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Les métaux "relou" pires que les métaux lourds

Article paru dans le journal nº 40

Le mot « générique » de métaux lourds suffit à nous inquiéter. Mais pour définir ce que sont les métaux lourds les avis divergent. Certains considèrent la masse volumique, d’autres associent à cette terminologie des métaux légers (alu), des éléments toxiques non métalliques (arsenic) ou des composés organométalliques (méthylmercure). Alors, les métaux lourds existent-ils ? Nous avons préféré chercher les métaux « lourdingues », ceux qui peuvent vraiment vous tuer.

La dose de métal fait le poison

Avant d'en venir aux sept métaux lourds les plus dangereux​​, sachez que seuls quelques métaux sont toxiques, quel que soit l’organisme vivant considéré. Certains éléments chimiques sont indispensables à notre organisme, mais ceux-ci peuvent devenir toxiques dès que quelques conditions sont réunies. Ainsi le cuivre, le fer et le manganèse ont des propriétés antioxydantes au-dessous d’un certain seuil, mais deviennent de puissants pro-oxydants au-dessus de ce même seuil. Idem pour le sélénium, le chrome ou le nickel.
D’autres éléments métalliques ou métalloïdes ont une toxicité naturelle dont la sévérité dépend de plusieurs phénomènes et de leur éventuelle association. Plus la teneur d’un tel toxique est élevée dans l’air, l’eau de boisson ou l’alimentation, plus l’intoxication qu’il est susceptible de provoquer sera manifeste.

​​La dangerosité de cette classe de toxiques varie parfois selon le caractère plus ou moins acide du milieu dans lequel il opère. Elle peut également être significativement augmentée en présence d’autres minéraux toxiques et/ou d’autres polluants.

Quelques métaux sont toutefois nettement toxiques : le cadmium, le mercure, le plomb, l’aluminium, l’antimoine… Ils présentent la faculté de facilement se combiner avec les composés organiques soufrés (ceux de la nature comme ceux dus à la pollution), ce qui augmente leur nuisibilité, même au niveau cérébral puisqu’ils passent la barrière hémato-méningée. Pire encore, ils s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Il y en a - ou il y en a eu - partout autour de nous.

Les pires orpailleurs sont les poissons

Plus les poissons de mer sauvages sont gros, plus ils sont contaminés. Parmi eux : l’anchois ou la sardine (jusqu’à 100 μg/kg de mercure) ; les bar, hareng, maquereau, sole, turbot (jusqu’à 400 μg/kg de mercure) ; le congre (jusqu’à 2 300 μg/kg de mercure, 970 de plomb et 250 de cadmium) ; les dorade et thon (jusqu’à 4 000 μg/kg de mercure, 970 de plomb et 250 de cadmium).

​La consommation de coquillages est certainement la plus dangereuse de toutes, car ces animaux aquatiques ne possèdent ni foie ni reins et n’éliminent pas les toxiques (les moules : jusqu’à 65 μg/kg de mercure, 590 de plomb et 18600 de cadmium; les huîtres: jusqu’à 65 μg/kg de mercure, 410 de plomb et 1 700 de cadmium). La consommation de poissons d’eau douce est plus ou moins toxique selon la présence ou non d’usines sur les rives des lacs et des cours d’eau.​

Le Cadmium coule dans vos reins

Deux types d’activités humaines sont principalement responsables de sa présence dans l’environnement en général :

la fabrication d’accumulateurs, de batteries, de piles, de revêtements anticorrosion, de pigments pour peintures, de nombreux alliages…
On utilise aussi beaucoup d’engrais phosphatés contenant du cadmium, aussi dans l’épandage de boues. De plus, lorsque les terres cultivées sont acides, le cadmium est plus facilement assimilé par les plantes qui y poussent.
La teneur sanguine est enfin multipliée par 4 ou 5 chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs non exposés à la fumée de cigarette.

L’alimentation en France, apporterait en moyenne 0,16 µg/kg pc/j de cadmium.... La dose hebdomadaire tolérable (DHT)de cadmium est à 2,5 microgrammes par kilogramme de poids corporel (µg/kg pc). Les aliments les plus pollués sont les poissons (150 µg/kg), les coquillages et crustacés (31 µg/kg), les légumes verts (salades, épinards, choux), et le riz en Asie lorsque les rizières sont polluées par les eaux usées.

Ingéré, le cadmium n’est que faiblement assimilé, mais la fraction qui l’est se diffuse dans tout l’organisme et s’accumule préférentiellement dans les reins (environ 30 % de la dose absorbée). Inhalé, il reste alors essentiellement stocké dans les poumons.

  • ​Les symptômes

​Toux, douleur derrière le sternum, œdème pulmonaire avec fièvre, nausées, diarrhée, crampes au-dessus du nombril…

L’exposition chronique est reconnue cancérogène (cancers des poumons ou ORL), mais uniquement en milieu industriel. Autrement, elle cause essentiellement une altération progressive des fonctions rénales, voire une insuffisance rénale plus ou moins sévère.

Le mercure se fond dans le système nerveux

À température ambiante, ce métal liquide (Hg 0) dégage des vapeurs quasi imperceptibles qui, inhalées, pénètrent aisément les cellules, puis vont s’accumuler dans le système nerveux. Chez la femme enceinte, il traverse le placenta et gagne le fœtus et son cerveau en premier. ​

​De nombreuses études convergent pour alerter contre les risques d’une exposition aux premiers âges de la vie, pouvant engendrer un autisme et des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), puis favorisant toute la vie la survenue de troubles immunitaires, cardiovasculaires, pulmonaires, oculaires, d’insuffisance rénale, de diabète et de maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson tout particulièrement).
Les deux principales sources d’empoisonnement sont le port d’amalgames dentaires et la consommation de certains aliments pollués. Dans l’alimentation, le mercure est présent sous forme de méthylmercure.

Aliments les plus pollués en mercure
Moules, ​huîtres, ​rognons, ​foie, ​gros poissons carnassiers sauvages (bar commun, dorade, espadon, esturgeon, raie, requin, thon rouge).
La DHTP actuelle est de 1,6 µg/kg pc/sem !

Le plomb soude la moelle osseuse

L’intoxication au plomb est connue depuis longtemps, mais elle est aujourd’hui particulièrement sournoise du fait même des améliorations apportées au cours des dernières décennies: remplacement progressif des canalisations d’eau, exclusion du plomb des peintures, de l’essence. Mais, même à des taux sanguins inférieurs à 100 µg/l, les effets sur la santé sont tels qu’il a été décidé de considérer toute plombémie chez l’enfant supérieure à 25 µg/l comme anormale.
Les principales sources de pollution sont professionnelles: batteries pour automobiles, certains composants électroniques, rénovation des bâtiments anciens.
Habiter un vieil appartement dont les peintures contiennent encore du plomb, cuisiner dans de vieilles céramiques artisanales, boire régulièrement dans de vieux verres en cristal.
Qu’il soit inhalé ou ingéré, le plomb passe dans la circulation sanguine d’où il diffuse dans tout l’organisme avant de s’accumuler préférentiellement dans la moelle osseuse, les dents, le système nerveux et les reins.​

​Les aliments les plus pollués sont les rognons (500 µg/kg), les moules (235), les légumes feuilles (150) et le foie (105).
La DHTP du plomb actuelle est de 25 µg/kg pc/sem.

L’arsenic saisit les muscles et la peau

​L’arsenic est un élément chimique dit métalloïde car, bien que non-métal, il se comporte comme tel. Il est facilement absorbé par voie digestive, passant dans le sang, diffusant dans le foie, les reins, les poumons, la peau et la rate grâce auxquels il est activement éliminé. Quand ces fonctions émonctorielles sont débordées, les dérivés arsenicaux s’accumulent dans le corps (peau, os et muscles).
En France, l'eau du robinet est parfois en tête de liste des causes d'intoxication. Certains points de captage des départements de la Moselle, du Puy-de-Dôme, des Hautes-Pyrénées et des Vosges présentaient en 1998 une teneur supérieure à 0,05 mg/l, soit plus de cinq fois supérieure à la norme de l’OMS.

On s’intoxique parfois seulement en touchant des structures extérieures dont le bois a été traité par de l’arséniate de cuivre chromé (ACC) si l’on porte ensuite les mains à sa bouche. Plus le bois vieillit, plus il libère d’arsenic. Certaines marques de bière) dont la filtration a été réalisée en recourant à de la célite (terre de diatomée) riche en arsenic.
Vous avez acheté une traverse de chemins de fer ? Elle a été traitée à la créosote et à l’arsenic, J’espère qu’elle n’est pas en tête de lit chez vous.

L’aluminium englobe l’intestin et l’hippocampe

Ingéré en trop grande quantité, l’aluminium stimule outre mesure la réponse immunitaire de la muqueuse intestinale, avec pour conséquences une inflammation et une hyperperméabilité locales (syndrome de l’intestin poreux), une modification de la flore intestinale, le passage de certaines bactéries dans le sang puis leur diffusion dans l’organisme. Avec, à terme, la genèse possible d’une maladie inflammatoire chronique des intestins (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ou auto-immune.
Arrivé au niveau du cerveau, il impacte la plasticité neuronale, s’accumule préférentiellement dans les artères de certaines aires (hippocampe notamment), y provoque une agrégation de protéines tau, ainsi qu’une une réaction inflammatoire durable responsable de dégénérescence neurologique telle que la maladie d’Alzheimer.

La pollution par l’aluminium serait essentiellement d’origine alimentaire, mais elle peut provenir également de la prise régulière de certains médicaments (particulièrement les antiacides utilisés en cas de brûlures gastriques), de l’utilisation de certains déodorants corporels et de la sensibilité à certaines vaccinations, surtout si celles-ci sont répétées.
En Europe, les aliments les plus contaminés par l’aluminium seraient le chocolat, certains légumes (champignons, épinards, radis, bettes, laitues), les céréales et les produits qui en sont dérivés.
Quant à l’eau du robinet, malgré le discours rassurant des autorités, il ne faut pas oublier que, dans de nombreux lieux de traitement, des sels d’aluminium sont encore régulièrement utilisés afin de la rendre parfaitement claire, et que, dans l’eau, l’aluminium est bien plus assimilable que lorsqu’il est présent dans les aliments.

L’Antimoine se plaque sur le poumon

L’antimoine est connu en milieu professionnel où son inhalation est responsable de pneumoconiose ou d’ulcères. Le grand public en absorbe des traces dans les bouteilles de jus de fruits et d’eau minérale via le poly-éthylène-téréphtalate (PET). Les pires taux enregistrés ne représentent que 12 % de la valeur limite pour la qualité de l’eau de boisson. Mais sa présence ne cesse de s’élargir.

Voilà, vous en savez un peu plus sur les métaux vraiment lourds. Alors maintenant comment s’en débarrasser ? Je vous renvoie à notre article déjà paru à ce sujet sur alternativesante.fr en cliquant ici.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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