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Antibiorésistance : la relève des huiles essentielles
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Certaines huiles essentielles sont capables de rivaliser avec les antibiotiques, et même de les surpasser, souvent. Elles accomplissent une tâche vitale, celle de procéder à l’élimination de nos ennemis au coeur même de notre organisme. L’huile essentielle agit par le totum (ou totalité) de la plante, ce qui fait que chaque molécule interagit avec les autres, dans une synergie dont la complexité du mécanisme reste encore obscure pour la science.
Les huiles essentielles,
ce n'est pas nouveau
Leur utilisation remonte à l’aube de l’humanité : elles furent utilisées d’une façon traditionnelle dans les domaines ritueliques et médicaux en plus de la parfumerie, des massages aux onguents et de l’art de l’embaumement.
Depuis 7 000 ans, à notre connaissance, les Sumériens, les Chinois, les Chaldéens, les Ayur Védas, les Assyriens, les peuples précolombiens d’Amérique, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes et surtout les Égyptiens ont maîtrisé l’art d’utiliser les huiles aromatiques en tant qu’antiseptiques et en tant que régulateur neuropsychique.
Depuis un siècle, la recherche scientifique a encore affiné leurs domaines d’utilisation.
En 1881, Koch étudia l’action de la térébenthine sur le bacille anthracis et en 1887, Chamberland étudie celle des huiles essentielles d’origan, de cannelle et de clous de girofle qui restent actuellement des essences majeures dans les infections.
Hélas, l’enthousiasme scientifique, voire le fanatisme, pour les molécules de synthèse ont occulté pour un temps ce que la nature avait patiemment élaboré au travers des millénaires, reniant globalement la science des anciennes civilisations de l’Antiquité. Je dis bien pour un temps, car ce que la nature n’a pas sélectionné présente toujours des inconvénients à long terme - nous sommes en train d’en faire la preuve avec les antibiotiques et les molécules de synthèse.
Ces huiles essentielles contiennent des molécules suffisamment agressives, comme les phénols, pour détruire des populations entières de bactéries, de parasites ou de champignons vivant à nos dépens, qui se seraient installés de façon intrusive ou abusive dans notre organisme, déséquilibrant ainsi notre flore, notre muqueuse, et jusqu’à notre système immunitaire. Mieux encore, si elles sont agressives envers les microbes, bien utilisées, elles sont inoffensives pour le reste de l’organisme.
Une aubaine dans un contexte médical où les acteurs se questionnent au quotidien sur la possibilité de faire face aux attaques de pathogènes de plus en plus difficiles à combattre : l’apparition de souches résistantes aux antibiotiques, dont les maladies nosocomiales ne sont que le sommet de l’iceberg, et la difficulté à en découvrir d’autres posent question aux spécialistes et les inquiètent profondément.
Une efficacité testée
Les huiles essentielles sont connues de longue date sur un plan clinique et les publications scientifiques sont innombrables pour démontrer leur efficacité, en particulier leur potentiel anti-infectieux.
Leurs actions sont aisément démontrables grâce aux anti-aromatogrammes, qui sont aux huiles essentielles ce que l’antibiogramme est aux antibiotiques. L’antibiogramme indique quelles sont les molécules aptes à détruire certains germes ; il en va de même pour l’aromatogramme, qui est un copié-collé de l’antibiogramme : des huiles essentielles choisies pour leurs actions spécifiques et mises en contact avec un milieu de culture afin de mesurer leur affinité destructrice avec les germes présents.
La précision des huiles aromatiques
est capitale
Il ne faut pas croire que l’achat d’huiles essentielles en pharmacie présente une garantie de qualité - sauf si le pharma- cien est un «branché autodidacte». Les normes établies remontent à 1920 et concernent la parfumerie ; elles n’ont jamais été revues. Pourtant, la science de l’aromathérapie a fait d’énormes progrès ces dernières années.
Une huile essentielle doit donc présenter une garantie d’espèce.
- Des lavandes spica, vera, ou stoechas n’ont pas les mêmes propriétés.
- Il existe des centaines d’espèces d’eucalyptus qui n’ont rien à voir.
- Il en va de même pour le thym, qui comporte huit variétés très différentes entre elles.
- L’origan d’Espagne est beaucoup plus antiseptique que les autres.
De la même façon que les vins peuvent être très différents selon qu’il s’agit d’un gamay de Savoie, d’un cahors ou d’un beaujolais village. Pour ce qui concerne les huiles essentielles, le chemotype en fonction du terrain donne des compositions chimiques majoritaires différentes avec des qualités thérapeutiques spécifiques. Le cycle végétatif de la récolte est important. Par exemple, la sarriette des montagnes n’est riche en phénols qu’en fin d’été.
La chromatographie en phase gazeuse est la méthode la plus utilisée pour définir avec précision l’origine, la pureté, la spécificité de la plante, et détecter les coupages, reconstitutions et fraudes, surtout dans le cas d’huiles onéreuses. Ainsi chaque plante a sa propre carte d’identité.
Les propriétés des principales molécules
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les monoterpènes sont des antiseptiques atmosphériques ;
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les sesquiterpènes sont hypotenseurs, calmants, anti-inflammatoires ;
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les phénols sont anti-infectieux, stimu- lants immunitaires, irritants des muqueuses, toxiques du foie à haute dose ;
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les sesquiterpénols sont toniques ;
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les cétones sont mucolytiques et stupé- fiants à haute dose ;
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les aldéhydes sont calmants et anti- inflammatoires ;
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les acides sont très anti-inflammatoires ;
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les oxydes sont expectorants ;
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les coumarines sont anti-excitantes mais photo-sensibilisantes.
Le procédé d'extraction est déterminant
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Par solution dans un corps gras : c’est le cas de l’huile de millepertuis, où les fleurs sont macérées dans de l’huile d’olive.
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Par pression à froid : procédé utilisé pour les agrumes.
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Par distillation et entraînement par vapeur d’eau : c’est la méthode qui permet d’obtenir des huiles de qualité.
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Par solvants chimiques : ce procédé donne des huiles de basse qualité en raison des résidus de solvant (térébenthine) qui restent en fin d’opération. Il en résulte des produits souvent dangereux.
L’achat d’une huile essentielle doit être soumis aux garanties suivantes :
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garantie d’espèce et de race ;
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garantie d’extraction (sans solvants chimiques) ;
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garantie de l’essence : 100% naturelle, 100% pure
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non décolorée, non peroxydée non déterpenée, non rectifiée.
Accident : que faire ?
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En cas d’absorption accidentelle d’une huile essentielle pure, avaler plusieurs cuillerées à soupe d’huile végétale de cuisine.
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En cas de brûlure cutanée ou d’aspersion dans les yeux, ne jamais laver à l’eau. Utiliser de l’huile végétale.
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Ne pas utiliser d’huiles essentielles par voie interne ou près de la tête sur un bébé de moins de 30 mois. Usage uniquement sur la plante des pieds.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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