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Infertilité : les causes psychologiques et liées au cerveau
Alors qu’un couple français sur quatre peine à concevoir un enfant et que l’âge de la première grossesse ne cesse de reculer, la fertilité devient un acquis naturel qu’il est de plus en plus urgent de protéger. Médecines complémentaires, alimentation, explorations psychologiques… Découvrez tous les moyens naturels de préserver et renforcer votre fertilité.
Grand impensé de la fertilité, tant sur son plan physique que psychologique, le cerveau (en lien avec nos sécrétions hormonales si cruciales en matière de fertilité) joue un rôle pourtant central dans les problématiques de fertilité.
Ondes et lumière impactent nos cerveaux
Comme l’expliquent Sandrine Alejandro (sophrologue hypnothérapeute spécialiste de l’infertilité) et la Dre Anne-Sophie Godefroy, gynécologue spécialiste en aide médicale à la procréation (AMP) dans leur livre Infertilité et cerveau ? (éd. edp Sciences), « la lumière influence le bon fonctionnement du cerveau, et donc de la fertilité ». Le travail de nuit est d’ailleurs associé à un léger risque de fausse couche. Concernant les ondes issues de nos téléphones portables, une étude publiée en 2011 dans Andrologia montre que l’utilisation du téléphone portable semble augmenter le niveau de testostérone circulant dans le corps et diminuer la qualité du sperme. Une synthèse d’études montre aussi qu’une exposition aux ondes électromagnétiques est associée à une diminution de 8 % de la mobilité des spermatozoïdes. Mieux vaut donc vous éloigner de votre mobile afin d’éviter tout risque.
L’ostéopathie émotionnelle
« Règles hémorragiques, fibroses, kystes… L’infertilité est parfois liée à de nombreux verrouillages inconscients au niveau pelvien, liés aux expériences de vie. Après trente ans de pratique, j’en suis convaincu. » Pour ces raisons, l’ostéopathe Bernard Ferru a développé des techniques d’interrogations tissulaires qui lui permettent de relier et débloquer ces émotions « inscrites » dans le corps. Grâce à cette approche, à laquelle il forme les professionnels, il explique, par exemple, avoir « déverrouillé » une patiente qui peinait à tomber enceinte depuis six ans. S’occupant de sa sœur handicapée, elle craignait inconsciemment de mettre au monde un enfant identique. Suite à une libération émotionnelle et des restrictions de sa mobilité utérine, la patiente est enfin tombée enceinte.
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Hypnose et méditation pour limiter le stress
Pour les couples qui souffrent d’infertilité, il n’y a rien de plus énervant que les proches s’improvisant psychologues de comptoir ou leur disant que c’est sûrement « à cause du stress » qu’ils n’y parviennent pas. Non quantifiable par nature, cet angle mort de l’infertilité peut en effet irriter, voire ajouter de la culpabilité. Pour autant, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Première bonne nouvelle : selon les connaissances scientifiques actuelles les plus pointues, les facteurs psychologiques comme le stress, l’anxiété ou la dépression n’impactent pas significativement les chances de tomber enceinte. Deuxième bonne nouvelle : certaines études isolées indiquent toutefois que la pratique de la méditation de pleine conscience peut-être associée à un taux de grossesse plus élevé, voire que les femmes qui sont faiblement stressées ont jusqu’à deux fois plus de chances de tomber enceintes. Ainsi, s’il ne faut pas tout mettre sur le dos du stress et des facteurs psychologiques, hypnose, yoga ou méditation ne peuvent qu’être des alliés précieux durant un parcours de procréation, médicalement assistée ou non.
Des verrous inconscients ?
Pour Joëlle Desjardins-Simon, psychanalyste qui accompagne des couples infertiles depuis plus de quinze ans, en effet, « une causalité psychique linéaire n’existe pas », et la psychanalyse n’est pas « un outil qui prétend produire le résultat attendu ». Toutefois, elle remarque souvent chez les couples concernés que soit l’arrivée d’un enfant représente un risque pour la cohésion du couple, soit la place de l’enfant est « déjà occupée » au sein du couple, de sorte que « la naissance d’un bébé de chair menace d’expulsion de celui ou celle qui s’y tient déjà ». Or, selon elle, en pareil cas, « faire l’économie de l’exploration des histoires individuelles » peut risquer d’aggraver la situation : « Si l’inconscient a de bonnes raisons d’empêcher la procréation, le médical peut parfois renforcer, par de nouveaux symptômes, l’opposition du corps à la procréation. » Si des verrous inconscients ne « s’ouvrent pas », les tentatives de « curer, traiter, déboucher, stimuler, réimplanter… restent souvent vaines ».
Actuellement, certains spécialistes tentent de dépasser ce débat clivant sur les causes psychologiques de l’infertilité et expliquent que celles-ci peuvent générer des troubles physiques sans qu’il y ait lieu de trouver cela culpabilisant. Ainsi, à l’avenir, cet angle mort de la fertilité devrait être de mieux en mieux pris en compte.
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De la musique contre l’insuffisance ovarienne
« Écoutez six heures de sonates de Mozart chaque jour. » Cela pourrait être un jour le conseil donné à des femmes souffrant d’insuffisance ovarienne. Dans une étude menée sur des rates en insuffisance ovarienne, l’écoute de musique pour piano de Mozart six heures par jour durant huit semaines a permis de réguler les troubles hormonaux engendrant l’insuffisance ovarienne : diminution des taux d’hormones lutéinisante (LH) et folliculostimulante (FSH) qui reviennent proches de la normale, augmentation des œstrogènes… ces rates ont vu leur nombre d’ovules viables s’élever, ce qui augmente leur taux de fertilité, observé par des portées composées de près de quatre fois plus de petits.
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Références bibliographiques
« Impact of cell phone use on men’s semen parameters », Andrologia, septembre 2011.
« Effect of mobile telephones on sperm quality: a systematic review and meta-analysis », Environ Int., 2014.
« Stress, distress and outcome of assisted reproductive technology (ART): a meta-analysis », Hum Reprod, octobre 2011.
« Emotional distress in infertile women and failure of assisted reproductive technologies: meta-analysis of prospective psychosocial studies », British Medical Journal, février 2011
« Effects of a mindfulness-based intervention on fertility quality of life and pregnancy rates among women subjected to first in vitro fertilization treatment », Comparative Study, février 2016.
« Practice makes perfect: The effect of cognitive behavioral interventions during IVF treatments on women's perceived stress, plasma cortisol and pregnancy rates », Journal of Reproductive Health and Medicine, novembre 2016.
« Classical music restored fertility status in rat model of premature ovarian failure », BMC Complementary Medicine and Therapies, novembre 2022.
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