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"On doit attendre de nos autorités qu’elles soient vigilantes", Jérémy Anso

  • Jérémy Anso partage ses expériences, ses recherches et son travail de vulgarisation scientifique sur son blog, Jérémy Anso partage ses expériences, ses recherches et son travail de vulgarisation scientifique sur son blog, "Dur à avaler".
Article paru dans le journal nº 65

Docteur en biologie à l’université de la Nouvelle-Calédonie, Jérémy Anso aurait pu se contenter d’étudier les magnifiques ressources de son île natale. Avec une passion, un goût pour l’enquête et un art de la polémique affirmés, il s’est plutôt attaqué aux mensonges des industries agro-alimentaire et pharmaceutique. Son nouveau livre tire la sonnette d’alarme sur les « conseils » nuisant à notre santé.

Alternative Santé. En ouverture de votre dernier livre, vous vous demandez si nos recommandations nutritionnelles et médicales sont « en accord avec la science ». Que cela signifie-t-il ?

Jérémy Anso. Que les recommandations officielles doivent respecter les consensus scientifiques les plus solides, sérieux et indépendants qui existent. Si l’on s’en tient aux études les mieux conduites, les plus significatives, avec le moins –  ou pas du tout – de conflits d’intérêts, alors on peut dire que l’on est en accord avec la science.

Vous tranchez la question et estimez que les politiques publiques en matière de santé ne se font pas « avec la science ». Mais alors, que sont-elles ?

Du bricolage. Elles utilisent des résultats qui vont uniquement dans le sens de leurs recommandations. On se retrouve dans une situation où l’on cherche les meilleures études pour valider un raisonnement, alors que la logique serait de faire l’inverse.

Leur objectif d’information et de prévention de la santé auprès des populations serait-il donc contre-productif ?

Difficile à dire. Il y a l’obstination de certains décideurs et de professionnels de santé ayant un pouvoir décisionnaire qui ne souhaitent pas que les pratiques changent. Il y a aussi des conflits d’intérêts, bien sûr. Nombreuses sont encore les recommandations mensongères et dangereuses ­éditées par des experts qui ont été rémunérés par des firmes agro-alimentaires ou pharmaceutiques. Nos plus hautes instances n’y échappent pas : régulièrement, elles doivent retirer des préconisations honteuses, en total désaccord avec la science, sur fond de conflits d’intérêts non déclarés ou pire, frauduleux.

Vous n’avez pas peur de parler de propagande. Pour vous, la santé en France serait donc davantage une affaire d’idéologie que de soin…

Totalement. On doit attendre de nos autorités de santé qu’elles soient vigilantes et qu’elles utilisent le principe de précaution. Mais elles préfèrent se jeter sur des promesses thérapeutiques, inventées en particulier par des groupes pharmaceutiques. On l’a vu pour le dépistage du cancer de la prostate ou celui du sein, mais aussi dans le traitement des cancers. Des études de très mauvaise qualité impliquant des liens d’intérêts peuvent suffire à instaurer une recommandation nationale. Mais lorsque des recherches indépendantes et sérieuses la mettent à mal, cela n’est pas suffisant pour opérer une remise en question. C’est un véritable scandale !

Vous citez notamment cinquante ans de conseils erronés en matière d’obésité. Pouvez-vous nous détailler lesquels ?

Cela fait des années que les autorités de santé diffusent des directives alimentaires censées ­prévenir l’obésité en vantant, sans distinction, la consommation de féculents, bien qu’ils comportent des différences significatives entre eux. C’est ce que disent depuis 1997 l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ...

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