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Mobilité articulaire, douleurs musculaires, infections bactériennes : le rôle de mieux en mieux reconnu de nos fascias

Les fascias, encore trop peu reconnus par la médecine conventionnelle, sont de mieux en mieux étudiés. Des travaux récents, de plus en plus nombreux, démontrent leur rôle crucial dans le bien-être de nos muscles et articulations mais aussi, c’est plus méconnu, dans certaines infections bactériennes.

La rédaction

Les fascias – ces fines enveloppes de tissus conjonctifs qui entourent et maintiennent en place chacun de nos organes – se trouvent à la fois juste sous la peau (entre les couches de graisse) et plus profondément autour de nos muscles ou de nos vaisseaux sanguins. Riches en eau, en collagène et en acide hyaluronique,  permettent notamment aux muscles de se mouvoir librement sans se gêner les uns les autres.

Lorsqu’un fascia est endommagé, à la suite d’une blessure ou d’une chirurgie, on sait désormais que cela peut être la cause d’une douleur ressentie dans la zone. En effet, il est estimé que jusqu’à 30 % des douleurs musculo-squelettiques pourraient être liées à nos fascias1, une considération qui est prise en compte jusque dans certains services d’oncologie ou desoins palliatifs2,3.

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De nouvelles techniques qui valident les pratiques des thérapeutes

En France, depuis les années 1980, des thérapeutes élaborent des méthodes d’intervention sur les fascias, persuadés de l’importance des fascias pour la santé humaine, à l’instar de Christian Carini qui a créé la fasciapulsologie (voir la démonstration de fasciapulsologie en vidéo) ou de Danis Bois qui a créé la fasciathérapie qui compte aujourd’hui près de 400 praticiens dans le pays. Des études ont, depuis, attesté de l’efficacité de la manipulation thérapeutique des fascias pour traiter notamment les douleurs chroniques de l’épaule4 ou la fasciite plantaire5. Les bénéfices cliniques ressentis par les patients ont suscité un intérêt croissant, jusque chez les sportifs professionnels qui utilisent de plus en plus des bandes élastiques en coton et en latex6 agissant comme un vêtement de compression afin d’aider la lymphe à mieux circuler et les fascias à mieux récupérer.

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Mais la technique la plus accessible et la plus connue du grand public reste sans doute celle de l’automassage avec un rouleau en mousse. Également appelée « relâchement myofascial », celle-ci, très simple, consiste à détendre et étirer les muscles (et leurs enveloppes) en les faisant se mouvoir sur un rouleau en appuyant dessus avec le poids du corps. Le rouleau utilisé peut être lisse ou comporter des sortes de picots à bout plus ou moins arrondi.

Si elle reste émergente et encore peu étudiée, cette technique se montre bénéfique pour augmenter la mobilité articulaire et peut légèrement atténuer les douleurs et la baisse de performance musculaire qui font suite à un exercice intense. En revanche, pour l’instant, et contrairement à ce qui peut parfois s’entendre, rien ne prouve qu’elle soit efficace pour améliorer la performance musculaire si elle est pratiquée avant un exercice.

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Les infections bactériennes des fascias : méconnues mais graves

S’ils peuvent être endommagés, les fascias deviennent aussi parfois des chemins par lesquels les infections se propagent, par exemple à l'intérieur des muscles. Nos fascias forment comme une sorte d’empilement de plusieurs couches de « film alimentaire ». Elles sont habituellement hermétiques entre elles, mais il arrive que des germes s’immiscent, permettant aux infections de s’étendre.

C’est ce qui arrive en cas de fasciite nécrosante, une maladie bactérienne rare mais grave qui peut se propager rapidement dans le corps et entraîner la mort. Lors d’une coupure, d’une égratignure ou pendant une chirurgie, une bactérie de type Staphylococcus aureus atteint, via les fascias, des zones éloignées de la blessure initiale dans lesquelles elle prolifère, provoquant la nécrose de certains tissus mous qui entourent et soutiennent nos organes.Dans certains cas graves, une intervention chirurgicale, voire une amputation, est nécessaire pour retirer les tissus morts et conserver les tissus sains restants.

Gageons que ces nouvelles découvertes permettront de mieux développer les études sur la fasciathérapie afin de permettre à un maximum de patients d’en tirer des bénéfices, vitaux ou simplement pour leur bien-être. En attendant, retrouvez tous nos articles et vidéos afin de profiter, dès maintenant, des bienfaits de la fasciathérapie développés depuis des décennies par de nombreux thérapeutes en médecines complémentaires.

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