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Protégez votre peau de l’intérieur

  • L'urucum, riche en caroténoïdes protecteursL'urucum, riche en caroténoïdes protecteurs
Article paru dans le journal nº 92

Si la peau recouvre notre organisme, elle n'est pas seulement une enveloppe. Organe à part entière, sa surface (2m2 environ) le sacre plus grand organe du corps. À ce titre, la peau remplit de nombreuses fonctions, dont la synthèse de vitamine D par l'action du soleil, ce Dr Jekyll et MrHyde, dont il est essentiel de connaître les dangers pour apporter à notre organisme ce qu'il offre de meilleur. Partie IV.

Article mis à jour le 31/05/2022 par La rédaction

Depuis quelques années, on voit apparaître de plus en plus de produits administrables par voie orale dont les formulations sont susceptibles d’inhiber les effets nocifs des ultraviolets. Si les baignades, la transpiration, et le frottement de tissus peuvent réduire voire abolir l’efficacité promue des crèmes solaires, une photoprotection en interne (dite systémique) ne connaît pas cet inconvénient, ni d’effets secondaires néfastes tels qu’on les observe avec les perturbateurs endocriniens. Les données cliniques au regard de ce mode de protection restent toutefois insuffisantes pour lui permettre l’exclusivité. On combinera donc un maximum d’outils et de bon sens.

L'intérêt des caroténoïdes

Tout d’abord, les caroténoïdes sont les plus significatifs dans la prévention de l’apparition de coups de soleil, avec une diminution, selon certaines études, de l’intensité de la lésion (40 %) ou une augmentation de la dose minimale nécessaire pour l’induire. Il convient d’avoir des apports quotidiens suffisants sur plusieurs semaines avant l’exposition, soit par le biais de l’alimentation, soit en complément alimentaire.

Ce sont surtout le bêtacarotène (seul précurseur de la vitamine A), et le lycopène dont on reconnait les vertus pour la peau, mais la lutéine et les xanthines sont aussi intéressantes dans les protections oculaires. On trouve les caroténoïdes surtout dans les aliments aux couleurs rouge-orange, mais aussi dans certaines feuilles vert foncé, ou dans les avocats et leur huile, les tomates y compris sous forme de purée (surtout pour le lycopène dont la teneur augmente avec la cuisson). On peut trouver dans l’huile de Dunaliella (Dunaliella salina), une microalgue unicellulaire présente dans les eaux des marais salants et des lacs salés, des doses conséquentes de bêta-carotène mais également d'autres caroténoïdes intéressants (alpha-carotène, gamma-carotène, lutéine, zéaxanthine).

On trouve également beaucoup de caroténoïdes dans dans les graines d’urucum, aussi appelé roucou (Bixa orellana), un arbuste des régions d’Amérique tropicale. Sa poudre provient de la cire qui entoure les graines et produit un pigment rouge caractéristique. Il a valu leur surnom aux « peaux rouges » qui l’employaient comme peinture corporelle notamment pour ses vertus protectrices des effets du soleil. Pris par voie interne, sous forme de poudre alimentaire ou de tablette, il prépare la peau, est très riche en provitamine A (100 fois plus que les carottes), en vitamine E et en minéraux tels que le zinc, le magnésium, le sélénium et le cuivre, ce qui aide l’organisme à lutter contre le stress oxydatif et lui confère un pouvoir antimutagène et antigénotoxique. On peut également l'utiliser dans les soins solaires maison (avant ou après soleil), par exemple en faisant macérer sa poudre dans une huile végétale bien choisie ; celle-ci prendra peu à peu une teinte orangée - signe de diffusion de ses caroténoïdes antioxydants dans le support huileux - qui colorera le soin et donnera à la peau une apparence hâlée.

On notera toutefois que les suppléments riches en caroténoïdes et provitamines A doivent être évités en interne pendant la grossesse, du fait d'effet potentiellement tératogène, et se contenter des apports alimentaires courants.

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D'autres boucliers cutanés (thé, cacao, algues ou fougères...)

Ensuite, il a été montré que de nombreux polyphénols ont eux aussi un effet protecteur. Par exemple les catéchines contenues dans le thé vert ou encore les flavonoïdes du cacao (flavanols, l’épicatéchine, procyanidines) peuvent diminuer les rougeurs de l’érythème (25 % ou doubler la dose d’UV nécessaires à leur apparition).

Un extrait aqueux de Polypodium leucotomos, une fougère tropicale de certaines régions d’Amérique du Sud et Centrale, contient des acides quinique, shikimique, glucuronique et malique, ainsi que de nombreux composés phénoliques de la famille des benzoates et cinnamates, à l’origine d'effets bénéfiques pour la peau. On a observé des caractéristiques étonnantes quant à son efficacité photoprotectrice sur l’homme (réduction du nombre de kératinocytes en apoptose et des cellules épidermiques en prolifération, et de l’infiltration mastocytaire) qui témoignent de la réduction du score de l’érythème… Autrement dit cette fougère diminue les « coups de soleil », raison pour laquelle on la retrouve dans certains compléments alimentaires de préparation au soleil.

La porphyra umbilicalis, une algue rouge alimentaire, a quand à elle montré une capacité à absorber certains rayons UV, à protéger contre le stress oxydatif et accélérer la réparation tissulaire. On en trouve dans certains compléments alimentaires de préparation au soleil, et même certaines crèmes réparatrices (porphyral HSP derm).

Pour le reste, des mélanges de vitamines et minéraux ont été étudiés dans leur qualité de photoprotection, tels que les vitamines E et C d’une part, et ces deux dernières avec la vitamine A et du sélénium ayant montré une nette diminution de la peroxydation des lipides (50 %) et des réductions érythémateuses et augmentation du seuil de tolérance de la peau à l’exposition aux UV. Ces résultats ne sont guère surprenants compte tenu du rôle majeur qu’ils tiennent dans les fonctions antiradicalaires présentées précédemment. Des complexes proposant entre autres le manganèse, le cuivre et le zinc seront les bienvenus pour compléter cette démarche. Enfin, un complément d’ubiquinone (co-Q10), qui diminue avec l’âge, constitue un soutien majeur pour le corps.

Nourriture et hydratation contre le vieillissement accéléré

La glycation est une réaction chimique résultant de la fixation des sucres sur les protéines (par exemple, la réaction de Maillard que l’on l’observe lors de la cuisson des aliments), générant ainsi des protéines glyquées qui ne peuvent être ni détruites ni libérées de la cellule dans laquelle elles s’accumulent. La glycation se produit dans notre organisme en vieillissant et se caractérise dans le derme par une atteinte aux structures sur base d’élastine et de collagène qui se rigidifient progressivement. Relâchement de la peau, rides, troubles de la cicatrisation, apparaissent… et les manœuvres de réparation et de protection perdent en performance. Ce phénomène est aggravé par l’alimentation moderne et l’inflammation de bas grade qu’il faut prendre en charge.Une alimentation saine, riche en antioxydants, permet de ralentir ce phénomène.

Les structures du corps qui fabriquent une trame de collagène nécessitent un apport hydrique conséquent ainsi que de la vitamine C pour s’entretenir et se renouveler. Par ailleurs, certaines réactions enzymatiques antiradicalaires réclament de l’eau pour s’opérer. De plus, par temps chaud, la sudation pour la régulation thermique de l’organisme est plus importante et nécessite une hydratation constante. Il faut donc boire beaucoup d'eau pour protéger sa peau et ne surtout pas attendre d'avoir soif !

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