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Les conséquences de l'apnée du sommeil
Qu’on la nomme syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) ou syndrome d’apnée et d’hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS), l’apnée du sommeil est une maladie redoutable. Il y a encore cinquante ans, elle ne concernait que les personnes présentant une obésité extrême. Sa prévalence de nos jours affole les compteurs statistiques. Des faits qui nécessitent d’urgence des réponses. - Partie 3
Les muscles génioglosses ont pour fonction de tirer la langue vers l’avant. Lors du sommeil sur le dos, si ces muscles ne se contractent pas pendant l’inspiration, la langue tombe en arrière et obstrue le passage de l’air. D’où la nécessité pour l’organisme de faire un effort pour reprendre souffle, ce qui induit à chaque fois un micro-réveil. Les épisodes de SAOS surviennent au cours des phases de sommeil paradoxal. Comme le tonus musculaire est alors à son plus bas, la respiration devient irrégulière et perd en efficacité. La durée des arrêts respiratoires peut alors très largement dépasser les dix secondes. Quant à leur nombre, il peut atteindre plusieurs centaines par nuit. Lors de chaque épisode d’apnée, le cœur s’accélère, la pression artérielle augmente, le taux sanguin en oxygène chute tandis que celui du gaz carbonique grimpe en flèche. Au-delà d’un certain seuil, le cerveau automatique réveille l’individu et l’oblige à reprendre de l’air.
Quel impact ?
Quelle que soit leur fréquence, les épisodes de SAOS altèrent le fonctionnement normal des différents systèmes de régulation de l’organisme :
- Diminution des temps en sommeil profond et en sommeil paradoxal. L’organisme a moins de temps pour se régénérer.
- Diminution des apports sanguins en oxygène (hypoxémie) et de l’élimination du gaz carbonique (hypercapnie). L’homéostasie (le bon fonctionnement) de toutes les cellules de l’organisme est mise en danger.
- Risque élevé, à plus ou moins long terme, de dégénérescence organique et tissulaire multifocal : vasculaire (athérosclérose), neurologique (voir encadré), dégradation des fonctions rénale, hépatique et pancréatique, atteintes oculaires.
C’est pourquoi avec le temps, la capacité cérébrale à réagir aux perturbations gazeuses du sang s’émousse et, par voie de conséquence, les épisodes d’hypopnées et d’apnées s’aggravent progressivement.
Un lien potentiel entre SOAS et démence
Les scientifiques se penchent de plus en plus sur les conséquences du SAOS sur notre cerveau. Ainsi, différentes recherches ont déjà mis en exergue un lien entre l’apnée du sommeil et l’augmentation des risques de démence. Une étude française de 2023 montre que chez les personnes présentant des plaques amyloïdes (un des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer), le fait de souffrir de SAOS augmentait le risque d’atrophie prématurée du cerveau. En effet, selon les résultats obtenus sur une cohorte de 122 participants, l’association des deux facteurs conduirait après seulement 21 mois à une diminution notable du volume cérébral des zones du lobe temporal médian du cerveau, et notamment de l'hippocampe qui joue un rôle dans la mémoire et la maladie d'Alzheimer. Si ces constatations peuvent être inquiétantes, l’équipe scientifique espère que le traitement du SAOS pourra à long terme « potentiellement améliorer la cognition et prévenir ou retarder la neurodégénérescence ». D’autant que, toujours selon les chercheurs, les personnes qui en sont aux tout premiers stades de la maladie d'Alzheimer montrent une vulnérabilité particulière aux apnées du sommeil. D’autres études dans ce sens doivent encore être menées.
Quelles conséquences cliniques ?
Les conséquences cliniques du SAOS varient bien sûr d’un individu à l’autre, mais associent à des degrés divers :
- Sommeil non réparateur.
- Bouche sèche au réveil.
- Mal de tête pendant la matinée.
- Sentiment de fatigue chronique.
- Somnolence diurne pouvant aller jusqu’à des endormissements incontrôlables.
- Irritabilité, agressivité, tendance dépressive.
- Perturbation de la relation de couple, le partenaire ne pouvant lui non plus bénéficier d’un sommeil réparateur.
- Baisse de la libido.
De plus, le risque pour de nombreuses pathologies est significativement augmenté, en particulier :
- Hypertension artérielle et ses nombreuses -complications : troubles du rythme cardiaque, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque.
- Aggravation d’une maladie rénale préexistante.
- Exagération de la stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) liée au surpoids.
- Apparition d’un diabète de type 2 même en l’absence de surpoids et de tout trouble métabolique.
- Pneumonie.
- Déclin cognitif voire démence, notamment de type maladie d’Alzheimer.
- Diverses atteintes oculaires dont érosions itératives de la cornée, oedème.
- Ostéoporose.
Ronfler est dangereux au-delà d’une certaine limite
Lorsque l’air peine à circuler, la pression, exercée sur les parois,
les fait entrer en résonance, puis vibrer : le ronflement apparaît.
Le ronflement manifeste la difficulté de l’air à traverser les voies aériennes supérieures. Il cesse dès que le passage est complètement obstrué et fait alors place à un épisode en apnée. Le ronflement est un symptôme fréquent aussi bien chez la femme que chez l’homme.
Est qualifié de ronfleur avéré, tout sujet qui ronfle plus de 30 fois
par heure de sommeil et de ronfleur sévère plus de 300 fois.
Le ronflement est aujourd’hui reconnu comme un facteur de risque d’infarctus du myocarde.
Quelques célébrités atteintes
Au regard de la définition actuelle du syndrome, il est évident que nombre de personnages du passé en ont été affectés : Denys d’Héraclée, Napoléon Ier, Winston Churchill, Demis Roussos, Barry White et Raymond Barre entre autres.
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