La rédaction
La prise de certains médicaments de type benzodiazépine, couramment prescrits pour l'anxiété et les problèmes de sommeil, en plus de pouvoir augmenter les troubles cognitifs, est depuis longtemps (depuis environ 2014-2015) associée dans les études statistiques à un risque accru de démence et d'Alzheimer après trois mois d'usage. Un tel risque n'a pas été mis en évidence pour une molécule hypnotique aux effets proches des benzodiazépines : le zolpidem. (1)
Couramment utilisé chez les plus de 60 ans depuis maintenant près d'un quart de siècle, et sur la base d'études peu rigoureuses d'après une analyse récente (2), le zolpidem est même considéré dans certaines études comme pouvant améliorer la mémoire (3) le lendemain d'une prise, ou même venir réguler les insomnies chez les personnes souffrant d'Alzheimer (4).
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Pourtant de nouvelles recherches publiées dans la revue Cell pourraient rebattre les cartes à l'avenir. Des chercheurs ont découvert, pour la première fois, chez la souris, comment certaines molécules comme le zolpidem pouvaient interférer dans le système de nettoyage et d’évacuation des déchets dans le cerveau durant la nuit. Ce qu’on appelle dans le jargon médical le système glymphatique est un réseau cérébral essentiel puisqu’il élimine des déchets cérébraux comme les protéines amyloïdes et tau. Celles-ci, lorsqu’elles s’accumulent, sont associés aux maladies neurodégénératives.
Or les chercheurs ont pu observer que les somnifères et sédatifs qui contiennent la molécule zolpidem inhibent le bon fonctionnement de ce système glymphatique, notamment en perturbant la production de noradrénaline, un neurotransmetteur important dans notre nettoyage cérébral nocturne.
Selon les chercheurs la perturbation induite par la molécule « ouvre potentiellement la voie à des troubles neurologiques comme la maladie d'Alzheimer, qui résultent de l'accumulation toxique de protéines dans le cerveau » et « soulève des inquiétudes quant à son utilisation à long terme. »
En France, le zolpidem se retrouve le plus fréquemment sous le nom de « Stilnox » ou « Zolpidem » et est prescrit comme myorelaxant, anxiolytique, sédatif, hypnotique et anticonvulsif.
Le plus souvent prescrit en cas d’insomnies occasionnelles ou transitoires, ces médicaments affichent également un fort risque de dépendance.
Si pour cette raison les recommandations de prescription sont sur des durées courtes (4 semaines maximum), il n’est pourtant pas rare que des patients insomniaques ayant enfin trouvé une solution efficace à leurs nuits blanches le prennent au (très) long cours.
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