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Il n’y a pas que la jeunesse qui est une ivresse sans vin. C’est ce qu’ont pu constater les médecins chez une femme qui s’était présentée sept fois en deux ans aux urgences pour une intoxication alcoolique (somnolence excessive, troubles d’élocution et haleine qui sentait l’alcool). Et ce, sans avoir bu d’alcool !

Une diététicienne a alors suggéré à la patiente un régime sans glucides, et les symptômes ont disparu. Ce syndrome d’auto-brasserie serait provoqué par la fermentation d’alcool à partir de glucides par une population de micro-organismes naturellement présents dans l’intestin mais trop nombreux chez ces patients.

Généralement ces champignons incluent la levure de bière (Saccharomyces cerevisiae) et différents types de Candida comme le candida albicans mais aussi candida tropicalis et candida glabrata. En effet, comme nous l'expliquions déjà dans cet article sur Candida albicans, le champignon a tendance à transformer le glucide en alcool ce qui peut se traduire par des problèmes hépatiques.

Rare, ce syndrome d'auto-brasserie serait le résultat de plusieurs facteurs : des problèmes de santé contribuant à l’augmentation des niveaux de glucose sanguin et à la diminution du métabolisme de l’éthanol (diabète, maladie inflammatoire de l’intestin, maladie hépatique) associées à une forte consommation de glucides.

Chez notre patiente, c’est la prise récurrente d’antibiotiques contre les infections urinaires et d’un médicament anti-reflux de type IPP (dexlansoprazole) qui, jointe à une prédisposition génétique, aurait entraîné ce syndrome. Nous avons dans nos colonnes déjà alerté sur l'impact possible des IPP sur la prolifération bactérienne dans l'intestin.

Les recommandations médicales pour ce syndrome sont généralement :

• Prescription d'un antifongique comme le fluconazole pour réduire les champignons responsables de la fermentation. Si ce médicament échoue, faire une coproculture pour mieux identifier les champignons et mieux cibler l'antifongique.

• Adopter un régime pauvre en glucides qui alimentent la fermentation dans l’intestin.

• Utiliser des probiotiques pour restaurer l’équilibre de la flore intestinale.

Comme le savent les personnes qui ont recours aux antifongiques ou antibiotiques régulièrement, il est prudent d'utiliser des probiotiques au long cours par la suite et de modifier son alimentation pour palier aux déséquilibres de fond et rétablir l'équilibre de son microbiote.

Dans le cas de cette femme, une rechute après le retour à un régime riche en glucides a souligné l’importance de maintenir ces précautions alimentaires pour prévenir le retour des symptômes.

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