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Lyme : traitements actuels et à venir
Face à la maladie de Lyme, les antibiotiques sont les plus efficaces, à condition de réaliser des cures discontinues et de les associer avec la phytothérapie et la micronutrition – au risque, sinon, de faire empirer les choses. Le rétablissement du terrain reste tout aussi indispensable pour empêcher les bactéries de proliférer. Enfin, la recherche s’intéresse aux bactériophages de Borrelia, une voie thérapeutique prometteuse.
L’antibiothérapie, généralement adaptée au traitement précoce, devient beaucoup plus délicate à manipuler sur le long cours. Tout usage irraisonné risque de fragiliser davantage le microbiote et de compliquer la maladie. Pour autant, les traitements antibiotiques par rotation et les cures discontinues restent à ce jour les plus efficaces. En les associant intelligemment à la phytothérapie et la micronutrition, leurs résultats sont encore plus probants.
Toutefois, rien ne fera l’économie d’un rétablissement du terrain, un travail de longue haleine. Les constantes nutritionnelles sont connues et devraient être systématiquement exploitées. Des examens spécifiques et approfondis existent : métabolites bactériens, statut vitaminique et minéral, profil d’acides gras, méthylation, intolérances alimentaires, bilans hormonal et thyroïdien complets... Onéreux et non remboursés, ils constituent pourtant une mine d’informations sur la façon dont notre corps réagit.
Réduire les opportunités des bactéries
La stratégie la plus souvent payante est la thérapie séquentielle : avancer avec prudence par étapes logiques, en alternant différents angles d’attaque. L’objectif est de laisser aux bactéries le moins d’opportunités de s’adapter, tout en permettant à l’organisme de récupérer progressivement ses capacités. On ne cherche pas à abattre un ennemi, mais à créer un climat biologique qui cesse de lui être favorable.
Le microbe n’est rien, le terrain est tout, disait Claude Bernard. La plupart du temps, il faudra relancer l’immunité, détoxifier l’organisme, assainir l’intestin et adopter une alimentation hypotoxique. Ce n’est que par la suite que l’on commencera à travailler les dispositions individuelles. Attention, cependant, à ne pas sortir tout de suite la grosse artillerie…
La réaction d’Herxheimer
Lorsque on les attaque de manière trop frontale (antibiotiques ou huiles essentielles en première intention), les bactéries vont relarguer des toxines dans des proportions risquant de dépasser les capacités d’évacuation de l’organisme, surtout s’il n’y a pas été préparé. Cela peut provoquer une exacerbation temporaire, mais parfois insupportable, des symptômes, appelée réaction d’Herxheimer. Elle peut laisser croire au malade qu’il est allergique au traitement et le conduire à abandonner. Ou induire en erreur le médecin et remettre en question le traitement, voire le diagnostic. Plus l’infection est ancienne, plus le risque est grand, d’où l’importance d’un traitement progressif et individualisé.
La phagothérapie à la rescousse
L’espoir est tourné vers le virobiote, qui agirait principalement comme régulateur des écosystèmes. Chaque bactérie a son virus prédateur – appelé bactériophage –, sans quoi elle se surdéveloppe et nous croulerions sous les bactéries. Au sein même du microbiote, les bactéries se font la guerre entre elles à coup de virus, chacune recrutant ses mercenaires, ce qui permet à chaque espèce de rester à sa place.
Il est certain que Borrelia utilise des virus pour se protéger. Mais elle a certainement aussi son bactériophage… Les bactériophages peuvent traverser les biofilms, s’introduire dans le génome bactérien et y demeurer comme un agent dormant. Certains médicaments pourraient peut-être les réactiver, mais il est hélas difficile d’isoler le phage direct de Borrelia. Une partie de la recherche sur Lyme y est consacrée. À ce jour, le principal écueil reste le diagnostic, car s’il n’est pas fiable, le traitement a peu de chances de l’être.
Il existe déjà la Polymerase Chain Reaction (PCR), une technique d’amplification moléculaire de l’ADN. Grâce aux travaux du Dr Louis Teulières, le groupe Chronimed expérimente une PCR numérique plus sensible, pour trouver non pas la bactérie Borrelia, mais son phage. C’est faire d’une pierre deux coups, puisque la positivité du test indique une infection réelle et active. Ce projet nécessite de cultiver toutes les souches existantes en Europe et en Amérique du Nord, puis de caractériser leurs phages spécifiques. Une technique transposable, ensuite, aux bactéries des co-infections. Mais les financements manquent. Une recherche scientifique d’envergure, conduite par des groupes de travail internationaux et indépendants, est attendue d’urgence.
Des huiles essentielles pour repousser les tiques…
Autre solution sur laquelle miser : les huiles essentielles. D’après les dernières études, celles facilement disponibles et au plus haut pouvoir répulsif sont le géranium rosat, le romarin officinal et la marjolaine des jardins. Font également preuve de propriétés répulsives les huiles essentielles contenant du thymol (thym à thymol), de l’eugénol (clou de girofle, cannelle de Ceylan) et du carvacrol (origan compact, sarriette des jardins). Vous pouvez préparer un spray répulsif à base d’huile végétale (olive ou amande douce) contenant 5 % d’une ou plusieurs de ces huiles essentielles pour protéger les parties découvertes de votre peau.
… et des enzymes pour venir à bout des biofilms
Des études incriminent les biofilms microbiens dans la plupart des maladies inflammatoires chroniques. Le système immunitaire, incapable d’en venir à bout, endommage les tissus sains à proximité. Des enzymes comme la cellulase, la bêta-glucosidase et la plante stévia semblent pouvoir fragiliser ces biofilms, les rendant perméables aux traitements.
En savoir plus sur Lyme
- Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques, ffmvt.org
- Lyme sans frontières, www.associationlymesansfrontieres.com
À lire
- Moi, microbiote, maître du monde, de Ed Yong, éd. Dunod (2017).
- 11 mois d’enfer, de Yannick Schraen, éd. Flammarion (2018).
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