La rédaction
Pour mieux comprendre ces phases, des chercheurs de Stanford ont analysé des données biologiques issues de 108 adultes, hommes et femmes, sur plusieurs années. En prélevant régulièrement des échantillons de sang, de peau, et de microbiote, ils ont identifié pas moins de 135 239 biomarqueurs du vieillissement. Ces données ont permis de repérer des modifications moléculaires notables à deux moments précis de la vie.
Le premier pic de vieillissement se situe autour de 45 ans et coïncide avec l’apparition de signes visibles du vieillissement, tels que :
Mais ces transformations vont bien au-delà de ce que l’on voit. Les chercheurs ont notamment observé des modifications dans le métabolisme des lipides, de la caféine et de l’alcool. Des perturbations liées à des maladies cardiovasculaires précoces apparaissent aussi.
Chez les femmes, ce premier pic correspond souvent à la périménopause, une phase de bouleversements hormonaux qui précède la ménopause.
Mais les hommes aussi sont concernés, avec des modifications hormonales et métaboliques détectables. On note notamment une baisse progressive de la testostérone, qui peut impacter la vitalité, la masse musculaire et le moral.
Ces changements interviennent dans un contexte où beaucoup d’individus mènent une vie très active, entre carrière, charge mentale et responsabilités familiales. Dès lors, les effets du vieillissement peuvent être amplifiés par le stress, le manque de sommeil ou une alimentation déséquilibrée.
[lireaussi:8403]
[lireaussi:8658]
Le second pic identifié par les chercheurs survient autour de 60 ans. Il s’accompagne de :
Cette phase marque une transition vers un vieillissement plus prononcé. Le système immunitaire devient moins performant, les reins filtrent moins efficacement les déchets, et le risque de développement de pathologies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, neurodégénératives) augmente sensiblement.
Les chercheurs parlent d’un véritable « saut biologique » : les profils d’expression des gènes, des protéines, des métabolites ou des microbiotes changent de façon coordonnée, comme si l’organisme passait à un nouvel état de fonctionnement, plus vulnérable.
[lireaussi:9393]
Mais ces pics ne sont pas une fatalité. Mieux les connaître, c’est aussi mieux les anticiper. C’est là que l’hygiène de vie entre en jeu. Une alimentation riche en antioxydants, une activité physique régulière et un bon sommeil peuvent ralentir ces transitions.
Des interventions ciblées, comme le soutien hormonal personnalisé, la micronutrition ou les pratiques de gestion du stress (cohérence cardiaque, méditation), peuvent aussi aider à atténuer les effets de ces paliers.
Et si l’on considérait le vieillissement non pas comme une pente descendante, mais comme une série de virages nécessitant juste un bon réglage du volant ?
[lireaussi:8040]
[lireaussi:8551]