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Paludisme et Artemisia annua, un débat sans fin

  • L'Artemisia Annua est originaire de Chine. L'Artemisia Annua est originaire de Chine.
Article paru dans le journal nº 84

Le débat scientifique concernant les effets de l’Artemisia annua sur le paludisme dure depuis des années. Ses propriétés anti-infectieuses ont de nouveau été mises sur le devant de la scène avec l’épidémie de Covid-19. Sans parler de plante miracle, il semble que l’Artemisia ne soit pas considérée à sa juste valeur.

Connue en France sous le nom d’armoise, cette plante est utilisée depuis des siècles comme plante aromatique et médicinale. Le genre Artemisia se compose de plus de 200 espèces connues, dont l’armoise commune (Artemisia vulgaris), l’estragon (Artemisia dracunculus) ou encore l’absinthe (Artemisia absinthium). L’armoise annuelle qui fait l’objet de polémiques était mentionnée pour la première fois dans le traitement des fièvres dans Le traité de prescriptions urgentes de Ge Hong en 340 après Jésus-Christ. Originaire des hauts plateaux de Chine, elle s’est largement propagée dans le monde. La Chine, l’Europe de l’Est et l’Afrique en sont les principaux producteurs.

L’Artemisia annua occupe une place de choix dans la pharmacopée chinoise, et les médecines traditionnelles ayurvédique et africaine l’emploient pour soigner une grande variété de maux. Ses constituants actifs sont utilisés dans le traitement de maladies infectieuses et pour leurs effets répulsifs, digestifs, cicatrisant, ­antipyrétiques, anticancéreux, antifongiques, antioxydants, anti-­inflammatoires et antiparasitaires. Face aux décès qui ravagent ses troupes durant la guerre du Vietnam, Hô Chi Minh demande de l’aide à son voisin chinois pour soigner les soldats de la malaria, cette maladie infectieuse due au parasite Plasmodium falciparum, propagé par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. Se basant sur ses connaissances ancestrales de l’armoise annua, la Chine envoie des stocks d’armoise aux troupes d’Hô Chi Minh qui parviennent à contenir la malaria. Pour la petite histoire, l’armée française, lors de la colonisation de ­l’Algérie, prescrivait quant à elle de l’absinthe à ses troupes afin de lutter contre la malaria

Les Chinois confient leurs recherches sur l’Artemisia annua au Dre Tu Youyou en 1969. S’appuyant sur d’anciens écrits et constatant que dans les régions de Chine où on utilisait la plante il n’y avait pas de problème de malaria, elle décide de comprendre les mécanismes d’action de la plante. En 1972, elle parvient à isoler l’artémisinine, molécule qu’elle considère être le principe actif le plus efficace de la plante contre le paludisme. Le Dre Tu est la première femme chinoise a être récompensée par le prix Nobel de médecine en 2015 pour ses travaux sur le sujet.

Les laboratoires pharmaceutiques du monde entier recherchaient une nouvelle molécule pour combattre la malaria. Celle-ci devenant de plus en plus résistante à la chloroquine (un dérivé de la quinine tirée de l’écorce de quinquina), ne restait plus que le lariam qui provoque des ­effets indésirables très sévères (dépression, psychoses, idées suicidaires…). La découverte du Dre Tu entraîne la fabrication de médicaments dits CTA : il s’agit de ­combinaisons thérapeutiques alliant un dérivé de l’artémisinine reconnu pour éliminer les parasites avec un médicament visant à prévenir leur recrudescence.

Deux sons de cloches

Il est toujours surprenant de constater ­combien les ...

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