Méthodes vidéos

La méthode Immuno-Diet - entretien avec Valérie Lamour

Ex « fille de la pub », longtemps comédienne pour la télé et le cinéma, Valérie Lamour s’est convertie à la naturopathie. Spécialiste de nutrigénétique et de nutrition adaptée aux ados, aux quinquas et aux femmes enceintes, elle explore aujourd’hui les bienfaits d’une alimentation en fonction des groupes sanguins. Avec son ami médecin, Olivier Madelrieux, elle signe un livre riche de données anthropologiques, de conseils pratiques et d’un franc-parler trop rare. — Interview réalisée par Lucile de la Reberdiere

Lucile de la Reberdiere

Certains ne connaissent pas leur groupe sanguin et même quand il est connu, vous dites qu’une alimentation non adaptée met « en danger ». Cela fait beaucoup de gens en danger !

Tout dépend de l’âge. On a un potentiel de santé qui est très fort autour de 25 ans, puis ça décline doucement. Donc, c’est surtout valable pour les personnes qui commencent à sentir le déclin de leur vitalité, à partir de 40 ans. Ce sont des gens qui s’endorment et se réveillent fatigués, premier signal qui nous dit que ça ne va pas. Ce sont aussi des gens qui ont du mal à s’adapter. Quand on est en forme, on est souple avec les situations de la vie. Avec un organisme épuisé, c’est impossible. Ces personnes ont énormément de mal à accepter le changement.

 

La fatigue est-elle le symptôme n° 1 d’une mauvaise immunité ?

Oui, quand on est fatigué, c’est qu’on lutte contre quelque chose. Cela va de pair avec une prise de poids et une inflammation. La priorité sera de réduire l’inflammation avec une alimentation sans lectines comme le gluten, qui créent des colles et des mucus dans tout le corps, et fatiguent énormément les organes y compris le cerveau. Typiquement, ce sont des personnes avec des moments de déprime récurrents. Vous les mettez sans gluten pendant un mois et elles ont l’esprit beaucoup plus clair. C’est réversible, heureusement. Ceci dit, si vous avez mangé des pâtes et du pain tous les jours durant toute votre vie, il ne faudra pas un mois mais un an.

Vous listez les nutriments clés pour l’immunité, mais on ne peut pas tout prendre en même temps. S’il fallait n’en retenir qu’un seul, ce serait lequel ?

La vitamine C sans hésitation. Elle apporte un soutien solide aux glandes surrénales. Saviez-vous que dans les cliniques américaines ou allemandes, un patient qui arrive est tout de suite mis sous perfusion de vitamine C ? À titre personnel, je prends un gramme de vitamine C liposomale naturelle par jour, voire plus quand je côtoie des personnes contagieuses. Dès les premiers symptômes d’une infection virale, comme un mal de gorge ou des courbatures, on peut en prendre 4 à 5 grammes dans la journée sur 3 ou 4 jours.

[lireaussi:5956]

Qu’est-ce que la méthode Immuno-Diet apporte de particulier, car elle ressemble aux conseils naturopathiques classiques ?

Avec le Dr Olivier Madelrieux, on a essayé de comprendre ce qui distingue les groupes sanguins entre eux, et comment des dysfonctionnements alimentaires peuvent entraîner une baisse de l’immunité. Les gens se doutent que leur alimentation fondamentale n’est peut-être pas toujours la meilleure pour eux. Mais que le groupe O, qui concerne 42 % des gens en France, soit plus adapté aux protéines et que le groupe A, présent à 45 % soit plus disposé au végétarisme, beaucoup l’ignorent. C’est peu abordé, même en naturopathie.

Concernant les pré et les probiotiques doit-on aussi les choisir en fonction de son groupe sanguin ?

Non, pas de différence à faire ; les intestins ont tous besoin des mêmes choses. Prenons l’allégorie de la terre. En médecine allopathique, on retire les mauvaises herbes. En naturopathie, on veut juste la renouveler, rénover le terrain. Pour régénérer la flore intestinale, c’est pareil ; on utilise deux engrais merveilleux : d’abord des prébiotiques contenus dans l’alimentation. La liste est facile à trouver, et celles et ceux qui ne veulent pas de ces aliments pourront se procurer leur dose dans l’aloe vera. Ensuite, il y a les souches de probiotiques. Ici, il en existe pour tout : les candidoses, les bactéries comme Escherichia coli, l’immunité, etc. Si l’on est cas contact, par exemple, on prend tout de suite une souche pro-immunitaire.

 

Il est admis que le stress impacte notre « deuxième cerveau », mais des émotions négatives ont-elles une influence sur les défenses naturelles ?

Le stress, les humeurs, toutes les émotions négatives que l’on peut connaître dans une vie ne sont pas délétères sur le moment, mais ils vont faire baisser nos neuro­transmetteurs : dopamine, sérotonine, acétylcholine, GABA. Sans eux, l’intestin n’y arrivera pas. Il y aura des diarrhées et des constipations. À partir de là, si vous croisez le moindre virus, vous n’avez plus les moyens de résister. À force de lutter nerveusement, de rester dans un état d’esprit de fuite et de danger, vous déclenchez aussi du cortisol qui épuise les surrénales et dérègle la thyroïde. Ici, nous sommes tous égaux quel que soit le groupe sanguin mais certains sont plus zen que d’autres, le groupe A notamment.

 

D’où proviennent ces données anthropologiques qui mêlent médecine et histoire des hommes ?

Je me suis renseignée avec les livres de Karl Landsteiner, prix Nobel de médecine pour sa découverte des groupes sanguins chez l’être humain en 1900. Avant lui, on ne comprenait pas pourquoi le sang de telle personne ne fonctionnait pas sur telle autre. Sa découverte a ouvert la voie aux greffes, aux médicaments antirejet, aux perfusions, et évidemment à une nouvelle compréhension de ce qui est bon pour chaque individu. Il a permis de comprendre comment les métabolismes ont évolué avec l’humanité. Si les O ont conservé un métabolisme de chasseurs-­cueilleurs adapté aux protéines mais pas à l’excès de céréales, les A se sont sédentarisés et ont pu continuer à en consommer. D’ailleurs en consultation, je n’ai jamais vu quelqu’un du groupe A intolérant au gluten !

[lireaussi:6521]

Côté rhésus , un O positif peut-il manger la même chose qu’un O négatif ?

Absolument, même si cela mériterait un deuxième ouvrage car il y a des nuances. On sait par exemple que les O négatifs ont une tendance au dérèglement thyroïdien.

 

Vous parlez des aliments à éviter dont les herbes « immunonégatives » : achillée, bardane, millepertuis chez les O. Si je suis O et que je souhaite soulager une dépression grâce au millepertuis, je vais me faire plus de mal que de bien ?

Oui, le millepertuis possède un effet anxiolytique mais sa vertu antidépressive sera plus intéressante chez les A qui sont naturellement plus stables et plus sereins. Pour un O, je donnerais du griffonia ou du rhodiola, une plante adaptogène qui apporte de l’énergie en douceur. Le millepertuis est trop sédatif pour le groupe O. C’est un combattant, il a besoin d’être boosté.

Votre livre conclue sur l’importance de s’armer face aux défis viraux. Booster son immunité ressemble presque à du survivalisme. Les recommandations sanitaires, comme le port du masque suffiront-elles ?

On peut vivre sous masque tel un guerrier lunaire mais c’est mieux de se sentir tellement puissant que le corps fait barrière à lui tout seul. Le virus n’est rien, le terrain est tout. C’est mon terrain qui compte, pas mon masque. On propose des questionnaires au début de notre livre pour apprendre à repérer les signaux. Les glaires sont des indices. Quelqu’un qui tousse des glaires, ce n’est pas normal, cela signifie qu’il y a déjà une inflammation. Pareil pour les selles malodorantes ou l’haleine chargée. On pense qu’il est normal que les déchets sentent mauvais, mais ils ne font pas le lien avec un état de fermentation voire de putréfaction interne. Attraper un virus sur ce terrain ne promet rien de bon ! Si en plus vous êtes âgé, en surpoids et porteur de la Prevotella, – la bactérie sur laquelle s’accroche la Covid-19 et dont ne sont pas porteurs les enfants – votre immunité ne sera pas assez forte face au coronavirus ni à tous les autres.

En savoir plus