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Agir sur ces maux qui nous prennent à la gorge : les remèdes naturels

  • Les maux de gorge ne sont pas uniquement d’origine virale. Ils peuvent être d’origine bactérienne, mais également être la conséquence d’allergies ou de reflux gastriques.Les maux de gorge ne sont pas uniquement d’origine virale. Ils peuvent être d’origine bactérienne, mais également être la conséquence d’allergies ou de reflux gastriques.
Article paru dans le journal nº 104
ORL

Dans la grande majorité des cas, les maux de gorge nous happent durant l’hiver. On pense alors avoir attrapé un « coup de froid », comme diraient nos grands-mères. Or, dans 90 % des cas, c’est bien un virus – rhume, grippe et aujourd’hui Covid-19 avec notamment son variant Omicron – qui nous prend à la gorge. Voici quelques solutions naturelles pour soulager ces symptômes douloureux.

Article mis à jour le 08/12/2022 par Nihel Amarni

Pharyngite, angine et Covid, les affections les plus fréquentes

La pharyngite, comme son nom l’indique, est une inflammation du pharynx, organe situé au fond de la gorge. On parle de cette affection lorsque la déglutition de la salive devient douloureuse, alors qu’au contraire, manger soulage. Souvent associée aux virus du rhume (il en existe près de deux cents), une pharyngite peut être accompagnée d’un écoulement nasal. Il s’agit alors d’une rhinopharyngite.

Tout à fait bénigne lorsqu’elle est virale, cette dernière peut tout de même être lourde pour les enfants de moins de 6 ans. Leur immunité n’ayant pas fini de se développer, ils peuvent subir des réinfections, cinq par an en moyenne, ce qui peut être épuisant pour l’organisme. En outre, avec la propagation du variant Omicron du Covid-19, beaucoup de malades ont rapporté souffrir de maux de gorge particulièrement douloureux. Ceux-ci, décrits comme rhinopharyngés, sont à ce point fréquemment associées au variant qu’une nouvelle étude montre l’efficacité supérieure des tests salivaires sur les tests nasopharyngés pour détecter précocement l’infection.

L’angine, quant à elle, touche aux amygdales. Cet amas de tissus lymphoïdes situé dans ce même pharynx a un rôle primordial au sein du système immunitaire. Il n’est dès lors pas étonnant qu’elles s’enflamment en cas d’agression extérieure. L’angine virale, toujours bénigne, se traduit par un gonflement de ces amygdales, accompagné de maux de gorge, de fièvre (38-39 °C) ainsi que d’une toux sèche, et parfois d’un enrouement.

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Cependant, une pharyngite, une angine ou même une laryngite peuvent être d’origine bactérienne. Parmi les bactéries responsables, on retrouve notamment le streptocoque du groupe A, qui peut mener à des formes graves pouvant conduire à un RAA (rhumatisme articulaire aigu), une maladie inflammatoire chronique qui s’attaque aussi bien aux articulations qu’au système cardiaque ou encore aux poumons.

Pour différencier un mal de gorge d’origine virale d’un mal de gorge d’origine bactérienne, il existe un test salivaire à faire à la pharmacie ou auprès de votre médecin qui déterminera la source de l’affection. On consultera en particulier en cas de mal de gorge intense accompagné de fièvre ou de maux de tête et/ou persistant de plus de 48 heures.

Si l’infection est bactérienne, la prise d’antibiotiques est vivement recommandée. On pourra néanmoins, dans ce cas, accompagner le traitement des différentes formes de mal de gorge avec de la propolis, immunomodulatrice, antibactérienne et anti-inflammatoire. On choisira une propolis la plus concentrée possible, par exemple sous forme d’extrait hydroalcoolique (gouttes, dosettes) plutôt que sous forme de bonbons ou de pastilles à sucer lorsque leur teneur en principe actif (et donc leur efficacité) est douteuse.

Favoriser un accompagnement naturel grâce à la phyto-aromathérapie

Dans le cas de pathologie de gorge d’ordre viral, et non bactérien, il n’existe pas de traitement allopathique à proprement parler. Il faut alors attendre que notre système immunitaire combatte le virus, seul. Cependant, il est possible de soutenir notre immunité ou d’agir sur les symptômes, tels que la douleur ou l’inflammation. Mais il ne faut pas le faire n’importe comment.

Il est par exemple vivement conseillé, notamment par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), d’éviter les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), tels que l’ibuprofène ou le kétoprofène. Il existerait un risque de « complications infectieuses graves ».

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Toujours dans le traitement des maux de gorge, on trouve un immense panel de pastilles et autres cachets vendus en pharmacie, vantant leurs propriétés antiseptiques et/ou antidouleur. Pourtant, ils sont loin d’être efficaces, comme le souligne la revue Prescrire : « Aucun médicament dit d’action locale (antimicrobien, antiseptique, ou anesthésique local) n’apporte de bénéfice tangible. » De plus, les pastilles antiseptiques commercialisées peuvent déstabiliser le microbiote de la muqueuse de la gorge, l’assécher, et donc augmenter l’irritation et l’inflammation. Ainsi, que cela soit pour stimuler l’immunité ou soulager les symptômes, il peut être intéressant de favoriser des remèdes naturels plus doux ou plus ciblés grâce aux plantes.

Les huiles essentielles, en particulier, sont souvent efficaces sur les pathologies ORL. On peut dès lors :

  • Concocter soi-même ses propres pastilles à sucer grâce à une goutte d’huile essentielle de thym à thujanol sur une « pastille neutre » (disponible en magasin bio ou en pharmacie) ou diluer cette goutte dans une cuillère à café de miel, à raison de quatre pastilles ou cuillères par jour. À défaut de thym à thujanol, vous pouvez opter pour les huiles essentielles de niaouli, de tea tree ou de ravintsara, toutes réputées pour leurs vertus antibactériennes et antivirales. Ne surtout pas utiliser l’huile essentielle de thym à thymol qui s’avérera très dermocaustique sous cette forme pure.

  • Pratiquer en parallèle un automassage de la gorge en partant de la base du cou avec un mélange d’huiles végétales et d’huiles essentielles citées plus haut, à raison de 30 % d’huile essentielle pour 70 % d’huile végétale environ.

Il est cependant nécessaire de faire attention au dosage et d’éviter les huiles essentielles pour les enfants de moins de 12 ans, en particulier par voie interne, si on ne connaît pas leurs propriétés et leurs contre-indications respectives.

En outre, les tisanes de plantes et les gargarismes (à base de décoctions tièdes) peuvent s’avérer être des alliés plus doux, mais néanmoins efficaces. Plusieurs plantes peuvent alors être conseillées pour leurs vertus antivirales, anti-inflammatoires, antiseptiques, mais aussi antalgiques. Pour leurs propriétés antivirales et antibactériennes, on s’orientera vers l’origan, le romarin, le thym, la sarriette des montagnes ou encore la cannelle. On pourra y ajouter du bouillon-blanc, réputé efficace sur les irritations, ou de la sauge officinale pour son action anti-inflammatoire aussi bien qu’antiseptique.

Laryngite, un cas à part

Une laryngite, comme son nom l’indique à nouveau, touche le larynx. Contrairement à ses affections cousines, la douleur ici peut ne pas être forte, mais plutôt se traduire par une gêne. De plus, la laryngite a pour principal symptôme un enrouement, voire une extinction de la voix. Il est possible également de tousser ou de cracher, mais ce n’est pas douloureux.

Si elle est dans la majorité des cas d’origine virale, elle peut également être bactérienne ou due au pollen. Elle survient, d’ailleurs, principalement en automne et en mai-juin, lors de la période de pollinisation. Elle est souvent traitée avec des corticoïdes afin d’agir rapidement pour rendre leur voix aux patients qui le demandent.

Pourtant, il existe des solutions moins invasives et délétères que la prise de corticoïdes pour une action souvent tout aussi rapide. Parmi elles, on retrouve le gargarisme avec une décoction tiède d’erysimum – connue par tous les artistes usant de leur voix pour ses propriétés anti-inflammatoires, elle calme l’irritation du larynx et des cordes vocales – associé à l’aigremoine et à la feuille de ronce, deux plantes astringentes à tanins, reconnues pour protéger et cicatriser les muqueuses.

Virus, non responsable de tous les maux

Comme nous l’avons vu, les maux de gorge ne sont pas uniquement d’origine virale. Ils peuvent être d’origine bactérienne, mais également être la conséquence d’allergies ou de reflux gastriques. Dans ce cas, l’action se fait en deux temps :

  1. Agir contre la douleur et l’inflammation avec des tisanes et/ou des huiles essentielles. L’herbe aux chantres et l’erysimum, dont nous avons parlé précédemment, existent également en solution buvable ou en sirop.
  2. Traitement de fond pour lutter contre les allergies et les reflux gastriques, notamment grâce à l’homéopathie :
  • Prévenir l’allergie au pollen : une dose de Pollens 15 CH une fois tous les sept jours, à commencer quatre semaines avant la saison du rhume des foins. Pollens étant un mélange de pin, de marronnier, de tilleul et de six graminées, il couvrira l’ensemble de la saison*.

  • Reflux gastriques : Robinica 5 CH est tout indiqué contre les reflux gastriques qui s’aggravent notamment la nuit. À raison de deux à trois granules par jour, il permet d’éviter les maux de gorge douloureux matinaux souvent dus à ces reflux nocturnes**.

Grog, écharpe… est-ce que ça marche ?

Quand nous étions encore enfants, nos parents et nos grands-parents nous donnaient quelques conseils pour éviter ou pallier le mal de gorge. Mettre une écharpe, ne pas boire d’eau glacée ou encore, une fois plus âgés, prendre un grog. Aujourd’hui, sans réellement connaître leur efficacité, nous les répétons… et nous avons bien raison.

En effet, selon une récente étude in vitro menée par des chercheurs de l’École de médecine d’Harvard, “attraper froid” ne se limiterait pas à une superstition de grand-mère. Ainsi, une baisse brutale de température (passer d’un environnement à 23 °C à un autre de 4,4 °C par exemple) entraînerait une baisse de production de 42 % de vésicules extérieures immunitaires (première ligne de notre immunité nasale innée), ainsi que l’altération des protéines antivirales qui les composent. Le froid mettrait ainsi vraisemblablement en difficulté notre système immunitaire, ce qui laisserait plus de latitude au virus pour nous infecter. Alors mettre une écharpe ou un cache-nez pour couvrir et réchauffer nos voies nasales pourrait logiquement nous aider à nous protéger. Mais ce n’est pas tout ! Porter une écharpe permet également de garder au chaud notre gorge. L’organisme peut ainsi concentrer son énergie sur son combat contre les affections virales au lieu de la gaspiller à maintenir une température de 37 °C. Pour l’ingestion d’eau froide ou de glace, c’est le même principe.

Le corps produit du mucus afin de réchauffer et d’humidifier l’air inspiré en hiver. Manger ou boire glacé augmente cette production qui favorise les infections de la sphère ORL. Ainsi, manger une glace pour faire passer la douleur n’est pas la bonne solution. Si le froid va anesthésier un temps la gorge, il va potentiellement empirer la situation.

Enfin, qui ne s’est jamais vu conseiller par un ami un petit grog pour « faire passer tout ça » ? Assurément efficace, il ne doit pas forcément contenir de l’alcool. Ce sont les autres ingrédients, tels que la cannelle, le citron, le miel, et la chaleur du breuvage qui assurent le travail. L’alcool, souvent du rhum, est au contraire irritant et peut même être une source de mal de gorge. Il suffit de se remémorer quelques lendemains de soirées difficiles pour en convenir.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé