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Hypertension : faut-il tourner la page des bêtabloquants ?

La rédaction

Autrefois au sommet des prescriptions pour traiter l’hypertension artérielle (HTA), les bêtabloquants ont perdu leur statut de traitement de première ligne. Le Dr François Diévart, président du Collège national des cardiologues français, a levé le voile sur cette révolution thérapeutique lors des Journées de l’hypertension artérielle à Paris.

Tous les traitements anti-hypertenseurs se valent-ils ?

Au cœur du débat, une question qui a longtemps divisé les experts : tous les traitements anti-hypertenseurs se valent-ils ? Pendant des années, une école de pensée martelait qu’il suffisait de faire chuter la tension pour gagner la bataille, associant directement baisse tensionnelle et diminution des risques cardio-vasculaires. L’autre camp avançait que l’efficacité variait selon la classe thérapeutique. La science a tranché : à baisse tensionnelle égale, tous les médicaments ne se valent pas.

L’étude Life, réalisée en 2002, a porté le premier coup en confirmant que les bêtabloquants offrent une protection cardio-vasculaire moindre comparée aux antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2. Les méta-analyses qui ont suivi ont enfoncé le clou : ces molécules historiques sont moins performantes pour prévenir les AVC que leurs concurrents modernes, particulièrement après 60 ans.

Les nouvelles recommandations européennes privilégient désormais les associations médicamenteuses en première intention, reléguant les bêtabloquants en option secondaire. Pour autant, pas question de les bannir définitivement. Ils gardent leur couronne d’or dans certains cas : insuffisance cardiaque, post-infarctus du myocarde, fibrillation atriale rapide… Le Dr Diévart souligne aussi leur utilité pour certains hypertendus souffrant de palpitations. Une reconversion réussie pour ces vétérans de la cardiologie, désormais acteurs de second plan mais toujours indispensables dans certaines situations.

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