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Lâcher prise pour faire la paix avec ses insomnies

  • "Plus on reste longtemps allongé et plus le sommeil est léger et augmente l’hyper éveil."
Article paru dans le journal nº 119

Alors qu’une enquête récente de l’Institut national du sommeil et de la vigilance indique que le mauvais sommeil est en passe de devenir un problème de santé publique, la psychologue clinicienne Mélinée Chapoutot tente de libérer les patients de leurs insomnies. Avec un message clé : arrêter d’essayer de dormir, mais plutôt prendre soin de ses journées.

Quel est a été l’élément déclencheur qui vous a orientée vers l’étude du sommeil ?

Ce qui m’a poussée à travailler sur les troubles du sommeil est l’incroyable fossé qui existe entre la prévalence de l’insomnie, extrêmement répandue dans la population générale, et le manque de personnes formées. En 2013, j’ai choisi de faire ma professionnalisation en clinique au sein d’un centre du sommeil. J’y ai rencontré des insomniaques qui consommaient pour la plupart des somnifères. Ces molécules fonctionnent toujours au début, mais perdent rapidement leur efficacité. Les personnes se retrouvent alors sans recours, avec en plus un problème de dépendance à ces substances. Il y avait donc déjà de la place pour l’amélioration du traitement de l’insomnie. Aujourd’hui, je travaille en partie en clinique ; avec mon collègue Benjamin Putois, coauteur du livre*, nous avons une consultation dans le cadre de l’Institut de psychologie du sommeil (Dormium), qui propose des consultations à distance. J’ai également une consultation spécialisée dans les troubles du sommeil de l’adulte à l’hôpital du Valais, en Suisse. En ce qui concerne la recherche, j’essaye d’améliorer les protocoles de prise en charge de l’insomnie chronique et du sevrage des somnifères.

Nous allons revenir sur votre protocole, mais pouvez-vous d’ores et déjà nous dire s’il est validé scientifiquement ?

Oui, notre livre a fait l’objet d’une étude scientifique avant sa publication. Elle portait sur une trentaine de personnes souffrant d’insomnie sévère avec dépendance aux somnifères et ayant suivi le programme décrit dans l’ouvrage. L’étude a validé son efficacité thérapeutique. Les résultats ont été publiés en 2020 dans le Journal of Sleep Research.

L’insomnie est-elle suffisamment reconnue ?

Malheureusement, comme je le disais, il n’y a pas assez de professionnels formés et, en France, on recense beaucoup de zones géographiques sans structures de soins spécialisés. Ce qui aboutit à ce parcours de soins classique qui consiste à aller voir son médecin de famille, qui prescrira souvent des somnifères à défaut de savoir où envoyer son patient pour réaliser une TCC-i (thérapie comportementale et cognitive de l’insomnie), recommandation de première intention pour le traitement de l’insomnie chronique. C’est une aide précieuse à court terme, mais faute de prévoir d’emblée le sevrage de ses substances avec son patient, ce dernier entrera dans un cercle vicieux puisque son insomnie sera " endormie " mais pas soignée, et que faute d’avoir d’autres armes, il sera amené à consommer des somnifères souvent pendant des années. En collaboration avec l’association Prosom2, nous lançons en 2024 une offre de formations en ligne destinée aux médecins, pour apprendre à répondre à une plainte d’insomnie selon les bonnes pratiques, réorienter en fonction des éventuelles comorbidités psychiatriques du patient et accompagner un sevrage des somnifères.

Lire aussi Le piège des somnifères comment ne pas y tomber ?

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