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Antibiorésistance, ce n'est que le début
Si la découverte de la pénicilline a métamorphosé le traitement des maladies infectieuses en ouvrant l’ère des antibiotiques et a ainsi évité la mort prématurée de millions d’individus au cours de la seconde moitié du XXe siècle, il est rapidement apparu que l’utilisation de ces molécules au moindre signe pouvant évoquer un début d’infection était non seulement abusive, mais contre-productive.
En effet, outre leur potentielle toxicité (pour le foie, les reins, la peau, le sang, le cerveau et les organes des sens), la prescription de certains de ces produits peut faciliter d’autres infections (bactériennes, virales, fungiques), mais aussi des maladies auto-immunes, voire certains cancers ! Et plus que tout, au fil du temps, on constate une perte d’efficacité à mesure que les germes auxquels ces substances s’attaquent développent des défenses qui les rendent capables de résister.
Les antibiotiques sur la sellette
Plusieurs études ont montré les limites des antibiotiques. Ainsi, lorsqu’ils sont prescrits au cours des otites moyennes des jeunes enfants (moins de 7 ans), ils raccourcissent certes la durée de l’infection, mais ils ne limiteraient en rien la survenue de complications ! De même pour les angines. Quant à l’habitude de prescrire des antibiotiques systématiquement avant certains types d’opération, cela afin de réduire l’incidence des infections postopératoires, non seulement elle ne relève de rien de rationnel, mais elle n’a toujours pas démontré sa réelle efficacité, au point de diviser la communauté médicale elle-même.
Menace pour notre intestin
De tous les effets indésirables, la destruction de la flore intestinale protectrice est certainement le plus fréquent et le plus grave en termes de santé publique, étant donné que la moitié du système immunitaire en est profondément perturbée, cette moitié justement dont la fonction est de nous protéger des agressions venant de l’extérieur par le moyen du tube digestif. Car, ne l’oublions pas, la surface de la muqueuse intestinale d’un individu adulte est équivalente à celle d’un court de tennis !
Des bactéries devenues tueuses
Un rapport des autorités sanitaires américaines révèle que la résistance aux antibiotiques touche 2 millions de personnes par an aux États-Unis et fait au minimum 23000 morts. Les bactéries les plus résistantes et/ou les plus meurtrièressont les entérobactéries, le Clostridium difficile (14 000 décès) et la gonorrhée résistante. Le staphylocoque doré résistant est responsable de 11 000 décès pour 80 000 cas graves.
Aujourd'hui, on s'interroge encore dans toute l'Europe pour savoir si la souche d'Escherichia coli qui a provoqué en 2011 une cinquantaine de morts en Allemagne s'est développée grâce aux légumes, aux graines germées ou à la viande. Le Dr. Rainer Wessel, directeur du pôle d'excellence CI3 de la ville de Mayence sur le Rhin, l'a encore dit récemment, le nombre de décès de l'épidémie à E. coli O104 liée aux graines germées était « minime ».
Mais on a déjà oublié cette affaire et, finalement, personne n'a cherché à savoir comment cette bactérie a pu apparaître. Escherichia coli, on le sait, est une bactérie intestinale commune et plutôt bénéfique, mais elle a une capacité incroyable à s'adapter à son environnement.
C'est ce qui fait que l'on dénombre une infinité de souches différentes d'E. coli. Certaines de ces souches sont pathogènes, d'autres ne le sont pas. Mais ce qui est frappant, c'est de constater qu'entre deux souches d'E. coli, il existe des différences génétiques considérables. La bactérie est en effet capable de se diviser toutes les vingt minutes et réagit à la moindre agression pour s'y adapter afin que l'espèce puisse survivre.
La souche mortelle qui se balade un peu partout ces dernières semaines fait partie du groupe O104 qui, normalement, est éliminé par la simple prise d'antibiotiques. Mais la bactérie O104:H4, elle, résiste à tout. Les scientifiques allemands qui l'ont étudiée ont en effet constaté qu'elle était résistante à toutes les classes d'antibiotiques (même celles réservées à l'usage hospitalier) et à toutes leurs combinaisons. Un exploit terrifiant car cette super-bactérie est capable en quelques jours de provoquer la défaillance d'un organe critique et d'entraîner la mort.
Comment cette bactérie a-t-elle pu acquérir ce pouvoir ? Normalement, il n'y a qu'une seule manière : il faut qu'elle ait été exposée à tous les antibiotiques connus, les uns après les autres. Dans un laboratoire, la création d'une telle bactérie serait finalement assez aisée, il suffirait de cultiver la bactérie, de l'exposer à un des antibiotiques puis de collecter les bactéries survivantes et de les cultiver avant de les exposer à un autre antibiotique et ainsi de suite.
C'est ce qui fait dire à certains que O104:H4 a été conçue par l'homme. La raison d'une telle création serait militaire (il s'agirait d'une arme bactériologique) ou politique (pour imposer de nouvelles réglementations pharmacologiques ou alimentaires). Mais si on élimine ces hypothèses, un peu paranoïaques, on ne voit pas d'autre explication qu'une confrontation bactérie/antibiotiques due au hasard.
Or si tel est le cas, cela signifie que tous les organismes vivants sont exposés, à plus ou moins forte dose, à l'ensemble des classes d'antibiotiques. Il n'y a là rien d'absurde, car les antibiotiques consommés par l'homme ou par les animaux, faute d'être éliminés par nos systèmes de recyclage ou d'épuration, se retrouvent immanquablement dispersés à la surface du globe où ils imprègnent l'ensemble du monde vivant. La terrible bactérie O104:H4 n'est donc pas seulement effrayante par sa vitesse de propagation ou sa virulence. Elle annonce sans doute d'autres mutations, bactériennes, fongiques ou virales contre lesquelles la médecine officielle se trouvera démunie. Ce sera peut-être le moment où les remèdes de la médecine naturelle prendront la place qu'ils méritent. Mais nous aurons payé très cher tout le temps perdu.
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