé de soigner la scarlatine par vaccinations ou sérums qui se sont souvent révélés inutiles, voire dangereux. C’est avec la découverte des antibiotiques que le caractère épidémique de la maladie a été freiné, on pensait même qu’elle avait été éradiquée. Pourtant elle réapparait aujourd’hui de façon épisodique dans les collectivités et il y a même eu une épidémie importante en France en 2004. C'est une maladie qu'on a du mal à suivre officiellement car elle se manifeste de plus en plus souvent à bas bruit et on la confond avec d'autre pathologies, notamment l'angine.
La scarlatine ne concerne généralement que les enfants de 3 à 10 ans et l’on estime aujourd’hui qu’au-delà de cette période, plus de 80% des enfants ont développé des anticorps contre les exotoxines responsables du développement de la maladie. Quant à la contamination des adultes, elle était, jusqu'à une période récente, très rare. Mais depuis quelques années ce n'est plus le cas. Comment expliquer cela ? C'est très simple, il suffit que l'adulte malade ait échappé à la maladie lorsqu'il était enfant en raison d'un autre traitement antibiotique pour une autre maladie pour que le système immunitaire, insuffisament informé, ne reconnaisse pas la bactérie. L'autre possibilité est l'apparition des résistances aux antibiotiques : les streptocoques sont comme toutes les autres bactéries, ils s'adaptent.
Comment reconnaître la scarlatine ?
La scarlatine est due à la toxine d'une bactérie : le streptocoque A ou C. L'incubation est de 3 à 5 jours. La contagion se fait par les gouttelettes de salive émises lors de la parole par exemple. Elle se manifeste par une angine rouge avec déglutition difficile, une fièvre à 39-40°, des frissons, des adénopathies cervicales (gros ganglions dans le cou), des maux de tête, parfois avec des douleurs abdominales et des vomissements.
Les symptômes peuvent très bien s'arrêter là, mais, dans le tableau classique, l'éruption cutanée apparaît 18 à 24 heures après le début du mal de gorge et de la fièvre. Cette éruption qui est causée par une toxine produite par le streptocoque du groupe A est particulière à la scarlatine : elle commence par le thorax, plus marquée au niveau des plis (aines, coudes), puis s'étend en deux jours au reste du corps, sauf aux paumes des mains, à la plante du pied et autour de la bouche. La peau paraît avoir été brûlée par le soleil et au toucher elle est rugueuse comme du papier de verre. De minuscules boutons un rouge foncé parsèment la peau. Vers le 7éme jour, la peau desquame en fines écailles, la langue devient rouge (elle est dite framboisée).
Mais rappelons-le, bien souvent, l'éruption cutanée est très modeste et localisée, faisant plutôt penser à une allergie ponctuelle.
Une maladie aux conséquences terribles
Ne pas prendre de traitement pour une scarlatine est inenvisageable car les complications qu’elle peut entraîner sont très graves, notamment pour les adultes.
Parmi elles, le rhumatisme articulaire aigu qui peut aller jusqu’à toucher les muscles du coeur, ou une atteinte très dangereuse des reins avec la une glomérulonéphrite (dysfonctionnement qui entraîne une mauvaise filtration du sang et induit de nombreux symptômes liés à une insuffisance rénale).
À noter qu’une scarlatine non traitée peut aussi engendrer sinusite, otite ou une propagation de l’infection aux ganglions lymphatiques du cou, appelée adénopathie. Les formes aujourd’hui courantes de scarlatine étant souvent atténuées, les risques de complications sont moindres. Malgré tout, étant donné la dangerosité de ses affections secondaires et leur caractère parfois irréversible, le traitement antibiotique d’une période de 10 jours devra être respecté scrupuleusement.
Un booster du système immunitaire
Le Docteur William B. Coley, médecin des os au Memorial Hospital de New York, découvrit en 1891 que des patients atteints de cancer, tel le sarcome, et chez lesquels une infection bactérienne au streptocoque (la scarlatine en l’occurrence) s’était développée, avaient un meilleur pronostic de guérison. Il en conclut que l’infection par la bactérie de la scarlatine pouvait stimuler le système immunitaire, lui permettant ainsi de combattre les cellules cancéreuses. Après avoir injecté à des bactéries vivantes directement dans les tumeurs de ses patients, avec un succès mitigé (et deux décès de patients!), il décida d’injecter des bactéries mortes. Les résultats furent alors bien plus probants, en réduisant le decès des patients cancéreux. Malgré qu'il a revendiqué le traitement de centaines de patients, ses résultats furent accueillis de manière très mitigée par la communauté scientifique de l'époque, jugeant notamment la méthode dangereuse sur des patients cancéreux à l'immunité compromise. Un de ses plus féroces critiques était James Ewing, partisan d'une nouvelle méthode de traitement à l'époque, la radiothérapie, qui deviendra rapidement la méthode standard de traitement du cancer et enverra peu ou prou aux oubliettes l'approche de Coley pendant longtemps. On constate pourtant un regain d'intérêt pour son approche depuis une quinzaine d'année (1), notamment avec l'essor considérable de l'immunothérapie dans le traitement du cancer ou le développement de médicaments immunomodulants (2).
Ce que la nature peut faire pour vous
si vous avez la scarlatine
- Le chlorure de magnésium est le premier remède (et le moins cher) indiqué pour la scarlatine. Diluez 20g de chlorure de magnésium dans un litre d'eau et prenez 5 cuillères à café du mélange toutes les 3 heures pendant 4 à 5 jours. A notrer : le chlorure de magnésium est utile dans la plupart des maladies infantiles.
- L'Aloe Vera : c'est le premier remède qu'il faut employer pour calmer les démangeaisons et faciliter la cicatrisation. Il ne s'agit que d'un remède symptômatique dans ce cas, mais c'est sans doute le plus urgent. Le mieux est d'acheter de l'aloe vera sous forme de gel, plus facile à appliquer (voir le carnet d'adresse).
- La bourrache est une alliée sérieuse pour soigner en profondeur les rhumes, les bronchites ainsi que la rougeole et la scarlatine. La bourrache stimule les fonctions qui visent à éliminer les toxines. La bourache est légèrement laxative et stimulera les intestins paresseux et fera transpirer et uriner. Vous en trouverez facilement en boutique bio. On peut la prendre en tisane mais attention toutefois, les parties aériennes de la bourrache renferment une petite quantité de pyrrolizidines, des substances qui se sont avérées dommageables pour le foie.
Le danger de toxicité de la bourrache croît en cas d'usage prolongé. Dans ce cas, il faudra y adjoindre du Desmodium. La bourrache existe également sous forme d'huile (voir le carnet d'adresse) mais celle-ci est moins efficace dans cette pathologie.
- D'autres plantes en tisane sont également utiles, notamment les labiées : sauge, thym, sarriette, romarin, origan, serpolet. Il faut veiller à les faire infuser dans une théière bien fermée pour éviter l’évaporation des essences volatiles.
Lire aussi Le chlorure de magnésium : tout-terrain et pas cher
Deux formules d'huiles essentielles
Les huiles essentielles pourront aider à éviter le risque de complications secondaires graves.
Voici deux formules que vous pouvez faire préparer à votre pharmacien :
- Voie cutanée (préparation sous forme liquide, non grasse)
- H.E. Cistus ladaniferus CT pinène 1 ml
- H.E. Cymbopogon martinii 0,5 ml
- H.E. Melaleuca alternifolia 1,5 ml
- H.E. Cinnamomum camphora CT cinéole 3 ml
- H.V. Amande douce 15 ml
Appliquez 8 gouttes du mélange sur le thorax 3 à 4 fois par
jour pendant 7 jours.
- Voie rectale (pour les enfants)
- H.E. Aniba rosaeodora 15 mg
- H.E. Cistus ladaniferus CT pinène 20 mg
- H.E. Laurus nobilis 10 mg
- H.E. Cinnamomum camphora CT cinéole 30 mg
- Whitepsol ou ASB2X q.s. pour faire vingt suppositoires de 1,2 gr.
Mettez 1 suppositoire 3 fois par jour pendant 7 jours.
Vous compléterez ce traitement avec l’homéopathie
- Belladonna 15CH: 2 granules 3 fois par jour si la langue et la gorge sont rouge vif et si la fièvre s’accompagne de soif intense.
- Apis Mellifica 9 CH : 2 granules 3 fois par jour, en cas de maux de tête, d’absence de soif et d’une éruption rosée avec un certain degré de gonflement.
- Arum triphyllum 5 CH : 2 granules 3 fois par jour si les muqueuses sont très rouges, les ganglions douloureux et s’il y a hypersalivation.
En cas de persistance d’un foyer microbien streptococcique, on utilisera Streptococcinum 9CH : 5 granules par semaine, pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, selon les résultats des examens complémentaires (dosage des antistreptolysines O notamment).
Enfin, à titre préventif, il est souhaitable d’administrer à l’entourage, et surtout aux enfants, Belladonna 5 CH : 3 granules, matin et soir, pendant toute la durée de la maladie.
Enfin, pour être tout à fait sûr(e) que tel ou tel de ces remèdes est adapté à votre constitution ou compatible avec vos médicaments, je vous recommande de consulter un naturopathe qui pourra mener la recherche pour vous.
Scarlatine et angine
Les infections à streptocoque du groupe A (SGA) peuvent se manifester sous plusieurs formes, infections cutanées ou ORL dont l’angine érythémateuse, la scarlatine et plus rarement sous la forme d’infections invasives. Les streptocoques A, Streptococcus pyogenes sécrètent de très nombreuses substances toxiques.
Ainsi on confond souvent la scarlatine et une angine provoquée par un streptocoque A.
Le mode de contamination le plus fréquent de l'angine se fait par contact direct avec un malade ou un porteur sain, via des sécrétions oro-pharyngées.
La durée d’incubation est la même mais peut être plus prolongée. La durée de la contagiosité peut durer de 2 à 3 semaines en l’absence de traitement. Les enfants âgés de 3 à 8 ans sont les plus vulnérables. L’infection survient surtout en période froide, touchant de façon épidémique les collectivités (école).
La scarlatine typique se caractérise par une phase d’invasion qui débute brusquement par une fièvre élevée, une altération de l’état général, des vomissements et parfois des douleurs abdominales et articulaires. L’examen de la gorge montre une angine écarlate, la dysphagie est très marquée. Les ganglions sous-angulo-maxillaires sont hypertrophiés et sensibles. L’éruption qui apparaît en 24-48 heures est caractérisée par une seule poussée d’un exanthème extensif du thorax vers les membres respectant la plante de pieds et la paume des mains. La langue framboisée apparaît au 6e jour de la maladie. L’énanthème reste l’élément principal du diagnostic.
Dans le cas de l'angine, la phase d’invasion se caractérise par des symptême classique sans particularité et l’éruption qui lui succède est peu intense. L’énanthème reste caractéristique.
Des prélèvements de gorge effectués avant le début de la prise d’antibiotiques peuvent mettre en évidence la bactérie. Les tests de diagnostic rapide (TDR), réalisables par les praticiens, sont recommandés devant toute angine évocatrice.
Le traitement officiel de première intention est l’amoxicilline. Les céphalosporines de 2e et 3e génération peuvent être utilisées, notamment en cas d’allergie aux pénicillines sans contre-indication aux céphalosporines. La prescription de macrolides est réservée aux patients ayant une contre-indication aux bêta-lactamines du fait du taux actuel de résistance des SGA en médecine générale estimé à 12 %.
Les complications des infections ORL et des scarlatines à streptocoque A sont représentées d’une part par les complications suppuratives locorégionales ou systémiques, d’autre part par les affections post-streptococciques ; les plus sérieuses sont le rhumatisme articulaire aigu (RAA) et la glomérulonéphrite aiguë (GNA).
Sur les 8 à 9 millions d’angines survenant chaque année en France, Streptococcus pyogenes serait en cause dans environ un quart des cas (10 % chez l’adulte, 40 % chez l’enfant). En revanche, l’incidence de la scarlatine en France n’est pas connue.
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Carnet d’adresse:
Références bibliographiques
(1) https://journals.lww.com/anti-cancerdrugs/fulltext/2016/04000/
(2) https://www.nytimes.com/2005/10/05/business/health/a-revival-for-immunity-biotech-looks-anew-at-old-ideas-on.html
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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