Post-partum : des étapes, des cycles et des phases

En premier lieu, la suite de l’accouchement correspond au post-partum immédiat que l’on appelle également aujourd’hui la " dégestation ". Il peut varier d’une femme à l’autre selon les conditions dans lesquelles elle a donné naissance, aussi les transformations corporelles vont être plus ou moins importantes, tout comme la durée qu’il faudra pour se rétablir. Le fait que l’enfantement, acte physiologique normal, intime et sécuritaire, soit devenu un acte médical change considérablement l’entrée dans la maternité. Par exemple, la poussée dirigée pratiquée de manière quasi-systématique, tant elle est indispensable à la suite des cascades d’interventions dont la péridurale fait partie, contribue davantage aux déchirures et pratiques d’épisiotomie. L’évacuation des analgésiques mobilise l’énergie de l’organisme initialement destinée à la récupération. L’idée n’est pas de citer les nombreux exemples qui influencent ce travail de reconstruction, mais plutôt de mettre en évidence la vocation naturelle du corps à se réparer dès qu’on lui en donne la possibilité. Chaque action supplémentaire compromet la facilité et la rapidité avec laquelle la vie a organisé cette renaissance.

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Outre les aspects purement physiques, les conditions d’accouchement peuvent ainsi inspirer une mère après cet acte de toute puissance, ou profondément la fragiliser, et parfois les deux à la fois. Quoi qu’il en soit, beaucoup de cultures insistent sur l’importance de la position horizontale d’une mère pendant les quarante premiers jours qui suivent l’accouchement (ce que l’on appelle " le mois d’or "). À cet égard, les " relevailles ", plus connues chez nous, étaient surtout utilisées pour isoler les femmes, considérées comme impures car pouvant saigner pendant toute cette durée. Les motivations injustifiées de cette pratique ont au moins d’utile l’entière disponibilité d’une mère à elle-même et à son nourrisson. Laisser le temps au corps de se " refermer " et partager le rythme de son bébé offre une meilleure opportunité de récupérer que de gérer le ménage, la cuisine, les courses et autres impératifs de la vie moderne. Pendant cette phase, des contractions douloureuses nommées " tranchées " persistent pour permettre à l’utérus de reprendre sa forme initiale. D’ailleurs, une " plaie " cachée existe à l’endroit où le placenta était attaché, principale raison des saignements appelés " lochies ", mesurant en moyenne vingt-deux centimètres. Il est vraisemblable que si cette plaie était visible à l’extérieur du corps, on aurait une meilleure considération du besoin de repos. Des hématomes peuvent apparaître sur la zone périnéale, hémorroïdes, tuméfactions des lèvres, des cicatrisations sont nécessaires, encore plus en cas d’accouchement par césarienne. Il s’agit d’une période d’extraordinaire reconstruction.

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