Accueil Dossiers Les ravages à long terme de l'addiction
Les ravages à long terme de l'addiction
Réseaux sociaux, jeux, alcool, drogues, sport, travail… Les objets d’addiction se sont multipliés, ainsi que les dispositions personnelles et sociétales qui concourent à y succomber. Tout ce qui capte exagérément l’attention, fragilise la santé, monopolise les ressources financières et isole du monde peut évoluer en une drogue « dure ». — Partie 3
Si une addiction n’est pas soignée, elle a toutes les chances d’entraîner des conséquences sociales et médicales graves.
- Conséquences à court terme. Une consommation excessive de drogue ou d’alcool peut conduire à une overdose, un coma éthylique et à des risques accrus d’accidents mettant en danger aussi bien la vie du sujet que celles d’autrui.
- À moyen terme. L’addiction installée, elle peut conduire à des problèmes d’argent, de relations au sein de la famille comme du travail, de limitation des capacités physiques et intellectuelles, et contribuer à transformer progressivement la personnalité du sujet.
- À long terme. Certaines substances provoquent des effets secondaires lourds, tels des cancers (alcool et tabac en tête), des troubles neurologiques et psychiatriques, et mener progressivement à la délinquance lorsque l’argent fait partie de l’équation.
Globalement, l’addiction dans sa forme sévère conduit quasi immanquablement à l’isolement (perte de sa famille, de ses amis, de son travail ou exclusion du cursus scolaire), la désocialisation, la paupérisation, voire quelquefois la marginalisation.
Antidouleurs et somnifères, porte dérobée vers une autre dépendance
Les antalgiques opioïdes (dont le bien connu tramadol), bien que ne pouvant être obtenus que sur prescription médicale, posent un problème croissant de " mésusage " associé à un risque de dépendance. Même une prise aux doses recommandées et sur une courte période entraîne souvent une accoutumance, incitant à une consommation persistante par des sujets qui ne présentent pourtant plus de douleur, met en garde l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le tramadol est ainsi en tête de liste des antalgiques impliqués dans les décès liés à la prise de cette classe de médicaments (devant la morphine), et c’est le second antalgique le plus fréquemment demandé sur les ordonnances falsifiées, derrière la codéine. Celle-ci est également connue pour créer facilement une dépendance. Elle est d’ailleurs encore très prisée comme drogue " récréative " par les ados et les étudiants, en mélange avec un soda et un antihistaminique (dont le rôle est d’éviter les démangeaisons causées par la codéine). L’interdiction à la vente hors prescription médicale en 2017 n’a eu pour effet que d’augmenter les prix, le produit restant facile à trouver " sous le manteau ".
Les somnifères et autres anxiolytiques engendrent eux aussi de la dépendance lorsqu’ils sont pris longtemps, d’autant plus que les consommateurs appréhendent de réduire ou arrêter ces produits de peur de se trouver à nouveau confrontés à leurs troubles du sommeil ou à leur anxiété. Les autorités encouragent à recourir à ces spécialités sur une durée aussi brève que possible, d’abord à cause des effets secondaires – touchant principalement le cerveau –, mais aussi à cause du difficile sevrage dès lors que la prise s’est prolongée. À tel point que la ministre de la Santé belge (car ce n’est pas la France mais la Belgique qui détiendrait la palme de la consommation de somnifères et de calmants en Europe) a intitulé sa campagne de prévention en février 2018 " Somnifères et calmants, pensez d’abord aux autres solutions ". Dans son communiqué de l’époque, son ministère assurait que les gens pouvaient devenir dépendants aux somnifères les plus couramment utilisés dès… deux semaines d’usage.
Cannabis à l’adolescence : une hypothèque sur l’avenir
La circulation du cannabis devant les établissements scolaires est malheureusement devenue une banalité. Mais au même titre que la consommation d’alcool précoce, celle de cannabis avant 15 ans est susceptible d’avoir un impact significatif sur les jeunes cerveaux en maturation : ces substances limitent en effet le quotient intellectuel, provoquent des troubles de l’attention et de la mémoire et peuvent faciliter le développement d’épisodes psychotiques lorsque le sujet est de surcroît vulnérable sur le plan de la personnalité.
Lire aussi Comment le cannabis altère la mémoire et augmente le risque de psychose
Les facteurs d’addiction inhérents à l’individu
Plusieurs prédispositions génétiques ont été identifiées qui pourraient induire une « personnalité dépendante », peut-être sous la houlette d’un déterminisme neurochimique. Elles seraient impliquées à hauteur de 30 et 70 % (selon les sources) chez les personnes développant une addiction, en particulier dans le cas de la pharmacodépendance chez les toxicomanes. Le groupe familial et social semble jouer un rôle également, mais la multiplicité des influences (développement et contexte éducatifs, contexte affectif, stress environnemental, traumatismes…) en relativise encore le rôle dans la personnalité du sujet dépendant et l’éventuel dysfonctionnement psychique pouvant expliquer la dépendance (état anxieux, repli sur soi, manque d’estime de soi, difficultés à répondre aux problèmes, besoin de sensations fortes…).
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Vaincre l'addiction :la méthode globale
Détoxifier, renforcer… des atouts pour le sevrage
Addiction : S’arrêter n’est pas qu’une question de volonté
Addictions : les alternatives naturelles pour décrocher
Reconnaitre la dépendance
Les nouvelles addictions : jeux, écrans, shopping, travail, sport, sexe…