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Fertilité :
un mode de vie plus sain
Alors qu’un couple français sur quatre peine à concevoir un enfant et que l’âge de la première grossesse ne cesse de reculer, la fertilité devient un acquis naturel qu’il est de plus en plus urgent de protéger. Médecines complémentaires, alimentation, explorations psychologiques… Découvrez tous les moyens naturels de préserver et renforcer votre fertilité.
Quelques kilos en trop, le tabac ou trop de plats préparés peuvent léser votre fertilité. Beaucoup de jeunes couples minimisent l’importance de ces facteurs mais, la trentaine passée ou durant un parcours de PMA, ils peuvent avoir un impact déterminant.
Une vie saine, surtout après 35 ans
Chez l’homme, fumer a tendance à endommager et réduire le nombre de spermatozoïdes mais le tabac a un effet particulièrement délétère chez la femme, chez qui cela peut doubler le risque de rester sans enfants après cinq années de tentatives. En effet, le tabagisme au féminin est associé à une augmentation des délais de conception de six à douze mois. On sait aussi que la ménopause survient un à quatre ans plus tôt chez les fumeuses mais aussi que les fumeurs, hommes comme femmes, ont des taux de réussite beaucoup plus faibles aux FIV. Des effets néfastes heureusement assez rapidement réversibles si vous arrêtez.
Enfin, mesdames comme messieurs, évitez de boire de l’alcool la semaine où vous essayez de concevoir et après l’ovulation. Chez les couples en parcours de FIV, on sait que les buveuses ont quatre fois plus d’échecs que les non-buveuses et, chez l’homme aussi, la consommation d’alcool est liée à des taux plus faibles de transferts d’embryons réussis.
Obésité, sodas… la contraception malgré vous
Chez la femme en situation d’obésité, le risque d’infertilité après une année de tentatives est accru de 78 % (27 % si elle est en simple surpoids). En cas d’obésité modérée, le risque de ne pas ovuler est triplé voire quadruplé. Chez l’homme, l’obésité triple les risques d’une faible concentration de spermatozoïdes et est associée à des troubles érectiles, en raison notamment d’une hausse des œstrogènes libérés par les cellules graisseuses trop nombreuses.
Boire une canette de soda par jour est d’ailleurs associé à une diminution de 25 % des chances de concevoir chez la femme, 33 % chez l’homme. Enfin, une perte de poids, ne serait-ce que de six kilos (ou de 5 % du poids total) permet un retour de l’ovulation chez 90 % des femmes.
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Malbouffe, le carburant de l’infertilité
De manière générale, il est conseillé de penser aux aliments riches en vitamine B9 (acide folique) tels foie, abats ou légumes verts feuillus, et de limiter les aliments à index glycémiques élevés (jus de fruits, alcool, aliments ultra-transformés, pâtes et riz blancs). Si un poids corporel normal est conseillé (lire encadré ci-dessous), les bons « gras » ne sont pas à diaboliser. Chez la femme, la consommation d’acides gras marins est associée à une diminution du risque de ne pas ovuler et à une augmentation de la progestérone en seconde phase du cycle (ce qui favorise le fait que l’embryon « s’accroche » dans la muqueuse utérine).
De même, favorisez autant que faire se peut le bio, notamment vous, messieurs. Une étude publiée en 2015 dans Human Reproduction indique que les hommes qui consomment les types de fruits et légumes contenants le plus de pesticides (comme les épinards, les pommes, les poires ou les fraises) produisent moitié moins de spermatozoïdes (et un tiers de plus malformés) que les hommes qui consomment des fruits et légumes les moins chargés en pesticides.
Produits laitiers entiers : favorable aux femmes mais pas aux hommes
« Si vous avez des difficultés à tomber enceinte et qu’une infertilité ovulatoire est soupçonnée, laissez tomber vos yaourts insipides à 0 % de matière grasse et succombez au plaisir d’une bonne crème glacée bien onctueuse. » Ces propos étonnants de la nutritionniste Laëtitia Agullo (La diététique de la fertilité, éd. Thierry Souccar) se basent sur une étude menée à Harvard qui indique qu’une à deux portions quotidiennes de laitages entiers offrent « une certaine protection » contre l’infertilité ovulatoire, a contrario des laitages pauvres en graisses qui seraient « délétères ».
La crème du lait contiendrait en effet des substances favorables au fonctionnement des ovaires. Ainsi, les laitages les plus utiles pour la fertilité seraient le lait entier, la crème glacée et les yaourts. Côté homme, c’est l’inverse, le lait de vache, contenant des œstrogènes, a tendance à perturber la fertilité masculine. Ce que confirme une autre étude d'Harvard qui montre que la qualité du sperme diminue chez les jeunes hommes qui consomment plus de produits laitiers entiers.
Anticiper l’arrêt de la pilule
Sous pilule ou contraceptifs hormonaux, les cycles de la femme n’existent plus et, à l’arrêt de ces derniers, c’est parfois la surprise. Certaines retrouvent vite un cycle normal, d’autres remarquent au contraire des ovulations compliquées, voire absentes, et subissent soudainement des troubles hormonaux qui étaient masqués par la prise d’hormones contraceptives. Arrêter votre contraception hormonale plusieurs mois avant un projet de bébé vous aidera à anticiper ces problématiques et vous permettra également, en observant vos cycles, de déceler d’éventuels problèmes mais surtout les moments où vous ovulez afin de repérer les périodes les plus propices pour avoir des rapports fécondants (lire aussi notre article "Femmes : booster sa fertilité au naturel).
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Références bibliographiques
« Effects of age, cigarette smoking, and other factors on fertility: findings in a large prospective study », British Medical Journal (Cli Res Ed), 1985.
« Smoking and infertility: a committee opinion », Fertility and Sterility,2018.
« Alcohol consumption and in vitro fertilization: a review of the literature », Gynecol Endocrinol, 2014.
« Volitional determinants and age-related decline infecundability: a general population prospective cohort study in Denmark », Fertility and Sterility, 2013.
« Fruit and vegetable intake and their pesticide residues in relation to semen quality among men from a fertility clinic », Human Reproduction, 2015.
« Dairy food intake in relation to semen quality and reproductive hormone levels among physically active young men », Human Reproduction, 2013.
« Intake of Sugar-sweetened Beverages and Fecundability in a North American Preconception Cohort », Epidemiology, mai 2018.
« Dietary Fat Intake and Fecundability in 2 Preconception Cohort Studies », Amercian journal of epidemiology, janvier 2018.
« Obésité et fertilité ne font pas bon ménage », Revue médicale suisse, n°142, mars 2010.
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