Carole Minker
Les artémisinines sont des molécules issues de différentes plantes du genre Artemisia, et notamment l’armoise annuelle, appelée aussi armoise chinoise (Artemisia annua). On connaît surtout ces molécules pour leurs bienfaits en cas de paludisme ou de Covid-19. Mais elles détiennent, de façon surprenante, le potentiel d’améliorer d’autres affections touchant le métabolisme et le fonctionnement hormonal, comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Le SOPK est un syndrome affectant la femme, caractérisé par la présence de 2 symptômes sur les 3 suivants :
C’est là qu’intervient une étude parue en juin 2024 dans Science (1). Les auteurs ont étudié l’impact de l’ingestion d’artéméther, un analogue de synthèse de l’artémisinine, dans un modèle animal de SOPK (rongeurs). L’intervention a permis de réduire l’hyperandrogénie et notamment la synthèse de testostérone.
L’équipe a même déterminé certains éléments de son mécanisme d’action moléculaire. Il est intéressant de noter que la même équipe avait déjà mis en évidence par le passé la capacité des artémisinines à augmenter la sensibilité à l’insuline, là où 70 % des femmes atteintes de SOPK sont touchées par des troubles métaboliques et notamment une résistance à l’insuline.
Le potentiel de ces molécules a été confirmé dernièrement grâce à une étude pilote menée sur des femmes atteintes de SOPK. Le traitement par dihydroartémisinine a permis, en effet, de réduire l’hyperandrogénie et les taux d’AMH, d’améliorer la morphologie des ovaires et de normaliser les cycles menstruels de ces patientes.
D’autres études sont maintenant attendues pour explorer davantage l’effet de ces molécules, et déterminer comment les utiliser dans des protocoles efficaces et sûrs.
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