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Phénomènes extraordinaires
pour patients ordinaires

  • Les guérisons extraordinaires touchent des gens plutôt ordinairesLes guérisons extraordinaires touchent des gens plutôt ordinaires
Article paru dans le journal nº 102

Un non-voyant qui lit à nouveau l’heure sur sa montre, un tétraplégique qui se remet à marcher… Les guérisons extraordinaires fascinent et questionnent les fondements de la maladie et du lien entre corps et esprit. Porteuses d’espoir, elles chamboulent nos croyances sur le possible et l’impossible en matière de santé et nous invitent à réconcilier la médecine moderne avec l’esprit et l’inexpliqué.

Si certaines guérisons extraordinaires concernent des patients remarquablement persévérants, d’autres semblent frapper au hasard des patients qui ne l’ont pas particulièrement cherché (lire les témoignages ci-dessous). Mais finalement, est-ce rassurant ou angoissant que les guérisons " miracles " ne répondent parfois à aucune logique ?

Donner de l’espoir sans culpabiliser

À force de lire des témoignages de patients qui guérissent par la force de leur esprit ou semblent soudainement touchés par la grâce, certains malades peuvent culpabiliser et se dire : " Si je ne guéris pas, c’est de ma faute. Je manque de force, de volonté " voire, pour les croyants : " Je n’ai pas d’importance aux yeux de Dieu. " Pour le neurologue Antoine Sénanque, ces guérisons inexpliquées véhiculent, au contraire, quelque chose d’essentiel aux patients pour qui la médecine conventionnelle ne peut plus rien : l’espérance. C’est selon lui un " grand devoir " pour un médecin car une lacune d’espérance est un " facteur aggravant " de la maladie. Quant à la " banalité " qui ressort de nombre de ces témoignages de patients qui semblent avoir été " comme traversés par le miracle " sans l’avoir cherché, il la juge finalement rassurante, car elle laisse présager qu’il n’y a pas de facteur favorisant pour en bénéficier.

Le neurologue va même plus loin. Quand on lui demande si certaines guérisons sont absolument impossibles (par exemple en cas d’atteinte " purement physique ", comme une irradiation par source nucléaire), il répond : " Non, le miracle est par définition illimité. Si vous commencez à mettre une limite au miracle, il n’y a plus de miracle. À partir du moment où l’on croit en des choses qui dépassent la rationalité de la médecine, il faut considérer que ces guérisons peuvent toucher absolument toutes les maladies. "


Son rire a eu raison d’une spondylarthrite ankylosante

Journaliste américain, Norman Cousins se voit diagnostiquer à 49 ans une spondylarthrite ankylosante, une forme d’arthrite qui provoque une rigidité progressive des vertèbres du dos. Son cas est déclaré incurable et il est voué à rester sur une chaise roulante pour le restant de ses jours. Décidé à profiter du peu de temps qu’il lui reste à vivre, Norman quitte l’hôpital, se met à regarder à longueur de journée des films comiques et réduit son traitement à de fortes doses de vitamine C. Dès qu’il rit au moins quinze minutes, il parvient à dormir deux heures sans douleurs. Doucement, ses symptômes commencent à disparaître et ses médecins le déclarent finalement guéri. Pionnier de la psycho-neuro-immunologie (lire "Reconnecter corps et esprit"), il expliquera dans La Biologie de l’espoir, le rôle du moral dans la guérison (éd. Seuil) comment l’optimisme, le moral et le rire peuvent " modifier le cours des maladies graves et favoriser la guérison de patients condamnés par les médecins ".


Lourdes, terre de miracles ?

En France, il est difficile d’évoquer le phénomène en faisant l’impasse sur les célèbres miracles de Lourdes. Depuis 1858, dans la cité mariale, 7 500 dossiers de guérisons inexpliquées ont été déposés auprès du Bureau des constatations médicales (une instance unique au monde constituée de médecins) et 70 miracles ont été reconnus, soit un peu moins de 1 %. En 2013 pourtant, le sociologue Gérald Bronner s’est attelé à un savant calcul et a conclu que Lourdes n’est pas " une terre d’élection du miracle " puisque, statistiquement, il ne s’y en produit pas plus qu’ailleurs. Finalement rassurante, cette information laisse penser qu’il n’est pas forcément nécessaire de se déplacer dans un endroit spécifique ni de développer une foi ardente pour bénéficier d’une guérison spontanée.

Lire aussi Lourdes : les guérisons miraculeuses vues par la médecine


Une religieuse totalement guérie de Parkinson

La maladie de Parkinson fait partie de ces maladies neurologiques qui restent pour l’heure irréversibles. Marie Simon-Pierre, une religieuse française, a été diagnostiquée de cette maladie en 2001. Âgée de 40 ans, elle ne peut presque plus écrire ni travailler. Sa guérison, totalement spontanée et inexplicable, se serait produite durant une nuit de juin 2005. Elle avait prié Jean-Paul II, également atteint de cette maladie, qui venait alors de décéder. À bout de force, elle se serait soudain " levée d’un bond ", aurait ressenti le besoin d’écrire puis réalisé que son écriture était à nouveau normale et lisible et que son corps se mouvait à nouveau de manière fluide. Après enquête, le Vatican a attribué cette guérison " miracle " à Jean-Paul II en prélude à sa béatification.

Lire aussi Croyances et pensées positives sur la voie de l’autoguérison


 

Sources :

"Les miracles au risque des probabilités", Gérald Bronner, Revues des Sciences Sociales, 2013.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé