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Allaitement et principes de base
Des bouleversements majeurs affectent plusieurs dimensions de la vie d’une femme suite à son accouchement. Par leur diversité, ils façonnent le paysage de cette période appelée post-partum. S’il est difficile d’appréhender la singularité de cette expérience, identifier les phénomènes en jeu et leurs origines peut être un socle pour bien l’accompagner. Partie-6
L’immaturité du nouveau-né se ressent notamment par son mode d’alimentation. Les nutriments étaient disponibles en permanence dans le liquide amniotique et le sang fourni par le placenta, et l’estomac n’est pas prêt à fonctionner comme celui d’un adulte. Il est petit et ses sphincters ne jouent pas leur rôle parfaitement, tandis que l’organisme réclame constamment divers nutriments, tels qu’il les recevait avant. Les prises alimentaires doivent être fréquentes, pas toujours régulières, selon les besoins et les pics de développement de l’enfant. Cette variabilité est parfaitement prise en charge par un allaitement à la demande.
Le lait maternel contient des milliers de molécules bioactives qui protègent et participent au développement du bébé. Sa composition s’adapte en permanence au nourrisson, selon le moment de la journée, et même en début et fin de tétée, grâce à un système d’échange biochimique via la salive, entre autres. Cela va aussi satisfaire d’autres types de nourriture, affective, immunitaire, etc., comme le résume ma consœur spécialiste en périnatalité, Lola Marin-Blondel : « Le nourrisson n’est pas qu’un tube digestif à remplir. »
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Choisir le biberon
En plus d’être irréfutablement le parfait mode alimentaire, un allaitement bien mené est une des meilleures opportunités d’opérer le continuum sensoriel transnatal. Pour autant, chaque femme est libre d’y recourir ou d’y renoncer, son choix est forcément le meilleur pour elle et la qualité du lien à son bébé. Maternage proximal et biberon restent compatibles. Plusieurs alternatives alimentaires existent, bien qu’elles comportent toutes des avantages et des inconvénients.
Allaiter, être au plus proche de la vie
Le lait maternel est produit continuellement et régulé par des hormones (prolactine et ocytocine) sécrétées lorsque la succion du mamelon est efficace, et stocké en petites quantités dans les alvéoles jusqu’à la tétée. Ceci est facilité par un environnement serein, la présence de son bébé et le « peau à peau » (pas seulement une heure avec le papa : le contact régulier avec la maman sans la « barrière » des vêtements de naissance). L’allaitement est logiquement possible, « facile » et indolore (les milliards de femmes ayant perpétué l’espèce ne se sont pas dit « j’espère pouvoir allaiter »). Dans le cas contraire, des spécialistes existent pour conseiller (consultantes IBCLC – spécialistes de l’allaitement maternel –, antenne Leche League). La position de bébé au sein reste la prévention la plus efficace contre douleur et crevasses. Il existe une « nuit de java » suite à la naissance, due à la frustration transitoire du bébé, que l’on calme en le mettant le plus possible au sein, ce qui encourage la « montée de lait » au moment où les taux d’hormones maternelles sont en chute. Une méconnaissance de la physiologie de l’allaitement conduit à proposer le biberon pensant que l’enfant n’arrive pas à téter, alors qu’il n’a pas encore développé de préférence pour le sein. Sa forte capacité de succion lui fait engloutir le biberon, au débit plus aisé, confirmant la croyance qu’il était affamé ou que la mère n’avait pas assez de lait : voilà souvent le début d’un allaitement « raté ». Vigilance particulière néanmoins pour certaines pathologies maternelles (hypothyroïdie), naissances difficiles et freins de langue trop courts, qui peuvent compromettre la qualité de succion. Le soutien d’une petite communauté organisée autour de la maman est primordial.
Prendre en charge naturellement la mastite
Aux premiers signes d’engorgement du sein, la succion du bébé est le meilleur remède pour déboucher un canal lactifère. D’autres gestes : soutien de la circulation sanguine et lymphatique (brossage, plantes circulatoires), diminution de l’inflammation (cataplasmes d’argile ou de feuilles de chou), vibrations (brosse à dents électrique), technique du verre d’eau (application d’un verre d’eau chaude comme en ventouse sur le sein), bromélaïne (hors repas), reine-des-prés (douleur), et si besoin aromathérapie antibactérienne.
Allaiter, un acte engagé ?
Un féminisme dit différentialiste ne nie pas les différences entre hommes et femmes mais valorise les forces de chacun. Là où certaines ont besoin de partager les fonctions maternelles liées à l’alimentation de leur bébé, d’autres revendiquent la présence d’une manifeste différence dans leurs capacités intrinsèques. Une manière d’affirmer le contrôle sur leur propre corps, qui met en question le pouvoir médical, permet l’émancipation du modèle consumériste pour le choix alimentaire du bébé, la réappropriation de l’image du sein en s’opposant à la vision primaire d’objet sexuel, l’ordonnancement des activités productives pour s’adapter aux réalités du maternage, l’encouragement de la solidarité de sa tribu où chacun a un rôle à jouer, pas forcément par le relais du biberon.
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