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Prendre soin de son appareil urinaire

  • Dans le cas de la cystite, il s’agit presque toujours d’une autocontamination.Dans le cas de la cystite, il s’agit presque toujours d’une autocontamination.
Article paru dans le journal nº 85

Les reins filtrent et sans cette fonction essentielle, en cas d’insuffisance rénale notamment, l’organisme s’empoisonne avec ses déchets non excrétés. Mais prendre soin de ses reins, cela passe par la préservation de leur unité fonctionnelle : les néphrons. Si le recours à certaines plantes médicinales, à l’aromathérapie s’avère utile, l’alimentation reste la pierre angulaire de la prévention. - Partie 4

C’est par les deux uretères, partant chacun d’un rein, que l’urine définitive arrive dans la vessie, avant de prendre le chemin de l’urètre. Ce liquide aux couleurs ambrées (en raison des pigments biliaires qui y sont drainés) passe ensuite par le méat urinaire. Et pour bénignes qu’elles soient, les infections urinaires sont très gênantes : la cystite, soit l’inflammation de la vessie est due à une entérobactérie et, plus précisément, dans 80% des cas, à Escherichia coli, naturellement présente dans le bactériôme du tube digestif de tous les mammifères. Ce colibacille traîne donc en quantité importante dans les endroits propices.

En cas de cystite : agir vite

Dans le cas de la cystite, il s’agit presque toujours d’une autocontamination, la bactérie trouvant un terrain favorable pour se propager, des environs de l’anus au méat urinaire, puis pour s’étendre vers la vessie, via le canal de l’urètre. En toute logique, la cystite affecte surtout les femmes : le canal de l’urètre est beaucoup plus court que chez les hommes et le méat urinaire plus proche de l’anus. La crainte est celle d’une cystite mal soignée ou passée inaperçue qui « monte au rein », ce qui est parfois vrai, mais pas systématique. De plus, la cystite n’est jamais accompagnée de fièvre. Traitée dès les premiers symptômes, la bactérie peut être « liquidée » à condition de s’y prendre sur-le-champ. Car elle se propage vite : toutes les minutes, elle se multiplie par deux et à ce rythme-là on comprend vite que la courbe ne puisse qu’être exponentielle. Il faut donc enrayer la colonisation par E. coli qui possède des petites griffes : les adhésines. Elles s’agrippent ainsi aux parois de la vessie en se dupliquant, d’où la nécessité d’une intervention rapide. Le but est alors d’empêcher les adhésines de s’agripper et de « rincer » la bactérie aux premiers signes : douleurs ou sensations de brûlure à la miction, envie fréquente d’uriner, pesanteur dans le bas-ventre, urine foncée ou odorante. Chez les hommes, la cystite est rare, on parle alors d’infection des voies urinaires (IVU) et la ­plupart du temps elle s’arrête à l’urètre (d’où le nom ­d’urétrite qui est le plus souvent la conséquence d’une hypertrophie de la prostate). Attention toutefois, chez les hommes, à ne pas confondre l’IVU avec un autre type d’infection comme la gonorrhée, sexuellement transmissible.

La thérapie hydrique

C’est une thérapie simple et surtout très efficace à condition de la mettre en oeuvre dès les premiers symptômes de la cystite : boire au minimum trois litres d’eau de source par jour (en fait un grand verre toutes les vingt minutes), et ce, trois jours durant (endurance requise). Il s’agit de gagner la course contre la réplication de la bactérie, non seulement le geste thérapeutique a l’avantage de rendre les parois lisses empêchant, et du moins, rendant beaucoup plus difficile les adhésines d’ E. coli de s’agripper, de plus il rince littéralement la vessie entraînant les bactéries avec l’urine. Une sorte de grand rinçage qui n’est pas sans rappeler les XIXe et XXe siècles lorsque les femmes allaient« prendre les eaux » contre les cystites récidivantes. Boire suffisamment d’eau quotidiennement soit 1,5 litre reste essentiel en prévention.

Pratiquer un examen complet

Chez le médecin, si tel est le choix, un examen cytobactériologique des urines (ECBU) sera prescrit. Cet examen permet d’identifier le germe responsable de l’infection, la bactériurie identifie alors le germe responsable et l’antibiotique auquel il est sensible (antibiogramme). Car les bactéries ont développé les moyens de résister (lire l’encadré). À noter qu’il est plus fréquent d’être contaminé à l’hôpital par une bactérie résistante (elles y sont plus nombreuses), en ­particulier lorsqu’il y a pose d’une sonde urinaire ou quand une personne a fait un séjour à l’hôpital. Cette bactérie peut ensuite être transmise à l’entourage par simple ­portage.

Par ailleurs, des facteurs favorisent la survenue de la cystite comme les antibiotiques qui détruisent les bactéries ciblées, mais entraînent aussi des perturbations dans l’équilibre des microbiotes de l’appareil génital et de l’intestin, spontanément riches en champignons, virus et bactéries, lesquels assurent une défense stratégique contre les pathogènes. Ce faisant, une bactérie plus virulente peut trouver un terrain favorable à son développement en l’absence de ligne de défense.

Des bactéries résistantes aux antibiotiques

À chaque nouvelle mise sur le marché d’un antibiotique destiné aux cystites (pour laquelle les antibiotiques ont été les plus prescrits) apparaissent des bactéries résistantes : en 1945, la première génération des céphalosporines est suivie, en 1962, de la découverte de bactéries productrices de céphalosporinases, faisant ainsi échec aux traitements… En 1972, la deuxième génération de céphalosporines voit le jour puis, en 1980, la troisième génération. Nous en sommes à la quatrième génération.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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