Jean-Pierre Giess
La clé pour bien passer l’hiver, c’est évidemment un système immunitaire efficace. Et pour qu’il le soit, il importe avant tout d’avoir une hygiène de vie adéquate, principalement en ce qui concerne l’alimentation, le sommeil et l’ activité physique . Certains produits naturels peuvent toutefois apporter une protection supplémentaire lorsqu’arrive le froid et les désagréments qui l’accompagnent. Nous en avons retenu cinq parmi les plus « universels » et polyvalents.
La recherche a accumulé un grand nombre de preuves en faveur de la vitamine D quand il s’agit d’améliorer ses défenses immunitaires. Elle est particulièrement impliquée dans l’activité des globules blancs , principaux acteurs anti-pathogènes. Une méta-analyse (1) a encore confirmé récemment qu’une supplémentation en vitamine D contribuait à prévenir la grippe. L’idéal serait de connaître son dosage sanguin (il est très hétérogène dans la population) avant toute supplémentation, mais à défaut, une cure par sécurité de 15 µg/jour (soit 600 UI) peut déjà faire une différence. En cas de carence prononcée, certaines formules commerciales montent jusqu’à 2000 UI par prise.
La vitamine D est de plus en plus souvent associée au zinc, un métal connu de longue date pour son rôle prépondérant dans l’ efficacité de la réponse immunitaire (2), en particulier devant les affections hivernales (3), et spécialement celles touchant les voies respiratoires (4). On prendra le zinc à l'écart des complémentations en fer, des IPP et de certains antibiotiques (cyclines, quinolones), sous forme de cures courtes, soit juste après l'apparition de symptomes pour écourter
Couramment utilisée en cure préventive à l’automne, la propolis est cette résine complexe élaborée par les abeilles, qui sert à la fois comme matériau de structure au sein de la ruche, et comme anti-infectieux pour la garder saine. Elle est connue pour prévenir et traiter les infections respiratoires, dont la grippe et le Covid-19 (6), mais s’avère aussi être plus largement l’un des agents immunomodulateurs les plus prometteurs actuellement étudiés (7-8). On peut consommer la propolis sous forme de bonbons, d’extrait alcoolisé ou de gélules, jusqu’à 500 mg/jour pendant trois semaines, à renouveler une fois ou deux jusqu’à l’arrivée du printemps. Tant qu’à faire, donnez la préférence à la production d’un apiculteur près de chez. Par prudence, on privilégiera les cures courtes (ou on lui préfèrera d’autres options) pour un public jeune ou adolescent du fait de ses possibles impacts hormonaux.
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L’hygiène de vie, pour commencer
Une bonne hygiène de vie reste la première ligne de défense face aux maladies de l’hiver. Elle implique évidemment une alimentation saine , pour laquelle s’inspirer du régime méditerranéen est une excellente idée. Un sommeil réparateur est une autre composante importante ; il est notamment favorisé par une heure d’endormissement pas trop tardive , idéalement vers 22h30. Avoir une activité physique régulière profite grandement à l’immunité et à la résistance aux virus et bactéries. Pour finir, s’il fallait conserver une bonne habitude de la triste période du Covid-19, c’est de se laver les mains régulièrement, car elles restent le principal vecteur par lequel les virus et bactéries pathogènes s’invitent dans les muqueuses des yeux, du nez et de la bouche.
L’aromathérapie reste une valeur sûre pour se prémunir des affres hivernales, y compris du COVID-19 (5). Nous vous suggérons une préparation polyvalente à appliquer chaque matin avant de sortir pendant les pics viraux, soit au niveau des côtes (y compris flanc et dos), soit sous la plante des pieds, et à renouveler éventuellement une fois au cours de la journée.
Bouclier aromathique tout terrain. 
Dans un flacon de 50 ml, incorporez :
– HE de ravintsara (Cinnamommum camphora), 60 gouttes. Bactéricide, antivirale, anti-inflammatoire, expectorante et mucolytique, elle excelle contre les troubles ORL et pulmonaires.
– HE d'arbre à thé ou tea tree (Melaleuca alternifolia), 30 gouttes. Bactéricide et virucide, elle excelle contre les virus grippaux et l’herpès, et renforce les défenses immunitaires.
– HE de thym à thujanol (Thymus vulgaris ct thuyanol), 60 gouttes. Très polyvalente, elle cible particulièrement la sphère ORL, dont bronchite, laryngite, rhinopharyngite et symptômes du rhume (nez bouché, qui coule, etc.).
– HE d’ eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), 30 gouttes. Elle stimule le système immunitaire, est antibactérienne et antivirale, mucolytique, décongestionnante et expectorante.
– HE de laurier noble (Laurus nobilis), 60 gouttes. Elle semble en particulier capable d’enrayer la réplication du virus du COVID-19 grâce à certaines de ses molécules aromatiques.
Complétez avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. À frictionner, une noisette par côté.
Les avis et les résultats d’études divergent quelque peu quant à l’ intérêt de ce type de produit. Néanmoins, la science s’accorde sur le fait que des carences, même légères, en vitamines et minéraux entravent le bon fonctionnement des défenses immunitaires . Or il faut bien constater que l’alimentation seule ne suffit pas toujours à combler tous nos besoins en la matière. Aussi, les personnes se sachant plus enclines à attraper les infections hivernales – notamment à parti d’un certain âge (9) – auraient probablement intérêt à faire une cure en début d’hiver, voire tout au long de l’hiver, avec un cocktail « multivitamines & minéraux ». À défaut de celui-ci, une prise quotidienne de vitamine C , par le biais d’agrumes (oranges, citrons), d’acérola ou d’un complément spécifique, constitue une mesure bienvenue – et souvent suffisante dès lors qu’associée à la vitamine D et au zinc (10) – pour une meilleure résistance.
Nous ajouterons ici deux autres agents protecteurs « tout-terrain » qui bénéficieront à toute personne désireuse de renforcer encore davantage son organisme ; les probiotiques sont connus pour favoriser une bonne flore intestinale, clé de voute de notre système immunitaire. Différentes études montrent qu’à tout le moins, la prise de probiotiques réduit le nombre de jours de maladie liés aux infections respiratoires aiguës (11), ainsi que le nombre d’épisodes durant la saison (12).
L’échinacée, une plante majeure de la pharmacopée traditionnelle des Premières Nations, est particulièrement indiquée contre les maux hivernaux (13) ; sa racine s’avère capable de neutraliser les virus et les bactéries liés aux infections respiratoires, de diminuer l’inflammation de l’épithélium, donc la sécrétion de mucus, et plus largement, de stimuler la réponse immunitaire en augmentant le nombre de globules blancs et leur efficacité (14). À utiliser soit en prévention sous la forme de cures discontinues durant l’hiver (par exemple 5ml d’EP/jour une semaine à dix jours par mois), soit dès les premiers symptômes (par exemple trois fois 5ml/jour de teinture alcoolique).