Dr Daniel Scimeca
L’entrée dans la décennie 2020 a fait basculer nos sociétés. Ce qui semblait être une évidence inévitable… s’est produit. Les modifications répétées de notre environnement depuis l’ère industrielle, les modifications du climat, le massacre de la biodiversité ont entraîné une rupture d’adaptation.
Ce ne sera pas la première fois dans l’histoire de la vie, mais c’est la première fois que cela nous concerne. À chaque fois, c’est le même scénario, comme pour les dinosaures (en espérant que nous ne subirons pas leur sort) : les organismes les plus rudimentaires prennent le dessus sur les organismes complexes, car ils sont bien plus adaptables.
Ces modifications trop rapides de nos écosystèmes, atteignant les limites de nos capacités d’adaptation, auront des conséquences géopolitiques (guerres de l’eau, famines, conflits, déplacements de population) mais aussi sur notre santé au plan collectif comme au plan individuel.
Quels sont ces nouveaux dangers, ces préoccupations princeps, fondamentales, auxquelles nous n’aurions jamais pensé à l’entrée dans le millénaire ? Nous étions alors déjà préoccupés par le réchauffement climatique, la pollution sous toutes ses formes et la dénaturation de notre alimentation. Aujourd’hui, nous devons prendre acte de notre relative capacité à lutter contre les perturbateurs endocriniens liés à la surutilisation des matières plastiques, la survenue des vagues de chaleur et de canicule et, bien entendu, les virus émergents et les bactéries multi- résistantes aux antibiotiques.
Évidemment, la solution est collective, sociétale, politique. Mais y croit-on encore ? Je fais partie de ceux qui y croient malgré tout, tout en étant persuadé que ce sera trop mou, trop lent et qu’une prise de conscience individuelle s’impose pour des solutions au plus près du « pratico pragmatisme ». Se prémunir individuellement, essaimer de nouvelles pratiques et prises de conscience autour de nous, en attendant que les politiques nous surprennent !
Et déjà, comment booster son immunité, en particulier pour pallier les virus émergents ? À l’heure où je tape ces lignes, deux virus inconnus avant 2019 nous posent problème. L’un est le Sars-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19, et il a entraîné une catastrophe sanitaire, économique et de fonctionnement démocratique profonde et grave. L’autre est le virus du Monkeypox (ou variole du singe) et nul ne sait quel tour cela va prendre. Si l’on en croit les vétérinaires, ce n’est que l’apéritif d’une période de virus émergents liés à des zoonoses (maladies infectieuses passées de l’animal à l’humain).
En qualité de médecin, je tiens les vétérinaires en grande estime et les considère comme des scientifiques plus complets que les médecins. Ils ont une vision plus globale du vivant. Ce n’est pas tant qu’ils sont capables de soigner une multitude d’animaux alors que nous autres médecins ne sommes capables de ne soigner qu’une seule espèce. C’est surtout qu’ils raisonnent sur les interactions d’une espèce à une autre, ce que nous ne faisons pas. Pour la médecine, les autres espèces sont un danger. Morsure de chien, parasites intestinaux, infection de poux sont les exemples qui viennent à l’esprit.
On nous annonce donc que de nouvelles menaces vont se faire jour en plus des menaces actuelles et le danger des micro-organismes comme les bactéries, les virus, mais aussi les mycètes (ce grand règne souvent confondu avec le végétal). Cela signifie que nous devons nous préparer à avoir une immunité plus adaptable que jamais et à un haut niveau de capacité.
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Rappelons-le, l’immunité a une double casquette. Une innée, que nous possédons dès la naissance, qui ne nécessite pas d’apprentissage ni de mémorisation. Elle présente l’avantage d’être notre « fond d’immunité » toujours prêt à intervenir rapidement, sans connaissance préalable de l’agresseur. Elle a comme inconvénient de ne pas être spécifique et de ne pas cibler véritablement l’ennemi. Elle est portée par des cellules immunocompétentes.
Puis il y a l’immunité acquise, qui se forme celle-ci au fur et à mesure que nous rencontrons les agresseurs (bactéries, virus, mycètes) et nécessite un apprentissage et une mémorisation. Elle a l’avantage d’être spécifique, de cibler « personnellement » l’agresseur et d’être donc plus efficace contre lui. Elle a l’inconvénient de ne pas intervenir immédiatement mais après un certain délai d’immunisation, lequel permet l’apparition des anticorps spécifiques. Nous pouvons agir sur l’une comme sur l’autre facette de l’immunité.
L’immunité acquise apparaît lorsque nous sommes affectés par le micro-organisme, lorsque nous attrapons la maladie. Si la maladie ne nous tue pas, nous serons protégés par des anticorps sécrétés par des cellules mémoire. Mais la maladie, même si elle ne nous tue pas, peut entraîner des séquelles. Cette immunité apparaît aussi par la vaccination. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours pris position en faveur de la vaccination, dans son principe. Certains vaccins sont plus essentiels que d’autres, et il convient en médecine de ne jamais être dogmatique, mais j’y suis globalement favorable et pour la vaccination anti-Covid-19 en particulier.
L’immunité innée, même si elle est acquise à la naissance, nécessite d’être entretenue comme une sorte de capital que l’on fait fructifier pour éviter qu’il ne se corrompe avec le temps. C’est sur ce point que nous pouvons agir grâce aux moyens les plus en harmonie avec notre écologie intérieure, ce que nous appelons souvent (mais je n’approuve pas trop ce terme) les méthodes « naturelles ».
• Belladonna 9 CH, 5 granules les trois matins qui précèdent chaque dose de vaccin.
• Mercurius solubilis 7 CH, 5 granules les trois matins qui suivent chaque dose de vaccin.
• Silicea 15 CH, une dose une semaine après chaque dose de vaccin.
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Notre point de vue est qu’il faut à la fois agir sur l’immunité spécifique et sur l’immunité innée globale. L’immunité spécifique s’acquiert nous l’avons dit soit en étant affecté par la maladie, soit par la vaccination. Pour l’immunité innée, il y a beaucoup à faire avec des thérapeutiques respectueuses de notre écologie intérieure.
Les plantes, l’homéopathie, les oligo- éléments, les compléments nutritionnels font partie de ces moyens. La posture mentale et émotionnelle en est un autre, efficace, que nous pouvons développer grâce à la méditation et les disciplines de développement personnel. Le niveau de forme physique optimise au niveau biologique notre immunité et nous pouvons le développer par une bonne alimentation et une bonne activité physique.
Il existe depuis longtemps une stimulation homéopathique de l’immunité grâce au schéma utilisant le médicament Influenzinum préparé à partir du vaccin grippe de l’année dilué et dynamisé selon la méthode homéopathique. Ce médicament ne doit en aucun cas être considéré comme une vaccination. C’est une prévention homéopathique qui peut parfaitement être associée au vaccin classique. Chez les seniors, c’est d’ailleurs ce que je recommande. Depuis quarante ans, j’utilise avec succès chez mes patients le protocole décrit ci-dessous à adapter à l’âge de la personne.
D’octobre à avril :
- Influenzinum 9 CH le mardi, Thymuline 9 CH le jeudi, Sérum de Yersin 9 CH le samedi. Une dose de chaque trois semaines de suite, puis une dose par mois.
- Cuivre oligoélément, une ampoule deux fois par semaine.
- Zinc oligoélément, une ampoule trois fois par semaine.
- Échinacée, une gélule matin, midi et soir, dix jours par mois.
Le reste de l’année :
- Thymuline 9 CH, une dose par mois, et Sérum de Yersin 9 CH, une dose par mois.
- Silicea 9 CH, une dose deux fois par mois.
D’octobre à avril :
- Influenzinum 9 CH le mardi, Thymuline 9 CH le jeudi, Sérum de Yersin 9 CH le samedi, une dose de chaque trois semaines de suite, puis une dose par mois.
- Aviaire 5 CH, 3 granules par jour, dix jours par mois.
- Sulfur Iodatum 7 CH, 3 granules par jour les dix jours suivants. Rien les dix derniers jours.
Le reste de l’année :
- Thymuline 9 CH et Sérum de Yersin 9 CH, une dose par mois. Silicea 9 CH, une dose 2 fois/mois.
- Belladonna 9 CH, 3 granules deux fois par semaine.
Ces traitements homéopathiques agissent surtout sur le niveau global d’immunité innée dont nous parlions plus haut et potentialisent l’immunité acquise, en particulier celle liée aux vaccins.
Nous y associons une plante, car la phytothérapie apporte aussi une aide préventive essentielle. L’échinacée a montré dans de nombreuses études son efficacité de stimulation de l’immunité face aux affections hivernales. Je recommande de faire des cures de dix jours par mois, à raison de trois gélules par jour (cette posologie peut varier d’un laboratoire à un autre, valider cela avec le pharmacien).
Bien entendu, du côté des oligoéléments et des macro-éléments, on n’oubliera pas le cuivre et le zinc (oligoéléments), mais aussi le calcium dans son alimentation (l’eau du robinet dans les régions riches en calcium, les produits laitiers, les fruits secs oléagineux, etc.) et le fer. Chez les adeptes du végétarisme ou du véganisme, une supplémentation en fer est presque toujours profitable.