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" Tout cela témoigne d’un pouvoir de nuisance énorme de certains lobbys "

"Pseudo-vaccin, j’y tiens !" C’est ainsi que le Pr Perronne qualifie le vaccin contre le Covid-19. Désormais blanchi par la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins, l’ancien expert des vaccins auprès de l’OMS publie un nouvel ouvrage* comme on sort la sulfateuse. Retour sur deux ans de lynchage médiatique, controverse, et analyse sans concessions de la crise sanitaire.

Élise Kuntzelmann

Comment avez-vous vécu la crise du Covid ?

Je me préparais à prendre ma retraite tout en poursuivant mes activités de recherches autour de la maladie de Lyme. J’avais déjà démissionné du Haut Conseil de la santé publique quelques années avant le Covid : les cadences de travail y étaient devenues infernales et de nombreux postes de médecins de santé publique travaillant pour le ministère de la Santé avaient été supprimés. Puis le Covid est arrivé et je n’arrivais pas à me faire à la folie des décisions politiques. Dans ce contexte, j’ai décidé de prendre la parole afin de mettre en exergue la manipulation. La vie n’a pas forcément été facile, surtout au début, mais finalement je me suis habitué et j’ai appris à résister.

Dans un récent article de Libération qui vous discrédite, votre participation au documentaire Hold-up est pointée du doigt. Regrettez-vous cette intervention et plus globalement vos prises de paroles dans les médias ?

Pas du tout, tout y est documenté. Concernant mes interventions publiques, je n’ai pas été dénigré tout de suite. Les médias m’ont d’abord gentiment invité puis progressivement j’ai subi des attaques de la part de journalistes et d’experts. J’ai été abasourdi par la pétition du jeune interne de l’hôpital Bichat contre mon livre Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?, qui m’a valu une convocation par le conseil départemental de l’ordre des médecins.

Mais je n’ai pas à rougir de ma carrière d’infectiologue. Je me suis dévoué à la santé publique et me suis mis au service des malades pendant un bon nombre d’années, en respectant toutes les règles. Les infectiologues ne s’en sont d’ailleurs jamais pris à moi, sans doute conscients de ce que j’ai apporté à la discipline. Pour rappel, je suis à l’origine de la reconnaissance des maladies infectieuses et tropicales en tant que spécialité à part entière en France.

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Quel est votre sentiment après la décision récente de la chambre disciplinaire du conseil régional de l’ordre des médecins d’Île-de-France de rejeter la plainte du conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) à votre encontre ?

Mon dossier ne contenait aucun élément justifiant une radiation. S’ils avaient voulu le faire, et bien que déshonorant, cela n’aurait pas bouleversé ma vie de jeune retraité. Je pensais qu’avec la pression liée au sujet Covid, ils allaient me mettre un avertissement pour la forme. Qu’ils me blanchissent totalement m’a surpris. Ils ont même affirmé que j’étais une des rares personnes à avoir le recul et l’expérience suffisants pour pouvoir juger de la situation et, qu’au vu de mon expérience nationale et internationale, j’avais non seulement le droit d’avoir un discours divergent de celui des autorités, mais même l’obligation de m’exprimer si je l’estimais nécessaire. C’est très fort. Si le Cnom souhaite faire appel, cela ne m’empêchera pas de continuer à dire la vérité et ne changera pas ma vie.

N’avez-vous pas, comme l’affirme le Conseil, violé l’article R.4127-13 du code de santé publique qui stipule que " lorsque le médecin participe à une action d’information du public à caractère éducatif, scientifique ou sanitaire […], il ne fait état que de données confirmées, fait preuve de prudence et a le souci des répercussions de ses propos auprès du public " ?

Tout ce que j’ai dit repose sur des sources et a été confirmé. Lorsque je m’appuie sur une donnée dans les médias ou dans un livre, je cite la référence. En novembre 2020, mon passage sur CNews a créé un peu d’agitation puisque j’ai été convoqué par le conseil de l’ordre départemental pour me rappeler soi-disant à l’ordre. Je tiens à préciser qu’avant cette prise de parole, j’ai envoyé à CNews les données de santé publique que j’allais évoquer. Ces dernières concernaient la situation outre-Manche. Elles démontraient qu’après injection de ces soi-disant vaccins puis contact avec le virus, la probabilité de mourir était quatre fois plus élevé pour les personnes à risque vaccinées. Par la suite, les données d’autres pays sont allées dans le même sens. Ce sont des faits. Il est certain que ces déclarations sont difficiles à accepter. À partir de là, je me suis fait insulter par des journalistes qui ont totalement déformé mes propos. Le Cnom, dans sa plainte, s’est d’ailleurs appuyé sur un article de presse qui avait modifié mes déclarations à CNews, sans même vérifier ce que j’avais dit. Certains journalistes s’attribuant le titre de fact-checkers [vérificateurs d’information, NDLR], s’en prennent à moi sur le plan personnel en alléguant que je suis devenu un peu fou, sans jamais répondre sur le plan scientifique.

Que s’est-il passé pour qu’un spécialiste internationalement reconnu soit, pour certains, devenu un quasi charlatan ?

Je pense que, d’une certaine manière, je les embête et suis dangereux pour eux. Je ne traîne pas de casseroles, n’ai jamais été corrompu et ils ne savent pas par quel bout me prendre. Je connais trop bien le fonctionnement du système sanitaire. J’ai présidé le comité technique de vaccination. J’ai été vice-président du groupe d’experts européens à l’OMS pour les vaccins. Alors qu’on ne vienne pas me dire que je suis antivax. C’est faux. Le Cnom a reconnu que je n’ai jamais eu de propos antivax. C’est moi qui, avec d’autres, ai rédigé les règlements intérieurs du Haut Conseil de la santé publique sur les conflits d’intérêts et les procédures pour donner des avis en urgence. Ce qui est sûr, c’est que dans le cas du Covid, ces règles ont été violées.

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Que voulez-vous dire ?

Au Haut Conseil, tous les débats doivent être enregistrés, la loi le stipule. Lorsque j’y étais actif, nous étions enregistrés en permanence et un secrétaire rédigeait les résumés des débats, que je vérifiais et signais en tant que président. S’agissant du Covid, j’ai demandé les enregistrements et on m’a rétorqué qu’il n’y en avait pas eu. C’est illégal. Le Haut Conseil a demandé des avis à des non membres qui ne devraient pas avoir de pouvoir de décision. Il n’y a eu ni vote, ni déclaration des conflits d’intérêts. Or le président, le vice- président et quelques membres éminents ont des conflits d’intérêts majeurs avec les avis discutés. Une plainte a été déposée auprès du Conseil d’État mais n’a pas été considérée sous prétexte de l’état d’urgence sanitaire. Je le répète, tout ça est illégal.

Dans votre ouvrage, pourquoi vous être emparé de questions d’ordre purement politique ?

Cela fait plus de deux ans que nous ne sommes plus en démocratie. Je constate qu’un virus – même s’il a été meurtrier –, a fait dire au président Macron : " Nous sommes en guerre ". Dans le même temps, il supprime quasiment les pouvoirs de l’Assemblée et met en place un Conseil de défense alors qu’il y a déjà toute l’expertise scientifique dans les commissions, le Haut Conseil de la santé publique, la Haute Autorité de santé, etc. Je rappelle qu’un Conseil de défense est mis en place en cas de guerre. Or, nous n’étions en guerre contre personne. La liste des membres de ce Conseil, qui se devait d’être transparent, n’a pas été rendue publique, ni le contenu des échanges en son sein. Au final, le président de la République a décidé quasi seul de nos vies depuis l’Élysée. Le Pr Delfraissy a tout de même admis en quittant ses fonctions aux commandes du Conseil scientifique qu’il doutait du bien-fondé de la restriction des libertés publiques mais aussi de la qualité du vaccin quant à la transmission du virus. C’est pourtant lui qui a fait la promotion des confinements. Son annonce arrive un peu tard. Brigitte Autran, qui lui a succédé, chante les louanges de ces pseudo-vaccins. Tout cela témoigne d’un pouvoir de nuisance énorme de certains lobbys, infiltrés dans tout le système.

Vous avez dit : " Le vaccin tue ". N’est-ce pas à tout le moins exagéré ?

Je n’ai jamais dit ça, ce sont des journalistes qui l’ont dit ! Ce que j’ai toujours dit, c’est qu’un nouveau vaccin sur un nouveau virus nécessite dix ans de développement. Nous sommes passés d’emblée en phase 3, qui est toujours une phase expérimentale. Il n’est pas possible de commercialiser un vaccin en brûlant toutes les étapes [sauf si les autorités sanitaires décident d’homologuer le vaccin, NDLR]. C’est le cas ici. Par cette homologation, le pseudo-vaccin est passé de la phase expérimentale à la phase commerciale. Pourtant, obliger l’administration d’un produit expérimental est interdit par les traités internationaux et contraire au code de Nuremberg. Que la plupart des gouvernements du monde se soient assis là-dessus est un peu fort. J’ai dit publiquement au Parlement luxembourgeois en janvier dernier que les parlementaires qui ont voté ces lois devront un jour rendre des comptes à titre personnel devant la justice pénale internationale.

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Mais ne pensez-vous pas que des vaccins développés aussi vite puissent tout de même présenter une balance bénéfice-risque favorable ?

Cela aurait pu, mais il est évident que ce n’est pas le cas. Des effets secondaires graves ont été rapportés dès le début. Le nombre de myocardites a augmenté. Les cas de cancers et de stérilité vont croître aussi, j’en suis malheureusement sûr. La molécule d’ARN messager à la base du vaccin de Pfizer ne se dégrade pas tout de suite comme c’est affirmé. Dans certaines circonstances, certes rares, l’ARN peut repasser à l’état d’ADN, voire d’ADN mitochondrial. Cela pourrait se transmettre à la descendance. Bien sûr, cette réaction n’a pas lieu chez tout le monde. Elle nécessite notamment que des gènes dormants chez la plupart d’entre nous se réactivent. En tout cas, d’un point de vue scientifique, c’est une hypothèse plausible. La prudence aurait été de mise avant d’imposer ce pseudo-vaccin à la population générale, parfois même aux enfants et aux femmes enceintes. En principe, la règle est d’attendre vingt ans d’expérimentation avant d’injecter un vaccin à une femme enceinte. Dans le cas présent, quelques mois ont suffi… un taux croissant de fausses couches est déjà répertorié.

La critique est aisée mais l’art est difficile, dit-on. Alors, comment auriez-vous contenu cette épidémie ?

En premier lieu, j’aurais isolé les cas avérés et les cas suspects, de préférence à la maison si ces cas ne sont pas trop sévèrement atteints. Le port du masque est là très utile afin que le malade ne contamine pas son entourage. En revanche, il est inutile chez les personnes asymptomatiques.

Ensuite, j’aurais freiné certains déplacements de masse, comme la venue des supporters de Turin à Lyon alors que le nord de l’Italie constituait à ce moment un gros foyer épidémique. Cela n’aurait pas freiné la propagation virale à moyen terme mais aurait permis de s’organiser et de ralentir l’arrivée massive du Sars-CoV-2. Ce qui est certain, c’est que le confinement n’a servi à rien. La Suède ne l’a pas mis en place et a obtenu de meilleurs résultats.

Les personnes malades isolées, présentant des formes moyennement sévères auraient dû être traitées par hydroxychloroquine à un stade précoce de la maladie. Des milliards de personnes ont pris ce médicament pendant des décennies et il est très bien toléré. Ses effets secondaires sont limités, sauf si l’on cumule beaucoup de facteurs de risque. L’hydroxychloroquine a été pendant cinquante ans en vente libre en France. En janvier 2020, Agnès Buzyn l’a classé en substance vénéneuse et l’a rendu disponible uniquement sur ordonnance. Pour que les fabricants soient autorisés à commercialiser de façon conditionnelle leurs pseudo-vaccins en phase expérimentale, il ne devait pas y avoir d’autres médicaments efficaces. L’hydroxychloroquine, puis l’ivermectine, ont été diabolisés.

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Le Cnom a considéré qu’en instillant dans l’esprit des patients que le traitement à l’hydroxychloroquine suffisait à les protéger, vous leur avez fait courir un risque injustifié, les détournant des traitements appropriés pour préserver leur santé…

Qui a fait courir un risque en disant : " Restez chez vous, prenez du Doliprane et attendez d’étouffer " !? Certains patients sont arrivés à l’hôpital sans qu’aucun traitement ne leur soit donné. On les a juste laissé mourir. Heureusement, à côté de cela, certains directeurs d’Ehpad courageux ont administré de l’hydroxychloroquine en cachette et ont ainsi évité une grosse mortalité dans leurs établissements.

Dans votre livre, vous décrivez les dispositions prises par les fabricants de vaccins pour ne pas être attaqués…

Oui, les laboratoires ont fait signer des clauses de non-responsabilité. En cas de problème, les milliardaires de chez Pfizer iront bronzer dans un paradis fiscal pendant que l’État français indemnisera les familles de personnes décédées ou subissant des effets secondaires graves. J’espère que la justice pourra briser ces clauses qui, pour moi, sont totalement illégales.

En juillet 2022, la mortalité due au Covid était de 0,002 %, ce qui est plus bas que certaines infections respiratoires classiques. Pourtant, est évoquée la possibilité d’administrer le vaccin aux enfants qui ne font pas de Covid grave ! L’Europe a acheté dix doses de vaccin par citoyen, elle est loin d’avoir écoulé son stock…

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*Les 33 questions auxquelles ils n'ont toujours pas répondu, Albin Michel, 16,90euros

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