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Maladies auto-immunes : l'apport des médecines naturelles

  • La perméabilité et la dysbiose intestinales en causeLa perméabilité et la dysbiose intestinales en cause
Article paru dans le journal nº 90

Depuis quelques décennies, les maladies auto-immunes (MAI) font aussi peur que le cancer ou les maladies cardiovasculaires. Et pour cause, elles sont la troisième cause de mortalité sous nos latitudes. Causées par un dysfonctionnement du système immunitaire, elles ne doivent pas pour autant être confondues avec les maladies auto-inflammatoires. Quels sont les traitements actuels pour les personnes atteintes, et quels conseils supplémentaires leur donner en matière de nutrition et approches complémentaires ? (Dossier partie V)

Aux divers facteurs de risque reconnus officiellement, la démarche naturelle ajoute trois éléments importants pouvant favoriser le développement d’une maladie auto-immune :

L’accélération du vieillissement

En effet, il favorise la multiplication des altérations géniques et par conséquent, la production en plus grand nombre de protéines anormales moins efficaces et susceptibles d’être reconnues comme des substances étrangères par le système immunitaire. C’est pourquoi la fréquence des MAI augmente avec l’âge.

La pollution aérienne

Elle stimule le système immunitaire qui veille à l’éliminer : tant qu’elle ne dépasse pas un certain seuil, la production des médiateurs pro-inflammatoires nécessaires au traitement des micro-organismes, des poussières et des polluants est neutralisée par la production des médiateurs anti-inflammatoires de sorte que la muqueuse respiratoire reste saine. Aujourd’hui, la pollution aérienne dépasse le seuil critique. La production de médiateurs pro-inflammatoires se fait alors en continu, inhibant la mise en œuvre de la seconde phase de la réaction inflammatoire avec pour conséquence, la constitution d’une inflammation chronique des muqueuses respiratoires.

L’hyperperméabilité intestinale

Parallèlement, pour les mêmes raisons, se constitue une inflammation chronique des muqueuses digestives. En cause, l’agriculture moderne, trop riche en pesticides ; les aliments ultra-transformés parce qu’ils induisent une dysbiose intestinale, elle-même responsable de l’inflammation de la muqueuse, puis de son hyperperméabilité ; l’excès de sel qui stimule la genèse de lymphocytes Th17, producteurs d’IL-17, une cytokine pro-inflammatoire ; les additifs alimentaires parce qu’ils altèrent la muqueuse intestinale ; les polluants issus des conteneurs alimentaires (phtalates) et des ustensiles de cuisine (PFC) ; les carences en glutamine, en zinc ; l’incapacité à gérer le stress, surtout en l’absence d’activité physique ; la pratique intensive du sport ; les infections intestinales traînantes ; les traitements antibiotiques, anti-inflammatoires à répétition et la liste est longue.

Physiologiquement, les cellules de la muqueuse intestinale sont reliées les unes aux autres par des jonctions serrées. La muqueuse réalise alors une interface efficace entre extérieur et intérieur, ne laissant passer que les nutriments issus de la digestion des aliments.

L’inflammation chronique se trouve ainsi à l’origine d’une certaine hyperperméabilité intestinale : dès lors, transitent librement des micro-­organismes, des polluants, des fragments alimentaires incomplètement digérés et même des médiateurs et des cellules immunocompétentes. La conséquence à plus ou moins long terme étant l’installation d’une inflammation chronique systémique généralisée.

En mal de reconnaissance en France, ce syndrome est associé à certaines MAI : diabète de type 1, lupus érythémateux disséminé2, maladies chroniques de l’intestin, syndrome de Gougerot-Sjögren et sclérose en plaques. C’est pourquoi la restauration de la muqueuse intestinale est envisagée comme une étape essentielle – si ce n’est obligée ­– vers l’amélioration durable des maladies auto-immunes.

Pourquoi sans gluten et sans caséine ?

Le gluten est un ensemble de protéines dont la gliadine qui est à l’origine de l’hyperperméabilité de la muqueuse intestinale. Sa principale conséquence est l’intrusion dans l’organisme de nombreuses substances étrangères, antigènes alimentaires et bactériens, etc. La caséine, protéine présente dans le lait animal et ses dérivés, induit chez les sujets sensibles, une réaction de type allergique qui parfois passe inaperçue tant elle est de faible intensité, mais qui néanmoins génère une inflammation chronique. L’éviction de la caséine induit celle du lactose qui, pour être digéré, nécessite l’intervention de la lactase dont la production diminue avec l’âge. Même si elle n’a pas été citée par le Dr Seignalet, l’éviction du lactose est essentielle, notamment en cas de thyroïdite d’Hashimoto.

 

Sources :

1. « Undigested Food and Gut Microbiota May Cooperate in the Pathogenesis of Neuroinflammatory Diseases- A Matter of Barriers and a Proposal on the Origin of Organ Specificity », par P. Riccio, R. Rossano, Nutrients, 9 novembre 2019.

2. «Leaky Gut As a Danger Signal for Autoimmune Diseases », par Q. Mu, J. Kirby, C. M. Reilly, et X. M. Luo, Frontiers in Immunology, 2017.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé