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Réduire la douleur de la fibromyalgie

  • Le haut des omoplates, points douloureux caractéristiques Le haut des omoplates, points douloureux caractéristiques
Article paru dans le journal nº 64

Elle touche 2 à 5 % de la population dans les pays occidentaux (surtout des femmes), mais reste méconnue. Pour comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la fibromyalgie, une approche globale est nécessaire. Muscles, intestins, alimentation, stress, émotions... Terrains physique et psycho-émotionnel révèlent toute leur importance. Mais comment agir pour faire reculer les douleurs ?

La fibromyalgie est une maladie comportant de nombreux symptômes. Si une majorité n’est pas spécifique à cette affection, les douleurs musculaires sont, elles, caractéristiques, souvent accompagnées d’un état de fatigue. La fibromyalgie est, encore aujourd’hui, synonyme d’incompréhension et de souffrance ; les malades peuvent mettre des années à être repérés. Le diagnostic est établi quand le médecin identifie des douleurs musculaires chroniques, présentes pendant plus de trois mois consécutifs.

Les symptômes révèlent une situation de surmenage généralisé du corps, installé en profondeur : l’organisme est envahi de toxines et de nœuds énergétiques. La fibromyalgie est une maladie inflammatoire du système nerveux. C’est pourquoi, au-delà des douleurs musculaires, les symptômes peuvent être très variés.

Les médicaments n’ont pas une action ciblée sur les causes de la maladie. Ils ne peuvent fournir qu’un soulagement. Pour faire reculer les douleurs et envisager la guérison, il est indispensable d’améliorer le terrain – ici, l’intestin et l’état émotionnel. Plusieurs études montrent un lien majeur entre des problèmes intestinaux et la fibromyalgie, et une grande majorité de personnes fibromyalgiques présente des troubles digestifs.

Alimentation : la simplicité dans l’assiette

La simplicité est la sophistication suprême, comme le disait Léonard de Vinci. Cette phrase exprime bien comment l’alimentation devrait être envisagée. À force d’avoir peur de manquer, les repas sont devenus de plus en plus complexes. Certains mélanges se digèrent très bien, mais d’autres sont fortement indigestes et préjudiciables pour la santé, surtout celle d’une personne affaiblie. Une règle d’or : opter pour moins d’aliments différents dans l’assiette, en comptant toujours une base importante de légumes.

Le syndrome du côlon irritable revient aussi fréquemment chez les patients, ainsi que les troubles de la digestion, les altérations du microbiote et l’hyperperméabilité de l’intestin. Tout cela n’est pas surprenant, étant donné l’importance du système nerveux intestinal. De plus, un manque chronique d’énergie aboutit inévitablement à une digestion plus difficile, perturbant ensuite la flore et favorisant l’inflammation de l’intestin. C’est un cercle vicieux, puisqu’une telle situation entretient ou accroît l’état inflammatoire de l’organisme. Pour lutter naturellement et efficacement contre celui-ci, il sera donc important d’aborder trois axes. L’encrassement et la stimulation nerveuse, la digestion et l’équilibre acido-basique.

La digestion

Il est impossible d’envisager une amélioration pérenne de l’état de l’intestin sans une bonne digestion. D’ailleurs, il n’y a pas de bonne santé sans une bonne digestion ! Tout d’abord, tolérez-vous ce que vous mangez ? Consommer régulièrement un aliment qui ne passe pas nuit à l’intestin ; il faut donc être attentif à ceux que vous ne supportez pas pour en réduire la consommation et, si possible, les éviter totalement. Le plus souvent, il s’agit d’aliments auparavant tolérés, mais que le corps ne supporte plus dans l’état actuel de la maladie.

Faut-il, ici, supprimer gluten et produits laitiers ? Le gluten n’est pas une substance qui provoque la fibromyalgie, et les personnes fibromyalgiques ne sont pas davantage sujettes à la maladie cœliaque (l’intolérance totale au gluten) que le reste de la population. Toutefois, réduire la consommation de gluten peut engendrer une diminution significative de la fatigue et de certains autres symptômes. Il en est de même pour les produits laitiers. Loin de la mode du sans gluten et sans produits laitiers, une digestion difficile des aliments qui en contiennent peut provoquer l’inflammation de l’intestin et affecter le système nerveux, ce qui encrasse l’organisme et amplifie la perception de la douleur.

L’équilibre acido-basique

La fibromyalgie est signe d’acidose chronique. Réduire l’apport de toxines et améliorer la digestion va permettre d’agir contre l’acidose. Cela passe par le choix des aliments : légumes, fruits, féculents (pomme de terre, patate douce, igname, manioc, châtaigne...) fournissent à l’organisme beaucoup de minéraux alcalins. Ces aliments doivent donc représenter la base de l’alimentation pour compenser les éléments acidifiants provenant du reste de la nourriture ingérée et de la pollution, ainsi que ceux produits par l’organisme.

À l’inverse, céréales, légumes secs, viande, mets industriels transformés, sel, sodas et sucre ne doivent plus avoir une place importante dans l’assiette. Les fruits acides ne sont pas toujours bien supportés ; il est préférable de limiter leur consommation ou de les éviter, de même que le vinaigre.

Face à un état de surmenage du corps aussi important, opérer des changements alimentaires est souvent insuffisant pour obtenir une réelle guérison. Un plan d’action global est nécessaire pour optimiser les résultats, notamment vis-à-vis du stress. Ce dernier est très acidifiant, et c’est un facteur aggravant de la maladie. Ainsi, modifier son régime et son hygiène de vie doit être une action structurée, pour ne pas devenir un stress majeur qui, à son tour, réduira voire annihilera totalement les bénéfices fournis par le changement !

Un stress chronique est très destructeur. Il peut considérablement amplifier l’inflammation. Pour cette raison, il est judicieux de faire des exercices pour atténuer son niveau d’hormones du stress. Par exemple, la cohérence cardiaque fonctionne très bien à condition d’être pratiquée tous les jours, à raison de trois sessions de trois à cinq minutes. Les activités artistiques (dessin, musique, chant, etc.) peuvent aussi avoir des effets très positifs.

Enfin, on ne peut pas traiter du stress et avoir un regard global sur la maladie sans aborder l’influence du mental et des émotions. Les émotions peuvent, à elles seules, enclencher et entretenir une fibromyalgie. Une caractéristique émotionnelle commune se retrouve chez de nombreux malades : un état profond de dévalorisation, où interviennent plusieurs conflits émotionnels intenses en même temps. À la dévalorisation profonde s’ajoutent une très grande souffrance et un sentiment d’impuissance par rapport à ce qui est vécu.

Terrain émotionnel

Les émotions influencent notre physiologie (état hormonal et énergétique, activité des organes et du système immunitaire, etc.). Que ce soit lié à une volonté de ne pas les exprimer (par pudeur, peur…) ou par incapacité à le faire (isolement, incompréhension de l’entourage), notre corps exprime nos émotions refoulées. Impossible de les fuir ! Il se charge de les « dire » si nous ne le faisons pas, ou si nous ne trouvons pas de solution physique ou psychique à ce que nous vivons.

Ce sont souvent des situations de vie très lourdes qui font apparaître de tels ressentis émotionnels. Incestes, viols, attouchements sexuels, violence verbale extrême, propos diffamatoires, séparation très brutale entre proches et certitude de ne jamais pouvoir s’en remettre en sont quelques exemples. Cette composante émotionnelle éclaire le fait que la fibromyalgie concerne principalement les femmes (plus de 80 % des malades). Les personnes concernées ont le sentiment de n’avoir aucune valeur, de ne jamais être à la hauteur, de ne pas mériter d’être heureuses ni de vivre des choses positives. Elles ressentent une culpabilité profonde et estiment devoir réparer ce qui a besoin de l’être (chose souvent impossible). Elles portent parfois le fardeau qu’un de leurs parents portait, en lien avec des événements de sa vie, et pensent devoir le supporter à leur tour, avec la souffrance morale qui l’accompagne. Enfin, elles éprouvent souvent beaucoup de colère envers elles-mêmes ou leur entourage.

C’est un cercle vicieux mental et émotionnel qu’il est nécessaire de rompre pour obtenir une amélioration significative et même une guérison. Le facteur émotionnel peut être clairement identifié lorsque les crises inflammatoires reviennent à répétition, dans des circonstances de vie qui font ressentir au malade les mêmes ressentis. Parfois, la situation est plus complexe, et il faut aller voir dans le passé. Des exercices de préparation mentale aident à se libérer de conditionnements toxiques et permettent d’établir un nouvel état psychique qui renforcera le potentiel de guérison de l’organisme. La méditation en renforce les effets positifs. À noter cependant : méditation et préparation mentale n’ont d’intérêt que si elles sont effectuées tous les jours. Sinon, les bénéfices sont faibles.

Pour se libérer de la charge émotionnelle de la fibromyalgie, un changement de regard sur son passé et sur soi-même est très bénéfique. Accepter d’avoir de la valeur, développer l’amour et l’estime de soi, se respecter pour être respecté des autres, apprendre à dire non et à mettre des limites sont quelques pistes pour s’en sortir. Se rendre compte que vous avez de l’importance et un rôle que personne d’autre ne peut jouer est capital. Tout cela s’accompagne parfois d’un changement de vie salutaire. l

L’encrassement et la stimulation nerveuse

Certains produits et substances devraient être évités par les malades.

Aspartame - Édulcorant de synthèse présent dans de nombreux produits et largement critiqué pour sa toxicité, l’aspartame ­pourrait favoriser et ­exacerber les symptômes de la maladie.Son action sur la flore intestinale impacte le ­métabolisme (augmentation du risque de diabète et d’obésité). Il pose aussi problème par son effet antagoniste du récepteur NMDA, ­provoquant une hausse de ces récepteurs sur le ­système nerveux périphérique, ce qui amplifie la ­perception de la douleur.

Café - Le café et les ­compléments alimentaires à base de caféine sont ­prisés par beaucoup de malades pour combattre la fatigue. Cette démarche a un effet ­pervers, car elle affaiblit peu à peu ­l’organisme et accroît donc l’état de fatigue. L’arrêt du café et de la ­caféine ­s’accompagne ­généralement d’une ­diminution de la fatigue, mais il fait peur, car avant ­l’amélioration, la ­sensation de faiblesse peut ­augmenter pendant quelques jours (voire quelques semaines). Ce qui est en fait tout à fait normal après une consommation régulière de stimulants… On se demande souvent si cela est aussi valable pour le thé. Étant moins ­stimulant que le café, le thé a une ­influence négative plus faible, mais il est aussi préférable d’en limiter la consommation.

Exhausteurs de goût et conservateurs - Présents dans de nombreux aliments transformés, les exhausteurs de goût, dont le glutamate est le chef de file, ont les mêmes effets toxiques que l’aspartame sur les récepteurs NMDA. De même, les nitrates et les nitrites, conservateurs ­présents en quantité dans les ­charcuteries (additifs E249, E250, E251 et E252), peuvent provoquer des altérations intestinales.

 

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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