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Se coucher à heure régulière ou vieillir prématurément ?

  • Dette de sommeil = vieillissement prématuré ?Dette de sommeil = vieillissement prématuré ?
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Une nouvelle recherche a étudié les associations entre les variations quotidiennes du sommeil et le vieillissement biologique. Elle conclut que la régularité du sommeil (comme celle de l’heure de coucher) semble tout aussi importante que sa quantité et sa qualité.

Certains d’entre nous ont besoin de huit heures par nuit, tandis que d’autres peuvent très bien survivre avec moins de sommeil. Mais dans quelle mesure nos habitudes de sommeil ont-elles un impact sur le vieillissement ? Une étude menée par des chercheurs nord-américains et hongkongais sur les données de 6 052 adultes (issues de l’enquête nationale américaine sur la santé et la nutrition menée entre 2011 et 2014) montre que l’irrégularité du sommeil ou des heures de coucher influent sur l’âge biologique.

Ne pas se coucher à heure régulière et travailler en horaires décalés associés à un vieillissement prématuré

Les chercheurs ont mesuré durant quatre à sept jours, avec un appareil, la façon dont les participants dormaient : la durée de leur sommeil, sa régularité, la pratique de « sommeil de rattrapage » via des siestes ou encore le décalage horaire lié au travail ou à d’autres activités. Les résultats ont révélé qu’une irrégularité globale de ces paramètres (variation de la durée du sommeil d’une nuit à l’autre, rattrapage d’une courte nuit par une nuit plus longue le lendemain ou décalage horaire) était associée à un « vieillissement biologique prématuré ».

Cette irrégularité du sommeil va également de pair avec un risque accru de diabète, d'hypertension, de maladies cardiovasculaires, une moins bonne santé mentale et cognitive. La majorité de ces maladies étant des troubles liés à l'âge.

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Une dérégulation de l’horloge biologique interne qui peut longtemps passer inaperçue

Comme l’expliquent les chercheurs, les « coûts » de ces irrégularités du sommeil pour la santé « peuvent passer inaperçus », car ces troubles se développent sur de longues périodes. Or, le vieillissement biologique, étudié ici, est un indicateur « important » de notre chance de vivre longtemps et en bonne santé ou au contraire de mourir prématurément, car il indique un vieillissement « sous-jacent ».

Selon l'auteure principale de l'étude, la pédiatre et professeure de médecine à l'université d'Augusta (États-Unis) Xiaoling Wang, cette étude est « un signal d'alarme » pour ceux qui dorment à des heures différentes chaque nuit. Notre corps est régi par des horloges internes qui sont régulées par différents facteurs, externes comme internes. Par exemple, la partie du cerveau qui stimule les battements du cœur est comme « réinitialisée » chaque matin par la lumière du jour. Ainsi, des changements fréquents des heures de coucher et de réveil peuvent provoquer un « décalage » entre l'horloge biologique interne (le rythme circadien) et les facteurs externes. Les horloges biologiques internes peuvent alors se désynchroniser, ce qui affecte à son tour le fonctionnement du corps.

Ce type d’irrégularités dans le sommeil est si répandu dans la population – par exemple lorsque nous nous disons que les courtes nuits de la semaine se « rattraperont » le week-end – que les chercheurs pensent que le sujet présente un « grand potentiel » en matière de santé publique.

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Références bibliographiques

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé