La rédaction
L’étude Caspar, financée par le géant Grünenthal GmbH, vante les mérites des patchs à la capsaïcine haute concentration pour soulager les douleurs neuropathiques chez les patients diabétiques. Pour rappel, la capsaïcine est la molécule qui donne au piment tout son piquant.
Certes, l’étude rapporte des résultats motivants, comme une baisse de l’intensité de la douleur, une diminution des sensations de brûlure, picotements et engourdissements grâce à l’action de la capsaïcine sur les petites fibres nerveuses, mais aussi une réduction d’utilisation d’antalgiques concomitants chez les 800 patients suivis dans cette étude.
Mais les effets secondaires, pudiquement qualifiés de « réactions locales », seraient en réalité plus graves. La revue indépendante Prescrire tire la sonnette d’alarme : ces patchs seraient à peine plus efficaces qu’un placebo et exposeraient les patients à des risques de brûlures graves allant jusqu’au deuxième degré !
Un avis qui tranche radicalement avec l’enthousiasme de l’étude Caspar. Faut-il s’étonner de ce grand écart quand on sait que l’étude est financée par le fabricant même du produit ? Sans groupe contrôle ni prise en compte de l’effet placebo possible, ses conclusions semblent bien fragiles.
La revue Prescrire remet en question l’efficacité des patchs à la capsaïcine et conseille même d’écarter ce médicament, ce qui contraste fortement avec les conclusions de l’étude Caspar.Cette évaluation indépendante met en évidence la nécessité de recherches supplémentaires et d’une évaluation critique de l’efficacité de ces patchs de capsaïcine dans le traitement des douleurs neuropathiques.
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