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Le reishi contre le syndrome des jambes sans repos

  • Le reishi, prometteur pour les impatiences dans les jambesLe reishi, prometteur pour les impatiences dans les jambes
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Également appelé « impatiences nocturnes », le syndrome des jambes sans repos est un trouble sensorimoteur qui provoque un besoin impérieux de remuer les jambes et perturbe l’endormissement. Il affecte plus ou moins gravement la qualité du sommeil, mais aussi l’attention et la mémoire. Les traitements médicamenteux sur le marché montrent rapidement leurs limites. Le champignon Ganoderma lucidum, connu sous le nom commun de « reishi » et qui a déjà montré des effets bénéfiques dans le cadre des maladies neurodégénératives, pourrait-il faire mieux ?

Une étude de petite ampleur vient d’évaluer l’effet du champignon sur l’intensité des symptômes douloureux du syndrome des jambes sans repos (SJSR) avec des résultats encourageants (1). Des patients ont été traités pendant deux mois avec 920 mg d’extrait de reishi par jour. En se basant sur l’échelle internationale d’évaluation de sévérité du SJSR, ils ont été interrogés sur le soulagement de leurs symptômes au démarrage du traitement, un mois et deux mois après, puis deux semaines après l’arrêt de celui-ci. Le soulagement était significatif chez 72 % des participants au bout de deux mois et toujours ressenti par 61 % d’entre eux deux semaines après l’arrêt du traitement.

Les causes précises du SJSR restent discutées à ce jour, même s’il est généralement admis qu’il relève d’un trouble du système nerveux central, relatif en particulier à la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans l’excitation nerveuse. Par ailleurs, le SJSR est fréquemment associé à d’autres problèmes de santé, comme le diabète, les maladies inflammatoires chroniques, l’endométriose, la dépression, les anomalies de la thyroïde ou encore la fibromyalgie.

La littérature médicale montre par exemple une fréquence plus élevée des symptômes dépressifs chez les personnes atteintes de SJSR, avec une proportionnalité de l’intensité des symptômes entre les deux maladies. Même chose chez les personnes atteintes de psoriasis (2), chez lesquelles le SJSR est surreprésenté, avec un psoriasis souvent plus sévère, une inflammation systémique confirmée par les analyses biologiques et un sommeil de mauvaise qualité.

Des mécanismes communs à d’autres pathologies

Il se trouve que le reishi est déjà connu pour ses effets bénéfiques dans certaines de ces pathologies. Son mode d’action permettrait-il de mieux comprendre ce qu’elles ont en commun ? Le fil conducteur semble l’inflammation et le système nerveux. Le reishi montre une affinité naturelle pour les systèmes nerveux et immunitaire. Son action contre l’inflammation est particulièrement documentée. Il sait notamment moduler la production des cytokines pro-inflammatoires, des prostaglandines et l’expression de NF-KB, molécule centrale dans le déclenchement de l’inflammation. Or des phénomènes inflammatoires ont bien été détectés dans la physiologie du SJSR (3).

Autre spécialité du reishi, la protection du système nerveux, en particulier des neurones à dopamine, suspectés de ne pas fonctionner correctement dans le SJSR. Le champignon médicinal protège les neurones du stress oxydatif, notamment par le biais d’un soutien aux mitochondries, une stratégie déjà proposée contre la maladie de Parkinson. Une étude sur des souris  (4) montre que l’extrait de reishi améliore significativement la performance locomotrice et augmente la production de tyrosine hydroxylase, une enzyme indispensable à la production de dopamine.

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Les neurones, une cible privilégiée du reishi

Même sur les questions neuronales, l’inflammation est de la partie. Dans les maladies neurodégénératives impliquant la dopamine, comme Parkinson, des phénomènes inflammatoires causent des dégâts à la substance noire, l’aire du cerveau dans laquelle est produite la dopamine. Le reishi semble protéger les neurones dopaminergiques en bloquant la production de molécules de l’inflammation par la microglie (5), le système immunitaire du cerveau qui, dans certains cas, s’emballe. Plus largement, il est établi que le reishi régule le système nerveux central en partie grâce à son activité immunomodulatrice, avec des effets dose-dépendants sur des maladies neurologiques. Plusieurs molécules du reishi montrent une capacité importante à se lier aux récepteurs neuronaux. Le champignon est même signalé comme pouvant réduire la dépendance à la morphine dans des études animales.

D’où, peut-être, son action sur la perception de la douleur. Les personnes souffrant de fibromyalgie, par exemple, ont souvent des douleurs qui ne correspondent à rien d’observable. Elles s’entendent souvent dire que « c’est dans la tête », sous-entendu qu’elles imaginent ou exagèrent ces douleurs, ce qui est probablement aussi faux que pénible à entendre. Il s’y passe cependant réellement quelque chose, dans la tête : des anomalies dans les circuits liés à la dopamine ont bien été constatés, tant dans les analyses biologiques que par imagerie cérébrale. Un bon fonctionnement de ces circuits est semble-t-il nécessaire au cerveau pour interpréter la douleur correctement. L’extrait de reishi a montré, dans plusieurs études, une capacité à réduire la douleur chez les femmes atteintes de fibromyalgie, à améliorer leur condition physique et, finalement, leur qualité de vie (6).

Outre le reishi, plusieurs champignons médicinaux ont un potentiel important et les recherches sur leurs facultés, individuelles ou en synergie, à traiter les maladies associées à des anomalies de la transmission nerveuse se poursuivent. Parmi ceux-ci, Hericium erinaceus (crinière de lion), Lentinula edodes (shiitaké) ou encore Agaricus blazei (champignon du soleil) sont porteurs d’espoir.

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