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Limiter au quotidien ce mal du siècle
Plomb, mercure, aluminium… On voit mal ce que ces substances viendraient faire dans notre corps. Pourtant, via notre alimentation, nos médicaments, l’air ou l’eau, les métaux dits « lourds » parviennent à pénétrer nos organismes pour s’y accumuler et causer des dégâts. Comment limiter au quotidien son exposition aux métaux lourds ? Voici quelques bonnes habitudes à prendre.
Comme le résume avec humour le Dr Ferraro : « Les métaux toxiques sont comme les mauvaises herbes et certains hommes politiques. On en trouve partout, ils sont impossibles à déloger et provoquent des problèmes ». S’il n’est pas possible de les éviter totalement, certaines habitudes permettent de limiter notre exposition.
Poissons, viande, légumes : quels sont les aliments les plus contaminés ?
Pour la plupart d’entre nous, l’alimentation est la première source d’exposition aux métaux toxiques. Chez les non-fumeurs, 100 % du mercure et 90 % du cadmium sont ingérés via l’alimentation. Les poissons, par exemple, sont la source principale d’exposition au mercure (à 80 %). Les fruits de mer, qui en contiennent moins, sont en revanche deux à dix fois plus contaminés au cadmium ou au plomb. Comme ces aliments contiennent également nombre de nutriments excellents pour la santé, il faut simplement savoir lesquels limiter. Seul conseil valable donc : n’abusez pas des produits de la mer et favorisez les petits poissons.
Mieux vaut éviter les plus pollués (espadon, requin, brochet, anguille), limiter ceux qui le sont moyennement (saumon, thon, bar, dorade, flétan, lotte) et favoriser les moins pollués (maquereau, sardine, sole, cabillaud, colin, merlan, maquereaux et harengs). Côté viande, sachez que les rognons, la moelle et la cervelle sont les organes dans lesquels s’accumulent le plus les métaux toxiques.
Manger des produits bruts et bios permettra de limiter votre exposition mais, comme pour les poissons, les végétaux sont contaminés par l’air, l’eau et certains produits agricoles. Ainsi, les céréales non-bios contiennent du cadmium (à cause des engrais phosphatés), quant aux céréales et légumes bios, ils contiennent du cuivre issu de la bouillie bordelaise, seul traitement autorisé. Certains types de légumes « captent » toutefois plus de métaux toxiques que les autres. Ainsi, sachez que les légumes qui en contiennent le plus sont les tubercules, légumes racines (carottes, radis, céleri, pommes de terre) et légumes feuilles (salade, épinards, endives), et ceux qui en contiennent le moins sont les légumes fruits (tomates, courgettes, concombres, aubergines), légumes fleurs (choux-fleurs, brocolis, artichauts), légumineuses, fruits et céréales. Le soja, le seigle, le riz et l’avoine contiennent aussi plus d’aluminium que l’orge, le blé et le maïs (le maïs contient jusqu’à trente fois moins d’aluminium que le soja).
Où se cachent les principaux métaux toxiques ?
Plomb : principalement céréales, légumes, eau du robinet mais aussi fumée de cigarette, certaines vaisselles en céramiques émaillées, vin, vernis.
Mercure : principalement produits de la mer de grande taille (thon, daurade, espadon, anguille, poulpe, crabe) et amalgames dentaires mais aussi piles, batteries ou certaines encres de tatouage.
Aluminium : principalement additifs alimentaires (E173, E554, E520, E521, etc.), légumes (sauf pommes de terre), céréales ou produits céréaliers comme les pâtes, pâtisseries et gâteaux pour enfants mais aussi médicaments antiacides et cosmétiques (déodorants anti-transpirants, rouge à lèvres, etc.), contenants alimentaires.
Arsenic : principalement produits transformés à base de céréales (pain de farine de froment, riz), lait et produits laitiers mais aussi poissons et produits de la mer.
Des métaux qui pompent l’air
Une source de métaux toxique trop souvent oubliée est la cigarette. Au même titre que les autres végétaux, les feuilles de tabac contiennent des métaux toxiques cancérogènes comme l’arsenic, le cadmium, le plomb ou le nickel qui s’imprègnent d’autant plus facilement dans le corps que la cavité buccale et la salive favorisent leur absorption. L’air que nous respirons contient également des métaux toxiques. Bien que ces apports soient considérés comme « négligeables » (sauf à proximité d’un site industriel pollué ou d’une exposition professionnelle), vous pouvez toutefois opter pour un masque ou une écharpe sur votre nez si vous vous déplacez à pied ou à vélo à proximité d’axes routiers.
L’eau du robinet peut aussi contenir du plomb lié à de vieilles soudures ou canalisations (surtout les logements d’avant 1990). Vous pouvez faire réaliser une analyse indépendante de votre eau et prendre l’habitude de la laisser couler 30 secondes avant chaque utilisation pour éviter de boire l’eau qui a stagné dans les tuyaux et qui peut ainsi s’être chargée en plomb. Mieux encore, investissez dans un purificateur d’eau et appliquez des filtres, même sur vos robinets de salles de bains.
Si tout cela a de quoi plomber le moral, vous savez toutefois désormais comment limiter l’impact des métaux toxiques sur votre santé et, pour vos repas de fête, préférez donc la truite fumée au saumon sur vos toasts !
Aliments : attention à certains contenants
Évitez poêles, casseroles et feuilles d’aluminium, particulièrement en présence d’acides ou de sel grâce auxquels l’aluminium se diffuse. Les boîtes de conserve ou packs de jus ou de lait en carton avec un feuilletage aluminium sont également à éviter. Optez plutôt pour une batterie de cuisine en fonte naturelle ou inox, et remplacez le papier d’alu par du papier végétal ou des tissus enduits de cire d’abeille réutilisables.
Sources :
"État des connaissances sur les contaminants dans le lait maternel", Revue de Médecine Périnatale, 2017.
"Accumulation and Health Risk of Heavy Metals in Cereals, Vegetables, and Fruits of Intensive Plantations in Hainan Province", Huan Jing Ke Xue, octobre 2021.
"Aluminium occurrence in plant feed from Northwestern Italy", Journal of Trace Elements in Medicine and Biology, décembre 2021.
"Évaluation Additifs alimentaires, guide portant sur 329 additifs alimentaires", QueChoisir.org, mai 2021.
"Métaux en tant que contaminants dans les aliments", European Food Safety Authority, www.efsa.europa.eu/, 2021.
"Mercure et santé", OMS, mars 2017.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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