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Gérer psychologiquement les douleurs de l'accouchement

  • Gérer psychologiquement la douleur de l'accouchementGérer psychologiquement la douleur de l'accouchement
Article paru dans le journal nº 99

« Tu enfanteras dans la douleur », dit la Bible « … et à l’hôpital ! » ajoute notre monde moderne. Et si ni l’un ni l’autre n’étaient des passages obligés ? De nouvelles voies existent vers un accouchement physiologique où la douleur peut parfois même céder la place… au plaisir ! Tour d’horizon des méthodes – et états d’esprit – qui permettent de mieux profiter de la magie de ce moment de vie.

"Arrive le moment où la douleur entraîne la femme si loin qu’elle capitule. C’est la désespérance ! Elle est allée jusqu’au bout de ce qu’elle pouvait, et elle ne sait pas si elle peut y arriver. Elle a peur de craquer physiquement ou psychologiquement, de devenir folle, de mourir… Ce ne sont pas n’importe quelles peurs." Par ces mots, la sage-femme Maïtie Trélaün illustre à quel point la douleur liée à l’accouchement dépasse de loin le seul corps et inclut une dimension psychologique.

Les appréhensions renforcent-elles la douleur ?

La douleur, qui peut apparaître de prime abord comme une donnée physique sur laquelle nous n’avons pas prise serait en réalité un paramètre bien plus malléable que nous le pensons et sur lequel nous pouvons, c’est la bonne nouvelle, avoir prise en modelant notre état d’esprit. Une étude portant sur la perception de la douleur durant l’accouchement a comparé deux groupes de femmes néerlandaises et américaines qui accouchaient en milieu hospitalier. Près des deux tiers des Néerlandaises n’ont pas demandé de médication contre la douleur contre un sixième chez les Américaines. La différence principale entre ces groupes était que les Américaines, dans leur imaginaire culturel, s’attendaient à ce que le travail soit plus douloureux. D’ailleurs, dans les deux groupes, quelle que soit la nationalité, presque toutes celles qui s’attendaient à ressentir de la douleur ont effectivement demandé une médication contre cette dernière. Ainsi, avoir grandi dans une culture où l’on considère que le corps des femmes « sait accoucher » pour peu qu’on le laisse faire et ne pas appréhender la douleur permettrait déjà de la réduire en soi. Un moyen étonnant et efficace de travailler en amont à diminuer les douleurs de l’accouchement pourrait donc être de modifier votre imaginaire à ce sujet durant la grossesse, pourquoi pas à l’aide d’ouvrages spécialisés ou de documentaires qui permettront d’ancrer dans votre esprit une réalité différente.


Et pourquoi pas une doula ?

Une doula ne fait pas partie du corps médical mais c’est une personne « référente » qui soutient les couples avant, pendant et après l’accouchement. Elle peut vous accompagner lors de rendez-vous médicaux, vous aider à vous informer ou proposer des soins de bien-être. Son rôle est de vous guider pour faire face aux bouleversements générés par la grossesse. Elle peut aussi être présente le jour de l’accouchement. Des études montrent que les femmes ayant opté pour ce choix ont un temps de travail réduit de 25 % et font moins appel aux analgésiques. En France, cette profession n’étant pas réglementée, il est conseillé de chercher votre doula sur l’annuaire de l’association Doulas de France qui recense celles ayant validé un cursus de base de formation et adhéré à une charte éthique.

Renseignements sur www.doulas.info/annuaire


 

Laisser le corps prendre le relais

Autre façon de gérer psychologiquement le paramètre douleur durant un accouchement physiologique : savoir « débrancher » l’esprit et laisser le corps prendre le relais. Comme l’explique Martine Texier, qui met le yoga au service des femmes pour préparer leur accouchement : « Si nous n’avions pas de mental, chaque contraction serait efficace, elle ouvrirait le col et presserait le bébé vers la sortie. Rien ne s’interposerait entre le fonctionnement du corps et le résultat : la mise au monde du bébé. Le corps déverserait, dès que le signal chimique serait donné, ses doses d’endorphines pour atténuer la douleur. » Or, selon elle, pratiquer le yoga durant la grossesse aide « à se rapprocher, pendant l’accouchement, de ce vécu vital » et à rétablir ce contact avec le corps qui lui permet le jour J d’exprimer toute son intelligence.

La sage-femme Maïtie Trélaün ajoute que cet état ne peut s’atteindre qu’en acceptant d’abandonner le « socialement correct » et en se désolidarisant de ce qui se passe à l’extérieur pour se synchroniser avec ce qui se passe à l’intérieur de son corps. Typiquement, pour atteindre cet état, beaucoup de femmes adoptent le jour J des gestes étonnants, rythmés ou répétitifs, tels des mouvements de bascule ou des incantations. Il faut parvenir à laisser ces gestes s’emparer du corps, ne pas chercher à les restreindre par peur du ridicule ou en laissant le mental reprendre le contrôle.


La danse de l’infini : lier corps et esprit

Depuis toujours, il existe des danses de la naissance qui relaxent le corps et l’esprit le jour J. Martine Texier, enseignante de yoga qui forme des sages-femmes, en partage une dans Accouchement, naissance : un chemin initiatique (éditions Le Souffle d’or) : la danse de l’infini. Elle consiste à reproduire avec le bassin, debout, à quatre pattes ou encore sur le dos, le symbole de l’infini (un huit couché) autant de fois que vous le voulez. Cela débloque le bassin, stimule le périnée, détend les ligaments et facilite la descente du bébé tout en vous connectant à une dimension plus joyeuse et mystique de l’accouchement.


 

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé