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Sphère ORL : quels antibiotiques naturels ?
La sphère ORL est sans doute le meilleur terrain d’action des antibiotiques naturels. Ils y montrent des résultats remarquables sur une série de pathologies courantes et peuvent enrayer l’escalade. Voici une liste des remèdes phyto, aroma et gemmothérapeutiques les plus efficaces en la matière, sans oublier une cartographie des remèdes homéopathiques les plus couramment prescrits par les médecins.
[Actualisé le 02/11/2018]
Nous avons cherché, dans cet article, à vous donner des solutions naturelles pour les grandes pathologies de l’hiver (angine, bronchite, rhinopharyngite).
Maux de gorge et angine
1. En apithérapie
Du fait de ses vertus antibactériennes et antivirales, la propolis est souveraine en ce qui concerne les maux de gorge. Aux premiers chatouillements, utiliser des dosettes ou un spray buccal contenant de la propolis concentrée (au moins 7 %), jusqu’à six fois le premier jour. Diminuer légèrement les doses les jours suivant et continuer au moins six jours en cas d’angine bactérienne.
2. En aromathérapie
Pour une angine virale, le Dr Couic-Marinier propose :
- une goutte pure d’HE de ravintsara ou de tea tree, par voie orale (dans du miel, sur un comprimé neutre à sucer). À renouveler six fois pour un soulagement immédiat, puis à espacer les jours suivant. En traitement de fond, un massage de la gorge, ou une pulvérisation dans la gorge de 4 gouttes du mélange suivant, cinq fois par jour durant cinq jours maximum :
- 10 ml d’huile d’olive
- 30 gouttes d’HE de thym à thujanol (à défaut, de thym à linalol)
- 15 gouttes d’HE de menthe poivrée
- 15 gouttes d’HE de cyprès
- 30 gouttes d’HE de laurier noble
Ce mélange d’huiles essentielles est contre-indiqué pour les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 6 ans, les personnes épileptiques ou avec des antécédents de cancers hormono-dépendants.
Pour une angine bactérienne, Françoise Couic-Marinier propose :
- une goutte pure d’HE de lemongrass par voie orale, sur support adapté (miel, comprimé neutre...). En massage ou pulvérisation, utilisez la même base de recette que ci-dessus, mais en remplaçant le thym à thujanol par de l’HE de lemongrass et l’HE de cyprès par de l’HE de cannelle écorce ou de girofle (aux mêmes posologies).
Ce mélange d’huiles essentielles est contre-indiqué chez femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 12 ans et les personnes épileptiques.
3. En homéopathie
Pour aider votre gorge à se remettre sans séquelles, les homéopathes conseillent souvent les remèdes Belladona ou/et Mercurius solubilis. On choisira l’un ou l’autre en fonction des signes suivants :
- Pour Belladona : à l’occasion d’une fièvre élevée, oscillante, la gorge est rouge, sèche, donnant l’impression d’être serrée comme par un bâillon ; chaque déglutition provoque une violente douleur qui souvent irradie dans les oreilles ; le visage est congestionné, couvert de sueur, irradiant sa chaleur ; quant aux ganglions cervicaux, ils sont fréquemment enflés et sensibles au toucher.
- Pour Mercurius solubilis : toute la gorge est rouge, les amygdales sont ponctuées de points blancs ou de fausses membranes épaisses ; la langue est gonflée, elle est blanc jaunâtre et présente un bord dentelé du fait de l’empreinte des dents ; la salive est abondante, l’haleine est nauséabonde, les sueurs intenses et ne soulagent pas.
Toutefois, le tableau comprend souvent une combinaison de ces symptômes, il est donc recommandé de prendre les remèdes en alternance, selon le rythme suivant :
- 2 granules en 9 CH de Belladona et/ou Mercurius solubilis, d’abord toutes les heures puis de plus en plus espacées au fil de l’amélioration.
Si les signes d’appel sont différents de ceux énoncés ici, bien d’autres remèdes peuvent être utiles : citons notamment Apis mellifica, Lachesis mutus, Phytolacca…
La bronchite
1. En phytothérapie
La plante polyvalente pour toutes les infections ORL (bronchites, sinusites, rhinopharingites) est la racine de pélargonium du Cap (Pelargonium sidoides), que l’on appelle également umckaloabo en Afrique du Sud, son pays d’origine.
La richesse en tanins et coumarines des racines de ce géranium en font un bactéricide et antiviral efficace, intéressant dans toutes les pathologies respiratoires y compris aiguës. Intérêt supplémentaire : cette plante peut-être utilisée dès l’âge de 6 ans pour parer aux affections hivernales.
Pour retrouver de l’amplitude respiratoire et faire baisser l’inflammation, en particulier en cas de tabagisme, de bronchite chronique ou de BPCO, on s’orientera vers des plantes comme la grande bardane (Arctium lappa) ou le grand plantain (Plantago Major).
Pour ce même cas de figure, d’autres études montrent l’intérêt du sulforaphane contenu dans le brocoli pour activer une protéine antioxydante (NRF2) protégeant le tissu pulmonaire des dommages inflammatoires.
Du côté des champignons médicinaux, le shiitaké est recommandé pour stimuler de manière globale l’immunité à l’entrée dans l’hiver.
2. En aromathérapie
Pour répondre à l’inflammation des bronches et à la production de mucus typique de la bronchite virale, il est conseillé de faire des massages (thorax, haut du dos, plante des pieds) à base d’huiles essentielles diluées dans de l’huile végétale (à hauteur de 10 à 15 %).
Les HE de référence sont ici l’eucalyptus radié, le cajeput ou le niaouli (antivirales et décongestionnantes) associées à une HE expectorante ou calmante comme celle de myrte verte.
Traitement contre-indiqué chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 3 ans.
3. En gemmothérapie
- Le cassis (Ribes nigrum) : du fait de son action anti-inflammatoire ressemblant à celle de la cortisone (mais sans les effets indésirables de celle-ci), il est couramment utilisé au cours d’infections respiratoires aiguës et chroniques. Il limite les manifestations inflammatoires et allergiques qui empêchent la bonne élimination des glaires et facilitent la propagation de l’infection.
- L’aulne (Alnus glutinosa), le charme (Carpinus betulus) ou le noyer (Juglans regia) sont à utiliser autant pour leur action antibiotique qu’anti-inflammatoire.
- La viorne (Viburnum lantana) : elle est essentielle au drainage des bronches, surtout s’il existe une composante allergique (asthme).
- Des complexes comme Gemmothérapie défenses bio (cassis, ronce, romarin, genévrier) et Gemmothérapie respiration bio (pin, églantier, ronce) peuvent être proposés.
4. En homéopathie
Dans sa forme tonique la plus courante, la bronchite fait essentiellement appel aux remèdes suivants :
- Hepar sulfur calcareum dès que la toux devient humide et ramène des glaires purulentes de plus en plus abondantes. Afin de tarir cette suppuration, il est recommandé d’utiliser une dilution élevée (15 ou 30 CH). Posologie : 3 granules deux fois par jour jusqu’à la fin de l’épisode infectieux.
Auquel vous pouvez ajouter :
- Antimonium tartaricum : l’épaisseur des glaires rend difficile leur élimination et aggrave la difficulté à respirer. Le visage est plutôt pâle, les lèvres cyanosées par manque d’oxygène.
- Blatta orientalis : ici, la gêne respiratoire est encore plus importante, ronflante et sifflante.
- Ipeca : la toux s’accompagne de nausées, voire de vomissements. De plus, existe une hypersalivation en même temps qu’une absence de soif.
Il est souvent difficile de faire la différence entre ces trois tableaux, de sorte que ces remèdes sont prescrits ensemble, d’abord en dilution moyenne (7 ou 9 CH à raison de 3 granules deux fois par jour) pour faciliter la fluidification et l’élimination des glaires, puis en 15 CH (3 granules une à deux fois par jour) pour la tarir.
La rhinopharyngite virale
1. En phytothérapie
En cas de rhume, on s’orientera vers des plantes stimulantes de l’immunité comme le shiitaké ou les baies de sureau. Celles-ci s’avèrent particulièrement intéressantes pour les refroidissements, les toux sèches ou les rhino-pharyngites de l’enfant, sans oublier la grippe contre laquelle elles sont remarquablement efficaces.
2. En aromathérapie
Prendre, au choix, de l’huile essentielle de laurier noble, de niaouli, de ravintsara ou de tea tree.
Posologie : 2 gouttes six fois par jour diluées dans de l’huile végétale sur le thorax, jusqu’à rétablissement.
3. En gemmothérapie
Faites appel à l’aulne, au rosier sauvage et à la viorne (cette dernière pour drainer).
4. En homéopathie
Au début de la fièvre, utiliser Aconit. Souvent, peu après avoir ressenti un froid brutal, on ressent une sécheresse nasale, qui s’accroît rapidement, et à laquelle s’associent ensuite des éternuements. Survient un grand frisson, qui précède de peu une montée rapide de la fièvre. Rougeur, chaleur de la peau sans sudation, accélération du rythme cardiaque, agitation et soif intense complètent le tableau de la rhinopharyngite. Posologie : une dose en 9 CH peut suffire pour interrompre le processus infectieux.
Sinon, en cas de fièvre élevée, on passe à Belladona : là encore, une dose en 9 CH suffit parfois à mettre fin à la maladie.
Un peu plus tard, si l’écoulement est liquide et clair comme de l’eau, Allium cepa est le plus souvent indiqué. Cet écoulement est très abondant et surtout brûlant, il érode les orifices des narines. De plus, les yeux piquent et larmoient. Signe important : plus l’atmosphère est chaude, plus l’écoulement nasal est abondant. Posologie : 3 granules en 9 CH d’abord toutes les deux heures, puis espacer dès amélioration.
Si l’écoulement est épais et purulent, trois remèdes sont souvent indiqués :
- Kalium bichromicum : écoulement jaune verdâtre, difficile à expulser car adhérant à la muqueuse nasale. Amélioré en restant à la chaleur.
- Mercurius solubilis : tableau plus intense, mais surtout langue large, marquée de l’empreinte des dents. Haleine fétide imprégnant l’atmosphère.
- Hydrastis canadensis : sécrétion très épaisse, jaune, se collectant au niveau des orifices narinaires tandis qu’une autre partie s’écoule lentement dans l’arrière-gorge.
Lorsque la fièvre est tombée et que l’écoulement s’éclaircit, d’autres remèdes sont alors nécessaires, en particulier Pulsatilla et Kalium muriaticum.
Nota : pour mieux comprendre les conseils de dosage indiqués pour chacune de ces pathologies, il faut savoir que les traitements homéopathiques et de gemmothérapie sont en général dépendant du terrain du patient et de la qualité des produits.
- En homéopathie, les conseils varient d’une personne à l’autre selon le terrain plus ou moins tonique et sa façon de réagir à l’infection. De façon générale, les informations délivrées correspondent aux formes les plus fréquemment rencontrées. Si les signes que vous observez ne correspondent pas aux descriptions que nous donnons, il est indispensable de voir un médecin. De même si les recommandations indiquées ne procurent aucune amélioration dans les trois heures ou, pire, si la situation s’aggrave.
- Nous ne donnons pas de quantité à prendre pour la gemmothérapie, car celle-ci sera différente selon le mode de fabrication. Reportez-vous à la notice des produits. Si un traitement comprend plusieurs extraits, ceux-ci doivent être pris séparément les uns des autres, en alternance, répartis sur la journée.
- Quelle que soit l’infection, il est souhaitable d’arrêter tout traitement comprenant du fer (il aide les micro-organismes à se développer encore plus rapidement). Symétriquement, il est recommandé de faire une cure de cuivre pendant cinq jours afin de renforcer les défenses immunitaires.
- Sans amélioration notable de vos symptomes dès les premiers jours de soins naturels, en particulier en cas d’infection bactérienne, consultez un médecin.
Carnet d’adresses
- Gemmothérapie, en magasin bio ou ici
- Brocoli (sulforaphane)
- Shiitaké
- Propolis extraforte Pollenergie, en magasin bio ou ici
- Propolis sans alcool pour les enfants
- Huiles essentielles en magasin bio, pharmacie ou ici
- Pélargonium sidoïdes, disponible en gélules (Arkopharma), dans des préparations comme Belivair Rhume (comprimés) ou en sirop (Activox Phytobiotic ou sirop Gorge-larynx Olioseptil).
- Baies de sureau noir (extraits hydro-alcooliques Elusanes ou EPS en pharmacie). Existe aussi sous forme de sirop.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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