Carole Minker
On sait maintenant que les mauvaises habitudes de vie augmentent les risques de démence, une problématique de santé publique d’importance croissante. Le fait que l’on manque encore de traitements efficaces une fois le diagnostic posé d’une maladie neurodégénérative (comme la maladie d’Alzheimer) souligne l’importance de travailler en amont sur les facteurs de risque pour les éviter ou en retarder le développement.
C’est dans ce contexte qu’une étude clinique très récente (1) s’est attachée à évaluer l’effet de l’absence de petit-déjeuner sur les performances cognitives. En effet, ne pas rompre le jeûne après la nuit de sommeil perturbe le métabolisme énergétique et a un impact notable sur les fonctions cérébrales.
Pour en arriver à cette conclusion, 859 personnes de plus de 60 ans ont été recrutées dans l’étude. Pendant 3 ans, les participants ont consigné leurs habitudes de petit-déjeuner, et leur fonction cognitive a été évaluée par un mini-examen de l’état mental (MMSE) au début, à 18 mois et à la fin de l’étude. Différents paramètres ont été ajustés pour évaluer avec exactitude l’impact spécifique de ces habitudes alimentaires matinales sur l’état cognitif.
Après 36 mois d’étude, les chercheurs ont mis en évidence que ceux qui avaient pour habitude de sauter le petit-déjeuner présentaient un déclin cognitif plus important que ceux qui mangeaient le matin. Ces résultats étaient corrélés avec l’augmentation de certains biomarqueurs sanguins de neurodégénérescence (comme la protéine tau 181 et les neurofilaments NfL), ce qui permet d’objectiver concrètement l’effet bénéfique du petit-déjeuner sur la santé du cerveau.
Bien entendu, chaque personne a son métabolisme propre et si dans l’ensemble, il est conseillé de ne pas sauter le petit-déjeuner, le faire peut parfois convenir à certaines personnes dans certains contextes... En revanche prendre un petit-déjeuner, ne veut pas dire y manger n’importe quoi, et pas question de faire l’impasse sur certaines conditions essentielles d’un petit-déjeuner optimal.
Pour rappel, les différentes études ayant mis en évidence un lien entre l'absence de petit-déjeuner et le risque d'obésité, de diabète ou de problèmes cardiovasculaires concernaient aussi les adultes bien avant 60 ans. Aussi ces conseils peuvent-ils bénéficier à tout à chacun !
Pour plus d’idées de petits-déjeuners sains, ou mieux comprendre le lien entre l'alimentation et les ryhtmes du corps, vous pouvez consulter l'article ci-dessous.
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