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Encourager la neurogénèse

  • Encourager la neurogénèseEncourager la neurogénèse
Article paru dans le journal nº 86

Un quart de la population souffre de dépression, deux tiers dort moins bien, les urgences psychiatriques débordent. La grand-mère isolée, le célibataire empêché, l’employé en télétravail avec ses trois enfants, le patron de bar pourtant toujours enjoué, etc. Chacun a son histoire à raconter, certes, mais la détresse psychique concerne tout le monde, vous et moi aussi.

(Partie IV)

Il faut prioritairement nourrir le cerveau. Une limitation calorique raisonnée est bénéfique à la multiplication de nouveaux neurones. Espacer les repas stimule le cerveau et l’expression de certains gènes impliqués dans la neurogénèse.

Certains jeûnes intermittents, ou monodiètes rythmées, sont alors plutôt adaptés pour rééquilibrer le mental. Si cette pratique n’est pas possible alors modérer les sources énergétiques au sein du même repas et éviter les grignotages seront déjà deux bons pas. 60 % de la masse sèche du cerveau étant constituée de lipides : apporter de bons acides gras, surtout oméga-3 et plutôt DHA (acide docosahexaénoïque ou acide cervonique). Ce dernier a la capacité de réduire la destruction des formations neuronales due à la présence du peptide bêta amyloïde dans le tissu neural (au demeurant en cause dans les fonctions cognitives et Alzheimer).

Apporter des polyphénols et spécialement le Resvératrol, qui accroît la libération d’un facteur de croissance – IGF-1 (Insulin-like growth factor 1) – dans l’hippocampe et qui stimule la neurogénèse. On en trouve dans le (bon) vin rouge, plutôt bio, cépages Merlot, Pinot Noir, Syrah, Grenache…, mais à l’évidence en abuser aura l’effet inverse à cause de l’alcool.

Les flavonoïdes, présents dans la poudre de myrtilles, augmentent la concentration dans l’hippocampe d’une protéine – BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor) – qui favorise la multiplication de neurones. Par ailleurs, nous savons que la curcumine, qui atténue aussi le stress, l’anxiété et la dépression, stimule la neurogénèse chez le rat.

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D’autres composantes de l’hygiène de vie favorisent la « pousse » des nouveaux neurones. D’abord, retrouver un sommeil récupérateur. Dormir peu ou mal est ce qui limite le plus la neurogénèse, les diverses élaborations réparations se faisant lorsque le système nerveux autonome privilégie la branche parasympathique, qui n’est pleinement investie que lors d’états de veille, ou pendant certains états de conscience modifiée que l’on obtient par la méditation par exemple. Celle-ci aide à propos le développement des ondes alpha, elles-mêmes propices à la neurogénèse. S’ils ne sont pas pratiqués dans un contexte de pression, les nouveaux apprentissages et le jeu amorcent le mieux la création de neurones. Enfin, l’activité physique hors compétition est tout aussi indispensable.

Notre manière de penser et d’agir devient notre cerveau, et inversement. Les routines quotidiennes, des gestes répétés des dizaines ou des centaines de fois créent nos autoroutes neuronales, voies de communication évidentes et faciles pour le cerveau qui crée les automatismes, au gré des échanges de neurotransmetteurs par les synapses sollicitées.

Le rôle des neurotransmetteurs

La communication entre les 80 milliards de neurones se fait grâce à la neurochimie, c’est-à-dire par l’échange de nombreux neuromédiateurs, de synapse à synapse. L’état psychologique dans lequel un individu se trouve est très largement influencé par deux types, les catécholamines et les indolamines. Les premiers déclenchent et envoient l’énergie pour la journée, là où les seconds la freinent au fur et à mesure qu’elle se termine, respectant ainsi les cycles circadiens adaptés à la vie humaine.

Ainsi, le matin, la dopamine donne entrain et motivation, génère de la noradrénaline qui met en action, en mouvement, à l’inverse des indolamines, comme la sérotonine, précurseur de mélatonine pour le sommeil lorsque la lumière diminue. Celles-ci tempèrent de manière à ne pas continuer à faire augmenter l’énergie alors que la soirée approche, afin d’accorder le repos indispensable aux neurones. Enfin, le Gaba (acide gamma-aminobutyrique) régule toutes les excitations du cerveau.

Émotions et dispositions biochimiques

Les carences et excès de neurotransmetteurs caractérisent la neurochimie affectant nos émotions (et inversement), sentiments et comportements pouvant même, en raison des adaptations créées par le cerveau, profiler à plus ou moins long terme les traits de caractère et la personnalité. Par exemple, pour garder une forme de lucidité, l’envahissement cérébral par un neuromédiateur entraîne la création de récepteurs à celui-ci pour le capter. Une gestion « de crise » d’un déséquilibre en menant à un autre, car la conséquence indirecte est que ces récepteurs vont demander à recevoir le même niveau de neurotransmetteurs générant les réponses comportementales inhérentes et leurs compensations. Ainsi, plus on reste dans une émotion, plus on est influencé par celle-ci.

Neuroplascité autodirigée

Dans ce remodelage du cerveau, on comprend aussi que les grandes réalisations n’équivalent pas les petites choses positives répétées. 
La persévérance dans les nouvelles attitudes, c’est aussi le terreau fertile de la confiance en soi. On stimule 
les quatre types de neuroplasticité lors d’une prise de décision avec volonté de changement et acceptation de l’adversité de celui-ci, un véritable engagement et une pleine concentration.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


Tags sur la même thématique Stress anxiété cerveau résilience dépression

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