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Se remettre en marche pour aller mieux

  • La marche est inscrite dans nos gènesLa marche est inscrite dans nos gènes
Article paru dans le journal nº 88

La marche fut, pendant des millénaires, notre seul moyen de nous déplacer, rythmant notre évolution en tant qu’espèce et façonnant notre constitution. C’est peut-être pour cela que marcher régulièrement reste l’activité physique idéale pour entretenir ou régénérer la santé du corps et de l’esprit. Un mode de déplacement à valoriser même jusqu’à un âge avancé en prenant quelques précautions lorsque l’on reprend cette activité.

Dossier partie I

La marche est inscrite dans nos gènes. ­Marcher a participé à modeler notre ­physionomie au fur et à mesure que nos ancêtres se sont éloignés du lignage des grands singes, faisant de nous les seuls ­vertébrés à nous tenir selon un axe vertical.

Ce redressement progressif a aussi influencé notre cerveau et ses capacités, par une ­stimulation accrue des sens et de ­l’imagination. La recherche a montré que la marche ­mobilise de ­multiples aires cérébrales et accroît leur inter connectivité. Ce faisant, il est plausible qu’elle ait contribué au développement de notre cerveau et favorisé notre « odyssée » à la surface du globe.

Être assis altère l’anatomie

Le simple acte de marcher est non seulement notre mouvement le plus naturel, mais aussi le plus nécessaire et contributif dans la perspective de vivre en bonne santé, à tous points de vue. Après des millénaires passés à crapahuter sous toutes les latitudes, une majorité d’entre nous passe le plus clair de son temps en position assise, au travail, dans les transports ou à la maison.

Cette situation fait ­consensus : c’est ­mauvais pour la santé. Être assis fait peser la ­partie la plus lourde de notre corps (la moitié ­supérieure) sur une zone sensible à l’immobilisme : l’ensemble sacrum-­coccyx-hanches. Une assise correcte ­supposerait d’être centré sur ses deux hanches, le dos droit et redressé, adossé contre un dossier ergonomique correctement réglé. Et se lever et faire quelques pas toutes les demi-heures. Mais dans les faits, on se lève rarement, on se relâche, on se « vautre » sur son siège, le bassin partant dans une rotation vers l’avant, dos voûté et nuque tendue.

Tenir cette position plus de sept heures par jour est suffisant pour altérer notre ­anatomie autant que notre métabolisme, installant des tensions et des contractures profondes, entravant la circulation sanguine et la ­respiration, faisant perdre du volume aux muscles, de la densité et de la flexibilité aux os, ralentissant la digestion, diminuant les facultés sensorielles et cognitives… Selon l’ostéopathe Jacques-Alain Lachant, «  En ne respectant pas certaines règles posturales et gestuelles précises entre la station assise et debout, on s’expose ­quotidiennement à ­l’installation de pathologies ­biomécaniques portant sur ­l’ensemble de la colonne ­vertébrale, les genoux, les hanches et les épaules ». L’assise devient alors pathogène, spécialement vis-à-vis des compétences requises pour la marche.

Quand devient-on sédentaire ?

Selon le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport, «  être sédentaire, c’est être assis au moins sept heures par jour en moyenne. Pour compenser les seuls effets délétères de la sédentarité, il faut avoir au moins une heure trente à deux heures d’activité physique par jour. » Les perturbations induites par la sédentarité sont, entre autres, des troubles de la biochimie des lipides (triglycérides et cholestérol), une moindre sensibilité à l’insuline et un métabolisme des sucres perturbé. Autres effets néfastes : une fonte musculaire et une déminéralisation osseuse, des troubles du comportement (anxiété, dépression, repli sur soi).

Marcher dans la nature : le bain de forêt

À force de parcourir plaines et forêts depuis des temps immémoriaux, l’être humain aurait-il développé un besoin viscéral de nature ? Des études attestant des bienfaits de la nature sur notre santé ont donné aux Japonais, ultra-urbanisés, l’idée du « bain de forêt », une déambulation sylvestre destinée à les soustraire au stress de leur vie quotidienne. Pratiqué régulièrement (au moins une fois par semaine), ses bénéfices seraient durables. Répondre régulièrement et si possible de manière simultanée à ces deux besoins ancestraux le mouvement par la marche et la connexion à la nature est définitivement un geste santé.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé