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Fertilité : une affaire de couple…et d’âge !

  • Fertilité : une affaire de couple et d'âgeFertilité : une affaire de couple et d'âge
Article paru dans le journal nº 108

Alors qu’un couple français sur quatre peine à concevoir un enfant et que l’âge de la première grossesse ne cesse de reculer, la fertilité devient un acquis naturel qu’il est de plus en plus urgent de protéger. Médecines complémentaires, alimentation, explorations psychologiques… Découvrez tous les moyens naturels de préserver et renforcer votre fertilité.

Longtemps considérée comme un problème féminin, l’infertilité est pourtant équitablement partagée entre les sexes : elle est dans environ un tiers des cas exclusivement féminine, dans un autre tiers exclusivement masculine, et mixte (ou inexpliquée) le tiers restant. Parmi les causes possibles, certaines sont purement physiques, voire irréversibles – comme l’âge – ou demandent une intervention médicalisée, nutritionnelle ou de mode de vie (pour cela, lire les pages suivantes de ce dossier). D’autres, comme la dynamique inconsciente du couple, peuvent être explorées avant d’entamer tout parcours médical lourd et compliqué.

Une question d’âge… chez les hommes comme chez les femmes

Si les médecins insistent tant pour rappeler aux couples que « l’horloge tourne », c’est parce que nos corps font fi des avancées sociétales et fonctionnent toujours selon les règles ancestrales. L’avancée en âge reste le premier facteur source de difficultés à procréer, voire d’infertilité définitive, et ce chez les deux sexes. Pour un couple fertile dont les deux partenaires ont 25 ans, les chances d’aboutir à une grossesse à chaque nouveau cycle de la femme sont de 25 %. Entre 30 et 35 ans, les probabilités chutent à moins de 15 %, puis diminuent drastiquement chez la femme après 37 ans (lire encadré ci-dessous). Or, alors qu’une femme avait en moyenne son premier enfant à 25 ans en 1977, elle l’a aujourd’hui à plus de 30 ans, et en 2020, un quart des enfants nés en France ont une mère âgée de 35 ans et plus et un père de 38 ans et plus.

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Chez les hommes, l’âge compte aussi, et le fait que le père ait plus de 40 ans peut être une des raisons de l’échec d’une grossesse, notamment si la mère a entre 35 et 40 ans. Une étude publiée dans le British Medical Journal révèle que les enfants dont le père avait 35 ans au moment de la conception sont plus susceptibles d’être prématurés, et ceux dont le père avait 45 ans sont globalement susceptibles d’être en moins bonne santé.

Dès 30 ans, les niveaux de testostérone baissent et les spermatozoïdes sont moins nombreux et de moins bonne qualité. Ainsi, le pic de fertilité de l’homme se situerait entre 30 et 35 ans ; au-delà, sa fertilité diminue. De ce fait, dès que le père dépasse les 40 ans, il n’est pas rare que le délai de conception dépasse les douze mois.

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Quelles chances de concevoir à 35, 40 ou 45 ans ?

Beaucoup de femmes angoissent de ne pas parvenir à tomber enceinte après 35 ans. Quels sont les chiffres ?

Environ 65 % des femmes de 35 ans tombent enceintes en un an, 45 % à 40 ans (contre 75 % à 30 ans), selon une étude de l’Upsala Journal of Medical Sciences. Mais d’autres études montrent qu’une femme de 35 à 40 ans a 70 à 80 % de chances de concevoir en un an, 80 à 95 % en deux ans. En tout cas, une tentative à un âge plus avancé signifie parfois attendre plus longtemps : 90 à 95 % des femmes de 35 ans procréent après trois années, 75 % à 38 ans, et la probabilité devient quasi nulle passé 45 ans, car dès lors, 80 à 90 % des ovules deviennent anormaux et ne donnent pas d’embryons viables, ce qui génère un risque de fausse couche de 35 à 55 % par grossesse.

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Inconscients à explorer

Pour Joëlle Desjardins-Simon, psychanalyste qui accompagne des couples infertiles au centre de PMA de la polyclinique de Franche-Comté à Besançon, « le psychisme est tout à fait capable de mettre en place des barrières physiologiques à une maternité ou à une paternité indésirable sur le plan inconscient ». La coautrice de Les verrous inconscients de la fécondité (éd. Albin Michel) cite ces couples qui « ne peuvent faire de place à un tiers », dans lesquels l’un des deux prend déjà la place de l’enfant et pour qui, inconsciemment, procréer reviendraient à chambouler cet équilibre et les avantages qui y sont associés.

Un inconscient qu’il est d’autant plus intéressant d’explorer (lire l'article "Infertilité, psychologie et cerveau"), que la PMA ne répond pas à tous les problèmes d’infécondité : « Les tentatives n’aboutissent à une grossesse que dans 16 % des cas » (15 % pour les femmes âgées de 30 ans au début de la tentative, 9,6 % chez celles de 35 ans et 0,9 % chez celles de 40 ans). Ces chiffres sont « considérablement inférieurs aux taux de réussite obtenus par insémination artificielle chez les animaux d’élevage ». Or, rappelle la psychanalyste, ce qui différencie le règne animal et le genre humain, c’est l’inconscient. Ainsi, « temporiser » et « se laisser parler » plutôt que « se soumettre d’emblée à l’acte médical » peut produire « des effets inattendus », à l’image de cette « coïncidence si répandue » où des couples apparemment stériles procréent spontanément quelques mois après l’arrivée d’un enfant adopté.

Des anticorps anti-spermatozoïdes ? Le test de Hühner

Pour détecter une infertilité liée au couple, le test de Hühner consiste à prélever de la glaire cervicale (substance située sur le col de l’utérus et qui aide normalement les spermatozoïdes à le franchir) quelques heures après un rapport non protégé pour observer l’interaction entre ces « petits soldats » et leur milieu. Cela permet, par exemple, de détecter la production par la femme d’anticorps anti-spermatozoïdes ou de bactéries vaginales qui détruisent ces derniers, et de mettre en place des solutions adaptées.

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Références bibliographiques

« La Fécondation in vitro en 200 questions-réponses », F. Arnal et C. Humeau, op. cit., p. 17.

« Infertilité. Des difficultés à concevoir d'origines multiples », Inserm, septembre 2019, Inserm.fr.

« Baisse de la fertilité et de la fécondité : pourquoi ? », janvier 2022, Ameli.fr.

"Fathers over 40 and increased failure to conceive: the lessons of in vitro fertilization in France", Fertil. Steril, 2006.

« Knowledge about the impact of age on fertility: a brief review », Ups J Med Sci. 2020.

« Factors affecting time to pregnancy », Human Reproduction, 2006.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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