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Les études scientifiques... pas si scientifiques

Article paru dans le journal nº 27

Est considéré comme biais toute ‘‘erreur systématique dans une évaluation statistique ou épidémiologique’’. Autant dire que le biais est la bête noire de tout chercheur honnête, la découverte a posteriori de l’un d’entre eux étant capable de réduire à néant un travail de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Malheureusement, les biais recouvrent tous les champs de l’activité humaine ordinaire, physique, émotionnel et intellectuel. Sans une bonne connaissance du fonctionnement humain et donc de soi-même, il est difficile de ne pas succomber à l’un ou l’autre de ses sortilèges. Pourtant, seuls quelques uns sont régulièrement pris en compte.

Les biais liés à l’histoire médicale
des patients

Afin de tirer des enseignements valables des essais, il est nécessaire de comparer des groupes de population comparables. C’est pourquoi, avant toute inclusion dans une étude, chaque personne testée est documentée quant à son âge, son poids, sa taille, éventuellement le nombre de ses grossesses et l’âge auquel elles sont survenues, son niveau d’études et de revenus, ses habitudes alimentaires, son rapport à l’alcool, au tabac et aux autres drogues, ses antécédents médicaux et chirurgicaux (personnels et familiaux)… Ainsi, au cours des études cas/témoin, chaque cas est apparié à un ou plusieurs témoins qui présentent les mêmes caractéristiques.

Le biais de l’extrapolation

Le fait de constater certaines coïncidences n’autorise pas à en conclure qu’il existe une relation de cause à effet entre deux phénomènes. C’est pourquoi il est indispensable de croiser les résultats de différents types d’études (prévalence, prospectives, rétrospectives, d’intervention cas/témoin).

Un des cas les plus tristement célèbres de ce type de biais est le corollaire qui, à la fin des années 1950, a été déduit du lien régulièrement constaté entre l’élévation du taux sanguin de cholestérol et le risque d’accident cardiovasculaire : si l’on baisse le cholestérol, le risque va obligatoirement diminuer. Biais qui perdure aujourd’hui encore malgré un nombre de faits patents en contradiction :

  • Si la classe des médicaments hypolipémiants (fibrates, puis statines) diminue bien le cholestérol total et le LDL-cholestérol (le ‘‘mauvais’’), les effets observés en tant que réduction de la fréquence et du risque létal des accidents cardiovasculaires sont bien inférieurs à ceux primitivement escomptés. C’est d’ailleurs là la principale raison pour laquelle la fourchette admissible des constantes biologiques a été plusieurs fois modifiée au cours des dernières décennies, sans toutefois parvenir à une augmentation réellement substantielle des résultats favorables…
  • L’Etude de Lyon et quelques autres à sa suite ont démontré qu’une simple intervention diététique était plus efficace que la prise d’un hypolipémiant, alors même que les résultats des bilans sanguins habituellement pratiqués n’étaient pas considérablement modifiés.

En d’autres termes, si la présence dans le sang en quantité élevée de certaines substances liées au métabolisme des graisses (cholestérol, triglycérides) est bien un marqueur de risque cardiovasculaire, elle n’est pas la cause principale de ce genre de pathologies[2].

A côté de ces biais reconnus par toute la classe scientifique, il en est d’autres… bien plus destructeurs

Le biais de l’évidence

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les conseils diététiques n’ont cessé d’évoluer au point de souvent se contredire.

  • La thèse selon laquelle le surpoids commun (c’est-à-dire en dehors de toute cause génétique ou hormonale) trouve son origine dans un ...

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