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La médecine sous influence… des conflits d’intérêts

Article paru dans le journal nº 27

Ces dernières années de nombreuses affaires ont permis au grand public de comprendre que le circuit des décisions d'autorisations de médicaments étaient vérolés par la corruption, mais aussi que les scientifiques eux-mêmes, dûment apointés par les laboratoires, orientaient les résultats de leurs recherches pour obtenir des budgets ou, plus prosaiquement, pour s'acheter une nouvelle voiture. On découvre ainsi que la corruption est à tous les étages et à tous les prix. Elle touche les fonctionnaires, les responsables politiques, les chercheurs, et les médecins eux-mêmes qui, parfois, pour un simple déjeuner au restaurant, se laissent convaincre de fermer les yeux sur un effet secondaire constaté ou de remonter aux laboratoires des preuves de réussite thérapeutique qui n'existent pas.

Le séisme provoqué par le Vioxx

Bien qu’il ait été observé dès les premiers essais que la prise de rofécoxib (Vioxx) induise quatre fois plus de décès par infarctus du myocarde que le naproxène, l’anti-inflammatoire pris alors comme référence dans l’arthrose, l’autorisation de mise sur le marché (la ‘‘fameuse’’ AMM !) lui a toutefois été accordée. Et ce, dans un très grand nombre de pays ! Quelques années passent avant que la raison de ce dysfonctionnement soit révélée : la fréquence des accidents cardiovasculaires a été sérieusement minimisée dans les rapports d’expertise que le laboratoire Merck Sharp & Dohme - qui a conçu cette substance - a remis aux autorités !

Malgré cela, le Vioxx n’est pas interdit, l’hypothèse suivante ayant été rapidement avancée : le pouvoir fluidifiant du naproxène protège le système cardiovasculaire, propriété que ne possède pas le rofécoxib, ce qui peut expliquer l’importante différence de fréquences des effets indésirables entre les deux molécules.

La FDA rejette cette allégation pour manque de preuves tandis que l’AFSSAPS l’accepte et la reprend largement dans ses différents communiqués de presse par le biais de quelques grands meneurs d’opinion… et le Vioxx continue d’être commercialisé, avec quelques restrictions cependant Outre-Atlantique !

Le 28 septembre 2004, sous la pression obstinée d’une poignée de chercheurs indépendants, la firme américaine finit par décider de suspendre la fabrication et la commercialisation de son coxib à travers le monde, de façon immédiate et définitive.

Ainsi éclatait au grand jour la faillite des organismes de santé publique nationaux et internationaux dont la cause jusqu’ici murmurée ne pouvait plus être niée : certains des experts dont les avis déterminaient la nature même de leurs recommandations étaient corrompus.

La confiance naturelle que tout patient mettait jusque-là dans le corps médical avait été trahie, bafouée. Un traumatisme dont le souvenir ne pourra jamais s’effacer, une confiance qui ne pourra se restaurer sans la participation du patient lui-même au processus d’élaboration des diverses recommandations en matière de santé.

Le chemin qui mène à ce but est manifestement long car le célécoxib (Celebrex) de Pfizer, appartenant à la même classe médicamenteuse et commercialisé quasiment en même temps, continue quant à lui d’être régulièrement prescrit jusqu’à ce jour bien que le risque d’infarctus du myocarde soit signalé comme fréquent dans la notice[1] !

L’effet boule de neige :
la prise de conscience élargie

Suite à ce scandale, la conscience collective a donné un crédit certain aux médecins et scientifiques indépendants, les considérant - pas toujours avec raison - comme des lanceurs d’alerte, donc des gardiens de la santé publique. De même, les organismes étatiques sont devenus plus regardants.

Il s’ensuivit toute une série de révélations dont :

  • Le benfluorex (Médiator®) de Servier, préconisé dans le diabète de type 2 et également prescrit ...

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