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La gale ne résiste pas aux huiles essentielles
La gale est en recrudescence depuis 2008. Elle se manifeste par des lésions inflammatoires et prurigineuses (à recrudescence nocturne) à la surface de la peau, localisées le plus souvent sur les mains et les poignets, quelquefois aussi sur les fesses, le dos, l’ombilic et les organes génitaux. Ces sillons correspondent au trajet et à la localisation momentanée du parasite, qui est un acarien. Le traitement allopathique de la gale est laborieux. L’aromathérapie offre des résultats très intéressants sur le parasite lui-même et surtout sur le système immunitaire de l’hôte. Le traitement par voie interne est alors associé à un traitement local.
La gale humaine est causée par un acarien, Sarcoptes scabiei var. hominis (fam. Sarcoptidae). Les femelles adultes mesurent environ 0,4 mm, et les mâles, plus petits, 0,3 mm. Les adultes possèdent quatre paires de pattes, les deux premières permettant la locomotion. A la surface de la peau, les adultes peuvent se déplacer jusqu'à 2,5 cm par minute. L'intérieur du corps des femelles est essentiellement occupé par les ovaires et les oeufs en formation.
Le cycle parasitaire dure environ de 10 à 15 jours. Après l'accouplement, le mâle meurt et la femelle creuse un sillon dans la couche cornée de l'épiderme jusqu'à la jonction entre le stratum corneum et le stratum granulosum où elle se nourrira des débris cellulaires produits par les enzymes qu'elle sécrète. Sa progression dans l'épiderme peut aller de 0,5 mm à 5 mm/jour.
Quelques heures après avoir débuté son sillon la femelle commence à pondre au rythme de deux à trois oeufs chaque jour. Au cours de sa vie, en moyenne d'un mois, une femelle peut produire jusqu'à 40 oeufs. Les larves éclosent deux à quatre jours après la ponte et migrent à la surface de la peau où elles creusent un nouveau sillon. Les larves ne possèdent que trois paires de pattes mais leur morphologie est similaire à l'adulte.
Au cours des huit à dix jours suivants, la larve mue successivement en protonymphe, en tritonymphe, puis en adulte mâle ou femelle. La jeune femelle attend dans son sillon jusqu'à ce qu'elle soit fécondée par un mâle puis elle migre à la surface de la peau où elle recherche un nouvel endroit favorable pour y creuser le sillon définitif dans lequel elle vivra et pondra jusqu'à sa mort. Les stades immatures n'interviennent donc quasiment pas dans la transmission de la gale qui est assurée essentiellement par les femelles jeunes récemment fécondées à la recherche d'un endroit où creuser leur sillon de ponte.
Peu d'individus survivent
Malgré le nombre important d'oeufs pondus par la femelle, on estime que plus de 90 % des stades immatures n'atteindront jamais le stade adulte même dans les conditions environnementales les plus favorables. La forte mortalité des stades immatures explique aussi qu'en cas de gale commune le nombre de femelles adultes par malade est relativement limité. Une étude très ancienne faite au moment de la 2e guerre mondiale et portant sur près de 900 hommes examinés a montré que le nombre moyen de femelles adultes par patient étaient d'environ 11 à 15, et que 50 % des patients étaient infestés par moins de six femelles adultes. Les femelles adultes ne se répartissent pas aléatoirement sur le corps mais elles ont des sites d'élection marqués.
La survie des acariens dans l'environnement est un élément important dans l'épidémiologie de la gale et des mesures complémentaires de lutte à mettre en œuvre pour éviter les infestations secondaires. Une étude portant sur 32 maisons de patients infectés à montré la présence de S. scabiei dans des échantillons de poussières prélevés sur le sol dans 44 % des cas ; 64 % des maisons positives contenait des sarcoptes vivants.
Les adultes peuvent être tués à des températures relativement modérées, par exemple une exposition à 50°C pendant dix minutes est létale, que ce soit en atmosphère humide ou sèche. Leur survie en atmosphère humide (90 % Humidité Relative) est de 3 jours pour des températures entre 21 et 25°C. Elle n’est que de deux jours à 25°C en atmosphère sèche (30 % HR). Toutefois la survie augmente aux températures plus faibles qui ralentissent leur activité biologique (14 jours à 14°C) . La congélation tue les adultes en 1h30 à -25°C.
Formes cliniques de la gale
La durée d’incubation est d’environ trois semaines mais est réduite à moins de trois jours lors d’une réinfestation. Dans une étude historique, humaine et expérimentale, conduite dans les années 1940, la symptomatologie se déclarait en moins de 24 heures chez plus de 95 % des personnes ré-exposées. Ceci s’explique par un mécanisme d’hypersensibilitié vis-à-vis du sarcopte. Ce mécanisme met beaucoup plus de temps à se mettre en place en cas de primo- exposition. Il existe également une immunité protectrice qui expliquerait la moindre symptomatologie en cas de réinfestation ainsi qu’une charge parasitaire plus faible.
Forme commune
La maladie peut recouvrir des entités différentes, de la gale des gens propres et des gales débutantes sans lésion cutanée jusqu’aux gales profuses avec nombreuses lésions cutanées sans pour autant être hyperkératosiques.
Le prurit d’abord localisé peut ensuite se généraliser, de façon plus ou moins intense selon les individus. Habituellement il est à recrudescence nocturne. Le caractère collectif, familial ou conjugal est très évocateur du diagnostic de gale. Certaines lésions cutanées sont secondaires : eczématisation ou lésions induites par le grattage (papules, nodules, érosions, ou stries de grattage). Certaines lésions cutanées sont plus spécifiques : sillons, vésicules perlées et nodules scabieux.
Le dos est beaucoup moins souvent atteint. Le cou et le visage sont en règle épargnés en dehors de formes cliniques particulières.
Le sillon scabieux est un signe clinique spécifique. Il réalise une petite lésion cutanée sinueuse, filiforme progressant de 5 millimètres par jour environ. Il correspond au trajet de l’acarien femelle dans la couche cornée. Il s’observe surtout aux régions interdigitales des mains et sur les faces antérieures des poignets. A l’une des extrémités du sillon, peut exister parfois une surélévation de la taille d’une tête d’épingle, qui correspond à la position de la femelle adulte.
Les vésicules perlées se présentent comme des vésiculo-pustules cutanées localisées dans les territoires de prédilection de la gale.
Le nodule scabieux se présente comme un nodule de 5 à 10 mm de diamètre, de couleur rouge-brun cuivré et infiltré à la palpation. Quand il se localise à la région génitale, on parle improprement de « chancre scabieux ». L’évolution vers la régression est longue, allant jusqu'à plusieurs mois après la guérison de la scabiose. Il s'agit d'une réaction d'hypersensibilité de type granulome à des antigènes persistants de sarcoptes morts.
Gale hyperkératosique
La gale hyperkératosique (croûteuse) (crusted scabies), anciennement dénommée gale norvégienne, avait initialement été décrite au cours du mongolisme (syndrome de Down). Elle est maintenant plutôt observée en cas d’immunodépression (infection par le VIH, traitement immunosuppresseur) et de pathologies neurologiques rendant la perception du prurit impossible.
Cette gale généralisée se manifeste par une érythrodermie prurigineuse et squamo-croûteuse (« hyperkératosique »). Une atteinte du visage est fréquente. La prolifération parasitaire est considérable, avec plusieurs centaines de sarcoptes par squames. Il a été trouvé, en 1893, chez un patient américain une moyenne de 942 oeufs par cm2 de squames et de 270 sarcoptes adultes ou immatures par cm2 de squames ; l’auteur estimait ainsi qu’un tel patient pouvait porter environ 7 millions d’oeufs et 2 millions de sarcoptes. Une telle quantité de parasites, sous toutes ses formes, est responsable d'une contagion extrême et de difficultés thérapeutiques.
Gale localisée
Ce sont des formes exceptionnelles se présentant sous la forme d’une atteinte palmaire ou lantaire unilatérale hyperkératosique (aspect farineux) ou du cuir chevelu (comme les cils et sourcils). Au niveau du cuir chevelu, la gale mime un psoriasis ou une dermite séborrhéique particulièrement profuse.
Formes selon l'âge
Chez le nourrisson, le prurit se traduit initialement par une agitation, puis surviennent les lésions de grattage. Il existe certaines particularités : les lésions vésiculeuses pustuleuses sont typiquement localisées aux régions palmoplantaires et les nodules scabieux sont plus volontiers localisés aux régions inguinogénitales et aux creux axillaires.
Chez le sujet âgé, le diagnostic est souvent tardif car le prurit a de nombreuses causes et est souvent considéré comme « sénile ». De plus la présentation clinique est volontiers atypique, avec une atteinte du dos plus fréquente ou des formes bulleuses, mimant une pemphigoïde bulleuse. Dans des maisons de retraite, c’est parfois l’apparition de cas chez le personnel soignant qui révèle une épidémie.
Complications
La complication la plus répandue est l’impétiginisation du fait du grattage. Les principales bactéries en cause dans cette surinfection sont Streptococcus pyogenes et Staphylococcus aureus.
Mesures d’hygiène
Le traitement de l’environnement comprend d’une part le traitement du linge et d’autre part une éventuelle désinfection par un acaricide de l’environnement général (literie, mobilier absorbants…).
Traitement du linge
Il est important de désinfecter dans le même temps les vêtements et le linge de lit de toutes les personnes vivant sous le même toit, utilisé depuis moins de 48 heures en cas de gale commune et depuis moins de dix jours en cas de gale profuse/hyperkératosique.
Un simple lavage du linge en machine à 60 °C permet de décontaminer efficacement le linge. Dans le cas où le linge ne peut être lavé en machine à cette température, l’utilisation d’un acaricide permet de procéder à une désinfection du linge dans un délai relativement court. Le linge peut également être laissé dans un sac pendant au moins 72H à température intérieure (> 20°).
Traitement de l’environnement
Le traitement de l’environnement est indiqué en cas de gale profuse, et est probablement inutile en cas de gale commune. Ainsi pour la plupart des gales communes le traitement environnemental n’apparaît pas nécessaire. Il sera éventuellement à envisager en fonction du contexte : nombre important de cas, contexte socio-économique, répétition des épisodes…
Par ailleurs, il est nécessaire de respecter un délai de 12 heures avant de pouvoir réutiliser une literie qui a été désinfectée par un acaricide.
Tous les éléments du mobilier constitués de matériaux absorbants et potentiellement en contact avec des sujets atteints, doivent être traités (pas de risque de contamination par le biais de surfaces froides et inertes telles que la vaisselle, les couverts, les stylos ou les cahiers…). Après la pulvérisation de l’acaricide, un nettoyage complet des locaux et du mobilier doit être réalisé. En milieu hospitalier, il est souvent préconisé d’effectuer ce nettoyage des locaux avant de pulvériser l’acaricide.
Les traitements officiels dangereux pour les neurones
Le traitement est basé sur l’utilisation d’acaricides par voie locale ou générale. Les acaricides neurotoxiques, qu’ils agissent par voie topique ou systémique, perturbent le fonctionnement du système nerveux des acariens (larves, nymphes et adultes) en provoquant leur paralysie puis leur mort. Aucune étude n’a été faite spécifiquement sur les oeufs de sarcoptes. On raisonne donc par analogie avec ce que l’on sait de l’efficacité de ces molécules chez les insectes (poux, moustiques) ; en effet les insectes sont différents des acariens mais tous deux sont des arthropodes. Ces molécules ne sont pas actives sur les œufs mais peuvent tuer les jeunes larves à l'éclosion tant que le produit persiste. Bien que le délai entre la ponte et l'éclosion ne soit que de quelques jours, une partie des larves qui naissent tardivement peuvent échapper au traitement si les concentrations en principe actif ne sont plus suffisantes au niveau de l'épiderme. C’est une des raisons pour lesquelles un second traitement peut être considéré comme nécessaire.
L’Ascabiol est le traitement de référence en France et dans les pays francophones d’Afrique, reposant principalement sur l’expérience professionnelle. Il comprend deux principes actifs : le benzoate de benzyle (10%) et le sulfiram. Tous deux sont des acaricides dits non classés car leur mode d’action est inconnu vis-à-vis des acariens. Le BB pourrait agir sur le système nerveux du parasite entraînant alors sa mort. Aucune donnée n’est disponible sur l’absorption percutanée du BB. Les données concernant la toxicité animale et humaine sont considérées comme insuffisantes aux USA ou le produit n’est donc pas recommandé par la Food and Drug Administration (FDA). Il agit à la fois sur les adultes et les larves. L’efficacité sur les oeufs n’est pas prouvée.
L’Ascabiol n’a aucune contre-indication. Mais si le traitement est mal conduit, il peut entraîner une dermite d’irritation notamment sur le visage et le scrotum. Il est responsable d’eczématisation chez les patients atopiques ou à la peau sensibilisée. La toxicité neurologique du benzoate de benzyle est connue.
L'ivermectine est le premier traitement systémique de la gale humaine. Issu initialement de l’arsenal thérapeutique vétérinaire, ce produit agit en induisant une paralysie des arthropodes et des nématodes en interrompant la neurotransmission au niveau des récepteurs de l’acide gamma aminobutyrique (GABA).
Le traitement par ivermectine dans la gale est bien toléré mais il a été suggéré que dans certaines conditions où l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique pourrait ne pas être totale, comme chez certains jeunes mammifères ou lors de dose élevée, la molécule pourrait entrer dans le système nerveux central. Pour ces raisons, la sécurité d’emploi de ce produit n’a pas été établie chez les enfants de moins de 15 kilogrammes de poids, chez la femme enceinte ou allaitante.
La perméthrine est un pyréthrinoïde de synthèse recommandé pour le traitement de la gale dans de nombreux pays sous forme de crème à 5% (USA, Royaume Uni, Belgique…).
Les pyréthrinoïdes agissent sur le système nerveux des arthropodes, en perturbant le fonctionnement du canal sodium voltage dépendant, entrainant leur paralysie puis la mort.
La perméthrine comme de nombreux insecticides/acaricides, qui agissent sur le système nerveux des parasites, n'est pas active sur les œufs. Elle peut tuer les jeunes larves à l'éclosion si l'effet résiduel persiste plusieurs jours. Bien que le délai entre la ponte et l'éclosion ne soit que de quelques jours, une partie des larves qui naissent tardivement peuvent échapper au traitement si les concentrations en principe actif ne sont plus suffisantes au niveau de l'épiderme. C'est pourquoi un second traitement est nécessaire à 8-15 jours d'intervalle.
Le Sprégal est l’association de l’esdépalléthrine et du butoxyde de pipéronyle. Le butoxyde de piperonyle est un synergiste (non insecticide) destiné à augmenter l’efficacité acaricide. L’esdépalléthrine agit en perturbant le fonctionnement du canal sodique voltage dépendant du parasite, provoquant la paralysie et la mort du parasite.
La présentation du Sprégal en aérosol facilite son utilisation sur la majorité du corps par simple pulvérisation, à l’exception du cuir chevelu où il vaut mieux utiliser un coton imbibé de produit. Du fait de son caractère irritant et de la voie d’administration (aérosol), le Sprégal est contre- indiqué chez les sujets asthmatiques.
Traitement de l’entourage
Il dépend du degré de proximité avec le cas index et de la forme clinique de gale.
En ce qui concerne la proximité, les sujets contacts sont définis en trois cercles :
le premier cercle inclut les personnes ayant eu un contact cutané, direct, prolongé avec un cas (ex. : entourage familial proche, relations sexuelles, soins de nursing…). La gale doit être considérée comme une maladie sexuellement transmissible.
Le deuxième cercle inclut les personnes vivant ou travaillant dans la même collectivité. Le troisième cercle inclut les personnes visitant occasionnellement la collectivité, et l’entourage familial des personnes fréquentant régulièrement la collectivité.
En cas de gale commune, tous les sujets contacts du premier cercle, même s’ils sont asymptomatiques, doivent être traités.
En cas de gale profuse ou hyperkératosique, les sujets contacts du premier cercle et du deuxième cercle et, le cas échéant, ceux du troisième cercle doivent être traités car la définition des cas à traiter devra être plus large en raison de la très forte contagiosité et du risque de se contaminer de manière indirecte par le partage d’un même mobilier.
Le traitement aux huiles essentielles
Le principe consiste à asphyxier le parasite par des pansements occlusifs aromatiques à laisser poser pendant 30 minutes, 2 fois par jour, pendant 3 jours de suite, puis de renouveler ce protocole une vingtaine de jours après (durée du cycle de reproduction du parasite). Le gel peut être commandé en pharmacie ou réalisé à la maison :
- HE de clou girofle 1 g,
- HE de tanaisie annuelle 1 g,
- HE de menthe poivrée 1 g,
- HE de tea tree 1 g,
- huile végétale de nigelle ou de neem 3 g,
- gel d’aloé vera QSP 100 g.
Une autre formule est :
- HE cannelle de Chine 2 ml
- HE giroflier 2 ml
- HE tea tree 1 ml
- HE menthe poivrée 1 ml
- HE tanaisie annuelle 1 ml
A compléter avec un gel neutre ou de l’huile végétale de jojoba pour obtenir 100ml de produit au total
Masser le produit sur les zones concernées, puis laisser le produit en contact pendant 1 heure sur la peau.
L’opération est à répéter une fois par jour pendant 3 à 5 jours selon les cas.
Il est impératif de traiter tous les membres d’une même famille (voie interne et externe). Le sujet est contagieux même pendant la période d’incubation. Il faut également déparasiter l’habitat.
Précaution : ce traitement est contre-indiqué chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 6 ans.
Pour un traitement de fond anti-parasitaire : par voie orale, prendre des capsules à base d’origan , de sarriette et/ou de cannelle telles par exemple les capsules Oleocaps n°1 ou Oleocaps n°2 (Pranarôm), en pharmacie. Notez que les capsules Oléocaps 2 sont des capsules d’huiles essentielles anti-infectieuses pour la sphère gastro-intestinales, mais qu’on peut les utiliser ici de façon détournée pour lutter contre la présence de tout parasite.
Quelles que soient les capsules prises, la posologie adulte et enfants dès 12 ans est de 1 capsule 3 fois par jour aux repas, pendant 10 jours. Pour les enfants de 6 à 12 ans, on se limite à 1 capsule par jour.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Parasites : ils sont toujours là