La rédaction
En analysant 2 443 médicaments génériques produits aux États-Unis et dans des économies émergentes, dont l’Inde, les chercheurs ont constaté que ceux fabriqués en Inde présentaient un risque 54 % plus élevé d’effets indésirables graves – hospitalisations, invalidités, voire décès. Cette surreprésentation concerne particulièrement les médicaments commercialisés depuis longtemps, soumis à une forte pression concurrentielle pour réduire les coûts de production.
La qualité des génériques dépend de leurs conditions de fabrication. Or, les normes de contrôle diffèrent selon les pays. Aux États-Unis, les inspections des usines pharmaceutiques sont inopinées, alors qu’elles sont alertées à l’avance pour les fabricants étrangers. Ce manque de transparence pourrait expliquer la disparité des résultats.
Si l’étude ne remet pas en cause l’ensemble des médicaments génériques, elle souligne un problème de régulation. Certains experts appellent la FDA (l’agence américaine du médicament) à rendre publique l’origine des médicaments et à renforcer les contrôles.
Alors que près de 90% des médicaments prescrits en France concernent des génériques (dont 55% sont produits sur le sol français), cette étude soulève des questions cruciales pour la santé publique et notre souveraineté sanitaire. Faut-il repenser les critères de surveillance pour garantir une qualité homogène des médicaments, quel que soit leur pays d’origine ?
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