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Biochimie du stress

  • Le stress répété induit des modifications chimiques dans notre corpsLe stress répété induit des modifications chimiques dans notre corps
Article paru dans le journal nº 86

Un quart de la population souffre de dépression, deux tiers dort moins bien, les urgences psychiatriques débordent. La grand-mère isolée, le célibataire empêché, l’employé en télétravail avec ses trois enfants, le patron de bar pourtant toujours enjoué, etc. Chacun a son histoire à raconter, certes, mais la détresse psychique concerne tout le monde, vous et moi aussi.

(Partie V)

L’exposition au stress est inévitable mais nous sommes dotés d’un dispositif assez performant pour organiser les réponses de notre organisme piloté en autonomie par le système neurovégétatif. Toutefois, si cela se répète et se prolonge, ce mécanisme se fatigue et les ajustements physiologiques compensatoires visent plutôt notre protection interne que la réponse au stress. Dans ce schéma, quatre phases se succèdent : alarme, résistance, épuisement psychique et physique. Grossièrement, le cortisol est une hormone stéroïdienne produite par nos glandes surrénales pour nous permettre de « réagir ». Il est sécrété naturellement en plus grande quantité le matin pour accompagner l’action et la vigilance de la journée, à l’inverse de la nuit prévue pour les fonctions de récupération.

En phase d’alarme, c’est surtout l’adrénaline qui augmente, exerçant un pouvoir dopant sur le corps.

La situation dure et commence la phase de résistance ; il devient alors nécessaire de trouver des solutions pour s’adapter. À ce moment-là, la sérotonine prend le relais, le cortisol commence à grimper, si bien que des troubles fonctionnels ou du sommeil apparaissent possiblement (profil anxieux).

Si cela dure encore, arrive l’épuisement psychique et les neuromédiateurs dégringolent (sérotonine, dopamine, DHEA), alors que le cortisol explose (profil dépressif ou anxio-dépressif). On surnomme aussi cette phase le burn-in. Enfin, lorsque l’épuisement physique s’ajoute, le cortisol s’écroule comme l’ensemble des autres marqueurs d’adaptation. Faute de ressources, le corps se met en sauvegarde, mais il ne peut plus s’adapter, c’est l’état de burn-out.

Dès la phase de résistance, l’axe hypothalamo-­hypophyso-surrénalien commence à se détraquer ce qui induit une dégradation de l’humeur, par compétition de substance, épuisement des glandes, et autres phénomènes cognitifs. Dans la dernière configuration, inutile de préciser qu’aucune résilience n’est envisageable, il faudra s’appliquer d’abord à rétablir la physiologie. D’ailleurs, d’un point de vue biologique, la résilience est décrite comme la capacité de revenir à un taux de cortisol physiologique.

La résilience n’est pas innée

À mode de vie similaire, le confinement a généré le recours à la malbouffe chez certains, alors que d’autres ont vu l’opportunité de devenir de fins gourmets. On définit la résilience comme la capacité d’un individu à supporter psychiquement les épreuves de la vie, la capacité à rebondir après un traumatisme. Il est vrai que nous ne sommes pas tous égaux mais dire que l’on est ou n’est pas résilient est erroné. En réalité, il s’agit d’un ensemble de conditions par lesquelles nous passons, plutôt qu’une aptitude dont nous serions équipés. La sensibilité au stress d’un individu est un facteur important dans sa conversion d’expérience, et fluctue en fonction de déficits micronutrionnels, difficulté d’adaptation ou états neurovégétatif et psychologique préexistants, sommeil non récupérateur, distorsions hormonales notamment pour les femmes, l’état de l’intestin… Il y a plusieurs biochimies possibles conditionnant dès lors la psychologie. La « gymnastique » cérébrale peut être inaccessible ou insuffisante, voire renvoyer un sentiment d’échec, la double peine donc. Augmenter ses capacités de résilience, c’est en première intention œuvrer en faveur d’un équilibre biologique, de façon à permettre des conditions opportunes au processus de reprogrammation cognitive visant à utiliser l’expérience actuelle ou passée comme ressource pour son propre devenir. Bien sûr, le vécu « expérienciel » chemine à la lumière des connaissances que l’on a de son fonctionnement mental, de sorte qu’il est possible d’apprendre à développer un nouvel état d’esprit.

La double nature du stress

Il faut faire la différence entre les réactions automatiques de l’organisme, issues d’un réflexe primitif relativement figé dans la structure même de l’ADN, et les causes subjectives du stress. On peut apprendre à identifier ses propres réactions, et éventuellement leur permettre de retrouver plus rapidement un équilibre, notamment avec la cohérence cardiaque, pour prévenir les effets biologiques néfastes du stress. En revanche, de nos jours la plupart des déclencheurs de ces réflexes ne mettent plus réellement notre survie en cause pourtant la réponse est similaire. C’est l’impact du rapport que nous entretenons avec les choses qui peut évoluer par la thérapie, l’hypnose, l’EFT, l’EMDR, etc. qui représente le levier majeur de la mise en mouvement de sa psychologie et sa neurobiologie.

Magnésium 
et adrénaline

Dès la phase d’alarme, du magnésium est libéré dans le sang, comme un amortisseur qui permet de faire baisser le taux d’adrénaline pour retrouver un état stable. Sans magnésium, l’adrénaline reste excessive, tout comme l’état de vigilance du corps. Les personnes plus exposées au stress en dépensent ainsi beaucoup, leurs besoins sont augmentés. Il est indispensable de ne pas être en carence pour viser la résilience.

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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