La rédaction
Selon une étude menée sur plus de 32 000 Américaines durant quatorze ans, les femmes qui consomment le plus d’agrumes ont un risque de dépression diminué de 22 % par rapport à celles qui en consomment le moins. Explication des chercheurs : clémentines, oranges, pamplemousses et citrons contiennent des composés capables d’agir sur une quinzaine de bactéries du microbiote impliquées dans l’axe intestin-cerveau.
Il semblerait par exemple que certains flavonoïdes des agrumes, à l'instar d'autres fruits comme le kiwi jaune, favorisent la croissance de F. prausnitzii, bactérie connue pour son rôle dans le maintien de la santé intestinale. En fait – accrochez-vous ! – F. prausnitzii synthétise la molécule SAM (S-Adenosyl-L-méthionine), qui freine l’activité du monoamine oxydase. Or, le rôle de cette enzyme est de dégrader la sérotonine et la dopamine, « hormones du bonheur ». L'importance de cette bactérie, qui fait actuellement l'objet de beaucoup de recherches dans la conception des probiotiques de demain, est également reconnue pour sa production de butyrate, un acide gras à chaîne courte produit dans le côlon aux vertus anti-inflammatoires.
Ainsi schématiquement, plus on consomme d’agrumes, plus il y a de F. prausnitzii dans l'intestin, moins la sérotonine et la dopamine sont dégradées, plus elles sont présentes en quantité et moins on serait déprimé ! L’effet de l’alimentation sur la santé mentale est maintenant largement établi, ne serait-ce qu'avec le régime méditerranéen associé à une diminution de 35 % du risque de dépression. À avoir en tête si vous sentez une tristesse qui dure et moins d’intérêt pour des activités qui avant vous procuraient du plaisir.
[lireaussi:3847]
[lireaussi:9545]
Découvrir le numéro 
